Somalie: au moins 100 morts dans un double attentat à Mogadiscio

Par Epoch Times avec AFP
31 octobre 2022 10:30 Mis à jour: 31 octobre 2022 10:35

Au moins cent personnes, dont des enfants, ont été tuées samedi dans un double attentat à la voiture piégée revendiqué par les shebab sur une artère très fréquentée du centre de la capitale Mogadiscio.

300 personnes ont également été blessées, a précisé le président Hassan Sheikh Mohamud, après s’être rendu sur le site des attentats, soulignant que « le nombre des morts et de blessés continuait à augmenter ».

Deux véhicules piégés ont explosé samedi à quelques minutes d’intervalle. Les explosions, qui ont soufflé les fenêtres des bâtiments voisins, ont submergé les hôpitaux et cliniques, dans ce pays au système sanitaire ravagé par des décennies de conflit.

À la recherche de sa belle-sœur, Mohamed Ganey décrit des couloirs encombrés de victimes laissées presque sans soins. Sa joie de l’avoir trouvée a été de courte durée. « Elle est morte de ses blessures quelques minutes après ».

« Nous redoutons tous d’être tués ou blessés un jour »

L’officier de police Adan Mohamed a du mal à contrôler ses émotions. Il a été l’un des premiers à arriver sur les lieux, après l’explosion du second véhicule piégé.

« Je n’ai pas pu dormir de la nuit, à cause de l’horreur de la scène », confie-t-il à l’AFP en se souvenant du bébé qu’il a découvert avec ses collègues au coté de sa maman morte. « J’ai pleuré et pleuré sans arrêt après avoir vu son visage couvert du sang de sa mère. Il ne pouvait même pas pleurer tellement il était sous le choc. Il restait là, à cligner des yeux, le regard fixe ».

L’attaque a eu lieu au même carrefour qui avait déjà été frappé par le plus grave attentat jamais commis en Somalie : 512 personnes avaient été tuées le 14 octobre 2017 par l’explosion d’un camion bourré d’explosifs.

Pour Hussein Jeeri, qui a perdu un ami au même carrefour il y a cinq ans, la tragédie a encore frappé quand sa sœur a été blessée samedi. Marcher « dans les rues de Mogadiscio c’est comme marcher sur des épées tranchantes, nous redoutons tous d’être tués ou blessés un jour ».

Le double attentat a été revendiqué par les shebab qui ont déclaré que leurs combattants avaient visé le ministère de l’Éducation.

Le groupe terroriste islamiste, lié à Al-Qaïda, combat depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Il a été chassé de Mogadiscio en 2011 mais reste solidement implanté dans de vastes zones rurales, notamment dans le sud du pays et mène régulièrement des attaques dans la capitale et les grandes villes de Somalie.

Plusieurs organisations internationales condamnent l’attentat

La double attaque a été notamment condamnée par l’ONU, l’UE ainsi que l’Union africaine et la mission de l’ONU en Somalie qui s’est engagée à se tenir « résolument aux côtés de tous les Somaliens contre le terrorisme ».

À Bruxelles, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a condamné « fermement » ce double attentat, réaffirmant la détermination des Européens à lutter contre le terrorisme et à défaire le groupe shebab.

Le pape François a présenté dimanche ses condoléances aux victimes de l’attentat sanglant.

Le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré que cet acte « lâche » démontrait que la Somalie avait besoin de plus de soutien pour mettre fin à la violence et à la sécheresse. L’Organisation mondiale de la santé s’est dite pour sa part prête à apporter son aide pour soigner les blessés et fournir des soins de traumatologie aux victimes.

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