Souvenons-nous de la plus grande manifestation pacifique jamais organisée en Chine

Par DANIELLE ZHU, LIMIN ZHOU et OMID GHOREISHI
26 avril 2020 21:02 Mis à jour: 26 avril 2020 21:09

La plus grande manifestation pacifique jamais organisée dans l’histoire de la Chine s’est tenue il y a 21 ans, pour présenter une demande simple : pouvoir pratiquer librement la méditation et vivre selon les trois principes d’Authenticité, Bienveillance et Tolérance.

« Des milliers de personnes se sont rassemblées le 25 avril 1999 pour protester contre la détention et le harcèlement des pratiquants de Falun Gong », déclare Peter Kent, député conservateur et co-président des Amis parlementaires du Falun Gong.

Le rassemblement de plus de 10 000 pratiquants de Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, s’est tenu près du siège du Parti communiste chinois (PCC) à Pékin.

Quelques jours avant le rassemblement, plus d’une douzaine de pratiquants de la méthode avaient été détenus dans la ville de Tianjin après avoir demandé qu’une correction soit publiée dans un magazine d’État qui diffamait leur pratique. Le gouvernement avait également interdit la publication des enseignements de ces pratiques.

« Ces personnes voulaient juste faire entendre au gouvernement que les pratiquants de Falun Dafa sont des gens bien, et lui demander de leur permettre de suivre leur pratique sans être harcelés », déclare Xun Li, président de l’Association Falun Dafa du Canada. Selon Xun Li, la discipline de la méditation pacifique consiste en cinq exercices doux et trois principes moraux.

Le député conservateur Peter Kent lit une déclaration du chef du Parti conservateur Andrew Scheer félicitant les pratiquants du Falun Dafa à l’occasion de la journée du Falun Dafa à Toronto le 12 mai 2018. (Evan Ning/The Epoch Times)

La réponse initiale des autorités le jour de la manifestation a été positive, rappelle M. Kent. Après que le Premier ministre de l’époque, Zhu Rongji, est venu rencontrer les représentants des pétitionnaires et a écouté leurs préoccupations, tout le monde est rentré chez lui.

« Mais quelques mois plus tard, en juillet, le régime de Jiang Zemin a commencé une répression brutale, et la persécution s’est poursuivie depuis », explique M. Kent.

M. Kent s’est rendu régulièrement aux événements marquant l’anniversaire de la manifestation pacifique. Cette année, en raison des règles de distanciation sociale dans le contexte de la pandémie du covid-19, il a marqué l’événement à distance.

« Il est important que nous marquions cet anniversaire, même si le monde est préoccupé par la pandémie covid-19 », precise-t-il.

« Il est important que nous nous souvenions qu’une grande partie des éléments qui ont rendu cette pandémie si grave, tragiquement mortelle, sont le résultat des mêmes politiques répressives, cruelles, mortelles et brutales du régime de Pékin. »

Comme l’a rapporté précédemment le journal Epoch Times, le régime chinois a caché les faits concernant l’apparition du virus du PCC, communément appelé coronavirus, et a intimé aux professionnels de la santé de s’abstenir de diffuser des informations sur le virus, voire de réprimander un médecin pour l’avoir fait. Selon une étude de l’université de Southampton, une détection et une action plus précoces pour contenir l’épidémie auraient pu réduire les cas de pratiquement 95 %.

« Nous savons à quel point le régime communiste peut être cruellement désespéré », déclare M. Kent, citant en exemple le massacre de la place Tiananmen et la campagne de persécution contre les pratiquants de Falun Gong, qui comprend le prélèvement d’organes vivants sur les prisonniers de conscience du Falun Gong.

« Il se peut en effet que le gouvernement communiste de la Chine ait à rendre des comptes, si les démocraties du monde s’unissent comme elles l’ont fait pendant la guerre froide contre l’Union soviétique ».

 « La nécessaire réparation des abus commis »

Judy Sgro, députée libérale et co-présidente des Amis parlementaires du Falun Gong, a également marqué à distance l’anniversaire de ce rassemblement historique.

« C’est un événement auquel beaucoup d’entre nous sur la colline [du Parlement] ont assisté depuis de nombreuses années en reconnaissance de la persécution du Falun Gong », a déclaré Mme Sgro.

La députée libérale Judy Sgro s’adresse à la foule célébrant la journée du Falun Dafa sur la colline du Parlement à Ottawa le 9 mai 2018. (Jonathon Ren/The Epoch Times)

Au lieu de cela, elle a publié cette année une déclaration, disant qu’elle est « découragée » du fait que la persécution du Falun Gong continue en Chine, même alors que la pandémie covid-19 « balaie le monde entier ».

« En tant que Canadiens, nous devons faire notre part pour aider à apporter les changements nécessaires pour corriger ces terribles torts », a déclaré Mme Sgro.

Se dresser en faveur du Falun Gong

Le député conservateur Garnett Genuis, ministre suppléant de son parti pour les relations Canada-Chine, déclare que les conservateurs « continuent à être profondément préoccupés par la persécution des pratiquants de Falun Gong en Chine ».

Le député conservateur Garnett Genuis s’exprime lors d’une célébration sur la colline du Parlement marquant le 25e anniversaire du Falun Gong, le 9 mai 2017. (Evan Ning/Epoch Times)

M. Genuis a proposé une législation dans plusieurs parlements consécutifs sur la question de l’abus des transplantations. Bien que la législation ne nomme pas directement la Chine, M. Genuis a déclaré qu’elle peut être utilisée pour un cas tel que le prélèvement forcé d’organes des prisonniers de conscience du Falun Gong, pratiqué par l’État chinois. Il s’agit notamment d’interdire l’entrée au Canada des personnes responsables d’abus en matière de transplantation et d’empêcher les Canadiens de recevoir des organes dans des pays dont les sources d’organes sont douteuses.

« Nous continuerons à défendre les pratiquants de Falun Gong à chaque étape du processus », a-t-il déclaré. « Tous nos engagements avec le gouvernement chinois doivent garder les droits de l’homme au premier plan. »

« Combattre l’oppression »

Le député conservateur James Bezan a longtemps défendu l’idée que le Canada devrait avoir sa propre version d’une loi Magnitsky. Ses efforts ont finalement porté leurs fruits fin 2017, lorsque le Parlement a adopté la loi sur la justice pour les victimes de fonctionnaires étrangers corrompus. Cette loi impose des sanctions aux personnes qui commettent des violations des droits de l’homme dans d’autres pays, comme l’interdiction d’entrer au Canada ou de s’engager dans des transactions financières avec des Canadiens.

Le député conservateur James Bezan s’exprime lors d’un événement célébrant la journée du Falun Dafa sur la colline du Parlement le 8 mai 2019. (Jonathan Ren/The Epoch Times)

Maintenant, dit-il, cette législation devrait être utilisée pour demander des comptes à ceux qui persécutent les pratiquants de Falun Gong.

« Nous sommes solidaires avec les pratiquants du Falun Gong qui sont toujours en Chine », déclare M. Bezan.

« Pour ceux qui ont pu échapper au régime communiste de Pékin [mais] qui ont de la famille, des amis et des proches en Chine continentale, nous les soutenons également et nous nous battrons contre l’oppression. »

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