Le thé vert améliorerait les fonctions cognitives des personnes atteintes de trisomie 21

19 août 2016 17:27 Mis à jour: 20 août 2016 19:41

La trisomie 21 est le handicap génétique le plus répandu dans le monde, affectant près de 1 personne sur 1000 selon l’Organisation Mondiale pour la Santé. Il n’y a pas de soin pour la trisomie 21, mais les scientifiques pensent que le thé vert pourrait être un traitement efficace.

Un composant du thé vert, le gallate d’épigallocatéchine (EGCG) est un composé phytochimique qu’on trouve à l’état de traces dans de nombreux fruits et légumes (comme les prunes, les oignons, les peaux de pommes), mais la source la plus abondante en est de loin le thé vert.

L’équipe de recherche espagnole qui a conduit l’étude a été menée par les docteurs Mara Dierssen au Centre for Genomic Regulation et Rafael de la Torre à l’hôpital de l’Institut de Recherche Médicale del Mar. Leur enquête longue d’un an a suivi 87 personnes présentant une trisomie 21, âgés de 16 à 34 ans. Tous les sujets ont reçu un programme de stimulation cognitive, mais n’ont pas tous reçu l’EGCG. L’autre groupe a reçu un placebo.

Le composé, connu comme le gallate d’épigallocatéchine (EGCG), est un composé phytochimique qu’on trouve à l’état de traces dans de nombreux fruits et légumes (comme les prunes, les oignons, les peau de pommes), mais la source la plus abondante est de loin le thé vert. (taa22/shutterstock)
Le composé, connu comme le gallate d’épigallocatéchine (EGCG), est un composé phytochimique qu’on trouve à l’état de traces dans de nombreux fruits et légumes (comme les prunes, les oignons, les peau de pommes), mais la source la plus abondante est de loin le thé vert. (taa22/shutterstock)

Ceux ayant pris l’EGCG ont montré des améliorations significatives dans la mémoire de la reconnaissance visuelle, dans le contrôle de l’inhibition et dans l’adaptation du comportement, comparativement au groupe contrôle. Les améliorations ont persisté six mois après la fin de l’étude.

Cette étude est importante en ce que jusqu’à maintenant, aucun traitement n’avait montré des résultats si positifs chez les adultes atteints de trisomie 21.

« C’est la première fois qu’un traitement a montré une telle efficacité dans l’amélioration de certaines tâches cognitives chez des personnes atteintes du syndrome », a affirmé le Dr. Dierssen.

La suppression de gène et la connectivité cérébrale

La trisomie 21 est une déficience génétique qui se distingue par une copie supplémentaire du chromosome 21. Cette anomalie provoque une surexpression des gènes contenus dans ce chromosome, causant des handicaps physiques et mentaux.

Le groupe de Dierssen avait précédemment travaillé avec la thérapie génique pour inhiber les gènes surexprimés chez des souris censés imité la trisomie 21, mais ces résultats ne sont pas applicables chez les humains.

Depuis 2009, plusieurs études européennes ont démontré que l’EGCG pourrait supprimer ces gènes surexprimés, et Dierssen a identifié un remède semblant prometteur chez les sujets humains.

Pour à amener l’idée dans son essai clinique, Dierssen est allée chercher un spécialiste de la neuropharmacologie. « L’équipe menée par Rafael de la Torre a été le meilleur compagnon de voyage que nous pouvions avoir », a t-elle déclaré.

L’équipe du Dr. de la Torre a conduit des tests de neuro-imagerie pour déterminer si l’amélioration était liée à des changements physiques ou neurophysiologiques dans le cerveau. Ils ont découvert que ceux ayant pris l’EGCG démontraient des changements physiologiques notables de leur connectivité cérébrale.

« C’était surprenant de voir comment les changements ne sont pas juste cognitifs – en raisonnement, apprentissage, mémoire et capacités d’attention – mais suggèrent plutôt que la connectivité fonctionnelle des neurones dans le cerveau a également été affectée », s’est exprimé de la Torre dans un discours.

Bien que l’étude se soit concentrée sur des adultes, les chercheurs avancent que les enfants atteints de trisomie 21 pourraient présenter des résultats encore plus significatifs avec le traitement par l’EGCG. Leurs cerveaux étant encore en développement, ils sont donc plus sensibles à l’influence de la connectivité neurale phytochimique.

Néanmoins, Dierssen a bien précisé que sa découverte n’était pas un soin pour la trisomie 21 (car l’EGCG n’inhibe pas la surexpression de tous les gènes de la trisomie 21) en précisant que ces résultats restaient à être prouvés dans une population plus large.

« Mais cela pourrait être un traitement pour améliorer la qualité de vie de ces individus », a t-elle déclaré.

Illustration de Camellia sinensis par Franz Eugen Köhler, 1887. (Domaine Public)

Les autres bénéfices du thé vert

Une étude précédente sur le thé vert a également montré des améliorations de la santé cérébrale. Dans une étude présentée à la Conférence Internationale sur les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, des personnes ayant bu du thé vert montraient moins de dégénérescence mentale et un risque réduit de démence que ceux ne buvant pas de thé vert.

Dans une autre étude publiée en 2012 dans le magazine Molecular Nutrition and Food Research, les chercheurs ont trouvé que les souris adultes, auxquelles on avait donné de l’EGCG, présentaient des améliorations dans les neurones de l’hippocampe – le centre de l’émotion, de la mémoire et de la navigation spatiale.

D’autres études sur le thé vert montrent que cette boisson riche en antioxydants pourrait aider à prévenir la maladie coronarienne, le cancer, les diabètes et d’autres encore.

La source du thé vert est la plante Camellia sinensis, un arbuste à feuille persistantes natif de l’Extrême-Orient. Selon une légende chinoise, cette boisson populaire aurait été découverte par accident lorsque que des feuilles de Camellia sinensis sont tombées dans un récipient d’eau bouillante.

Tandis que d’autres thés venant du Camellia sinensis (thé noir, oolong, pu-erh et d’autres variétés) contiennent également de l’EGCG, ils n’en contiennent pas autant que le thé vert. Entre les différents thés verts, le contenu d’EGCG peut grandement varier, dépendant de la qualité du sol, des conditions de croissance et d’autres facteurs. Une analyse basée sur des données du Département d’Agriculture des États-Unis montre que les valeurs d’EGCG peuvent varier de 5 à 460 milligrammes par tasse.

Pour recréer le dosage utilisé dans le protocole de l’étude espagnole (9 milligrammes par kilos et par jour), un adulte de 70 kg devrait prendre 600 milligrammes d’EGCG par jour.

Version anglaise : Green Tea Improves Brain Function for People With Down Syndrome, Study Shows

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