Trump déclare à présent accepter le principe de « la Chine unique »

12 février 2017 13:59 Mis à jour: 12 février 2017 16:29

Les relations bilatérales entre les États-Unis et la Chine, respectivement première et deuxième plus grandes économies, sont souvent qualifiées de cruciales pour l’équilibre du monde. Ainsi, lorsque quelques temps avant sa prestation de serment, Trump avait affichée une attitude combative contre le régime de Pékin, beaucoup ont retenu leur souffle.

Trump a tout d’abord rompu un vieux protocole diplomatique en acceptant un appel de Tsai Ing-wen, présidente taïwanaise qui souhaitait le féliciter suite à son élection. Il a ensuite déclaré que la politique sensible « d’une Chine unique » était négociable en cas de guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Plusieurs membres de l’administration Trump, dont certains ayant une réputation de « faucons »  — tels que l’économiste Peter Navarro et le financier Wilbur Ross — ont été nommés à des postes clés en matière économique et commerciale. Rex Tillerson, le secrétaire d’État de Trump, avait déclaré au Sénat que les États-Unis devaient « envoyer un signal clair à la Chine » en lui intimant de « mettre fin à la construction de l’île » et en s’assurant que l’accès à ces îles lui serait « dorénavant coupé ».

Mais lorsque le 9 février, Trump et le leader chinois Xi Jinping se sont entretenus au cours de leur premier appel téléphonique, le président américain a décidé d’éviter la controverse et la confrontation.

« Au cours d’un échange téléphonique extrêmement cordial, le Président Trump a accepté, à la demande du Président Xi, de se tenir à notre politique ‘d’une seule Chine’ », peut-on lire sur le site de la Maison Blanche.

Pour les analystes, la formulation et les mots utilisés dans cette déclaration, suggèrent qu’une certaine entente avait été négociée entre Trump et Xi.Trump s’est laissé une marge suffisante pour de futures négociations, alors que Xi continuera vraisemblablement à se concentrer sur les questions intérieures.

Dans un article sur Taiwan Sentinel, J Michael Cole, un chercheur partenaire de l’Université de Nottingham China Policy Institute, explique que cette déclaration vague « devrait suffire à apaiser Pékin, tout en rassurant Taipei que Washington n’a pas l’intention de réviser sa position officielle ».

La politique américaine « d’une Chine unique », fait référence à la rupture des relations diplomatiques officielles avec la République de Chine ou Taiwan en 1979 et à la reconnaissance de la République populaire de Chine comme l’unique gouvernement de Chine et de Taïwan.Cette politique de la « Chine unique » est le socle des relations entre les États-Unis et la Chine dans leur fonctionnement actuellement.

Le régime communiste chinois et le gouvernement démocratique taïwanais déclarent tous deux reconnaître une seule Chine, mais ils sont en désaccord sur qui la gouverne.

« La politique des États-Unis « ‘d’une seule Chine’ s’aligne sur la position de Pékin », a écrit Cole dans une note à Epoch Times, mais « elle ne s’enferme dans rien, et garde ses options ».

Et d’ajouter qu’en conséquence, les États-Unis « sont libres de décider du sens et du contenu qu’ils veulent donner au principe ‘d’une Chine unique’ », adoptant la même approche que les autres pays qui « ont tendance à ‘prendre acte’ de la position de Pékin, sans soutenir, ou ‘être d’accord avec » le régime.

Une formulation qui, selon Cole, « apporte beaucoup de souplesse à l’interprétation ».

Ming Chu-cheng, professeur de science politique à l’Université nationale de Taïwan, trouve également que la déclaration était vague, et que la déclaration de Trump « d’une seule Chine » à la demande de Xi pouvait être interprétée de deux façons.

Puisque Trump avait déclaré considérer toutes les politiques américano-chinoises négociables tant que le régime chinois n’avait pas réformé réellement sa monnaie et ses pratiques commerciales, il se peut que « le régime chinois ait pu faire quelques concessions » pour obtenir l’appel téléphonique en premier lieu.

En outre si Trump avait simplement accepté de parler à Xi Jinping sans exiger, ni recevoir certaines concessions, alors la Chine pourrait prendre pour acquis que Trump peut être facilement « amadoué ». Ce serait « le pire scénario », estime Ming.

Du côté de Xi Jinping, ne pas subir une pression très forte de Trump sur la question « d’une Chine unique », lui permet de consolider sa propre autorité en se concentrant ses efforts sur la purge de la faction politique rivale centrée autour de l’ancien dirigeant chinois, Jiang Zemin.

Ming est convaincu que les États-Unis ont soutenu Xi Jinping sur plusieurs années, et qu’en acceptant la politique « d’une Chine unique », Donald Trump peut revenir au statu quo.

Pour Ming, une des conséquences serait que « Xi Jinping aura plus de marge de manœuvre » dans la poursuite de sa centralisation politique.

Version anglaise : What Trump Reaffirming the ‘One China’ Policy Means

 

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