Uber Files: l’ex-lobbyiste Mark MacGann tacle Emmanuel Macron sur les emplois créés en France

Par Epoch Times avec AFP
3 novembre 2022 08:00 Mis à jour: 3 novembre 2022 11:39

Avec le recul, « il n’y a pas de quoi être fier » d’avoir laissé Uber se développer, a déclaré le 2 novembre l’ex-lobbyiste de l’entreprise Mark MacGann, interrogé lors du Web Summit à Lisbonne sur les propos d’Emmanuel Macron qui s’était félicité des emplois ainsi créés dans le pays.

« Si vous regardez les faits dans les rues de Paris et d’autres villes, la concurrence est rude entre les taxis et les autres modes de transports comme Uber. Il y a tellement de gens qui gagnent à peine de quoi vivre que je ne pense pas qu’il y ait de quoi être fier », a déclaré l’ancien lobbyiste en Europe d’Uber, à l’origine des « UberFiles », révélés cet été en France par le journal Le Monde.

Dans le cadre de cette enquête associant une quarantaine de journaux internationaux et reposant sur des milliers de documents internes à la compagnie américaine de chauffeurs privés Uber, le quotidien du soir avait conclu à l’existence d’un « deal secret » entre l’entreprise et Emmanuel Macron quand il était ministre de l’Économie de François Hollande (2014-2016).

« Une grosse incompréhension »

Deux jours après les révélations, le chef de l’État avait assumé avoir rencontré les dirigeants de l’entreprise et s’était dit « hyper fier » en insistant sur « les milliers d’emplois créés ».

« Il y a une grosse incompréhension », a réagi mercredi Mark MacGann. « Nous avons toujours pris soin de dire que nous ne créerions pas d’emploi, que nous ne voulions pas avoir à payer les protections sociales » aux chauffeurs, a-t-il expliqué.

« J’ai dit directement à Emmanuel Macron que nous allions créer 70.000 entrepreneurs à Paris s’il abaissait complètement la réglementation pour devenir chauffeur privé », a précisé M. MacGann.

« Je pense qu’il faut toujours être humble et avoir le bénéfice du recul », a-t-il ajouté, regrettant également que la France tente aujourd’hui d’« affaiblir », d’après lui, la directive européenne sur le travail des plateformes, en négociation à Bruxelles.

« Uber et les autres plateformes dépensent beaucoup d’argent pour affaiblir » cette réglementation, et rendre la tâche plus difficile aux entrepreneurs qui souhaiteraient voir leur contrat requalifié en contrat de travail. « Il est très décevant qu’une entreprise qui dit avoir changé fondamentalement continue de dépenser des dizaines de millions de dollars dans du lobbying contre les droits humains les plus basiques », a souligné Mark MacGann.

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