« Un bon pot-au-feu »: dans une interview-testament, le chef français Bocuse imaginait son dernier repas

26 janvier 2018 10:44 Mis à jour: 26 janvier 2018 19:28

« Un bon pot-au-feu », partagé avec des amis et accompagné de bonnes bouteilles. C’est le dernier repas qu’imaginait Paul Bocuse dans une interview posthume, pleine d’humour, publiée par le magazine français Le Point à l’occasion des obsèques du pape de la gastronomie, vendredi en France.

Réalisée entre 2013 et 2017 à l’occasion de plusieurs rencontres, cette interview avait été proposée à un journaliste de l’hebdomadaire par le chef lui-même, à la condition qu’elle passe bien après sa mort, « pas avant ».

(JEFF PACHOUD/AFP/Getty Images)

Paul Bocuse, décédé samedi dernier à 91 ans, y confiait n’avoir « aucun » regret: « si c’était à refaire, je referais exactement la même chose, à la virgule près ». Pas « effrayé » par la mort, il imaginait vivre « jusqu’à 100 ans », à la condition que la maladie de Parkinson, dont il souffrait, le « laisse tranquille ».

Interrogé sur ce que pourrait être son ultime repas, il s’était prêté au jeu avec sa malice habituelle.

« Avant de répondre à ça, il faut déjà que je choisisse les invités qui seront à ma table. Parce que manger seul au restaurant, quelle tristesse ! La cuisine se partage avec des amis. Alors, soyons fous ! J’aimerais bien dîner avec Antonin Carême, Auguste Escoffier, Fernand Point et, pour la touche féminine, Eugénie Brazier » – autant de noms qui figurent au panthéon de la cuisine française ».

« Il n’y aurait qu’un plat au menu : un bon pot-au-feu, qu’on préparerait tous ensemble. On boirait un condrieu et une côte-rotie. J’aimerais quand même tricher un peu et refaire un déjeuner le lendemain pour ne pas gâcher les restes. On pourrait mitonner des tomates farcies. Ah oui, ce serait bon ! », avait-il dit.

Ce qui lui manquera le plus ? « Faire mon petit tour de salle, saluer les convives, avoir un petit mot gentil pour eux et poser pour des photos-souvenirs ici, à Collonges-au-Mont-d’Or ». Sa commune des bords de Saône, près de Lyon (est) où il est né le 11 février 1926 pour y mourir près de 92 ans plus tard, dans la chambre où il est né, au-dessus de son restaurant historique.

(JEFF PACHOUD/AFP/Getty Images)

Ce globe-trotteur aux trois étoiles Michelin depuis plus d’un demi-siècle, un record, fut le premier à faire sortir les chefs de leur cuisine mais il estimait qu’il était temps « qu’ils y retournent ».

Et de conclure: « si les cuisiniers avaient l’habitude de manger leur cuisine, ce serait certainement meilleur ! Un peu comme si les journalistes relisaient davantage leurs articles, ce serait certainement moins mauvais. Nous ne sommes que des artisans, faut garder les pieds dans les sabots ».

D.V avec AFP

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