Pour la première fois depuis des années, un éléphant est observé en liberté au Sénégal

Par Epoch Times avec AFP
29 janvier 2020 17:21 Mis à jour: 1 février 2020 12:25

Un éléphant mâle « probablement âgé de 35 à 45 ans » est resté sur le bord de la route du Parc national de Niokolo Koba « pendant 2 ou 3 minutes », avant de « s’éloigner tranquillement »…

Un éléphant en liberté a été observé de près en janvier dans un parc national de l’est du Sénégal, pour la première fois depuis des années, signe selon ses responsables que la pression du braconnage s’atténue dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

« Nous venions de voir des buffles quand, tout à coup, quelqu’un a lancé : « Oh, un éléphant ! » », raconte Philipp Henschel, le directeur pour Afrique de l’Ouest et centrale de l’ONG américaine Panthera, qui participait à une mission d’observation au cœur du Parc national de Niokolo Koba, à plus de 600 km au sud-est de Dakar.

Une population disparue par le braconnage

Le pachyderme, un mâle « probablement âgé de 35 à 45 ans », est resté placidement sur le bord de la route « pendant 2 ou 3 minutes », avant de « s’éloigner tranquillement ». La rencontre s’est déroulée dans la matinée du 19 janvier dans une zone vallonnée et difficile d’accès, proche du Mont Assirik, où les derniers éléphants du Sénégal ont trouvé refuge.

Au nombre d’une centaine dans les années 1980, la population d’éléphants a été décimée sous les effets du braconnage, d’une sécheresse accrue et de l’exploitation forestière et agricole aux abords de la réserve, a expliqué le conservateur général des parc nationaux du Sénégal, le colonel Boucar Ndiaye.

Des « animaux plus sereins »

Ces dernières années, des indices (excréments, empreintes et restes alimentaires) et des photos prises par des caméras automatiques ont permis d’établir la présence de quelques éléphants, y compris des femelles et des jeunes, dans le Niokolo Koba, qui s’étend sur plus de 9 000 km2 près des frontières de la Guinée, de la Guinée-Bissau et du Mali.

« Mais c’est la première fois depuis au moins trois ou quatre ans qu’un éléphant s’est approché d’aussi près, sans prendre peur », souligne Jacques Gomis, le conservateur de ce grand parc composé essentiellement d’une savane dominée par des baobabs. « Le fait qu’on ait pu l’approcher en plein jour démontre que la sécurité commence à s’installer, que les animaux sont plus sereins, puisque lorsqu’ils sont stressés, ils modifient leurs habitudes et ne se déplacent plus que la nuit », ajoute M. Gomis.

Ces dernières années, l’État a renforcé la lutte contre le braconnage et l’exploitation forestière illégale. À présent, trois brigades mobiles et des postes fixes assurent la sécurité des animaux 24 heures sur 24, avec le soutien financier d’ONG et de mécènes privés.

Les observations vont se poursuivre dans les prochains mois, afin de déterminer si le groupe est viable et en mesure de se reproduire. « Pour cela, il faudrait qu’il compte une dizaine d’individus », explique le conservateur de Niokolo Koba. « Il ne faut pas s’enorgueillir à outrance, mais on peut se réjouir qu’aucune espèce n’a disparu », souligne le colonel Boucar Ndiaye, selon qui « les efforts doivent être poursuivis pour renforcer la protection des animaux », dont les populations de lions, d’élands de derby (la plus grande antilope d’Afrique) ou de lycaon (chien sauvage africain) restent fragiles.

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