Un membre du conseil d’administration de Pfizer a fait pression sur Twitter pour censurer des informations sur l’immunité naturelle et le faible risque du Covid pour les enfants

Par Zachary Stieber
11 janvier 2023 05:59 Mis à jour: 11 janvier 2023 07:02

Twitter a subi les pressions d’un membre du conseil d’administration de Pfizer, et ancien responsable de la FDA, pour que soit censuré un message qui expliquait que l’immunité naturelle était supérieure à la vaccination contre le Covid-19. C’est ce que révèle un courriel communiqué au public le 9 janvier. 

Le 27 août 2021, Todd O’Boyle, responsable de Twitter, recevait un email du Dr Scott Gottlieb demandant que des mesures soient prises contre un post du Dr Brett Giroir, lui aussi ancien membre de la FDA, l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux. 

« C’est le genre de choses qui est corrosif. Il tire une conclusion radicale d’une seule étude rétrospective menée en Israël qui n’a pas été examinée par des pairs. Mais ce tweet va finir par devenir viral et attirer l’attention des médias », a écrit le Dr Gottlieb.

Dans son post, le Dr Giroir expliquait qu’il était clair que l’immunité naturelle, ou l’immunité post-infection, « est supérieure à l’immunité vaccinale, et ce de BEAUCOUP. » Il expliquait qu’il n’y avait aucune raison scientifique qui permettait d’exiger qu’un individu présente une preuve de vaccination contre le Covid-19 si cette personne a une immunité naturelle. « Si vous n’avez aucune infection antérieure ? Faites-vous vacciner ! » préconisait-il cependant.

Le Dr Giroir faisait référence à une étude israélienne en attente de publication. Les chercheurs avaient découvert, après l’analyse de dossiers médicaux, que l’immunité naturelle offrait une meilleure protection que la vaccination. L’étude a ensuite été publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases après examen par des pairs.

Les chercheurs y expliquent que les données « ont démontré qu’une immunité naturelle confère une protection plus durable et plus forte contre l’infection, les maladies symptomatiques et les hospitalisations causées par la variante Delta du SRAS-CoV-2, par rapport à l’immunité induite par le vaccin à deux doses BNT162b2. » BNT162b2 est le nom commercial du vaccin Covid-19 de Pfizer, la principale formule utilisée en Israël.

L’email du Dr Gottlieb a déclenché des échanges sur Jira, le système de messagerie interne de Twitter, selon le journaliste Alex Berenson, qui a eu accès aux fichiers internes de Twitter via Elon Musk.

« Je vous invite à consulter ce rapport de l’ancien commissaire de la FDA », a écrit M. O’Boyle.

L’analyste de Twitter ayant examiné le message n’a pas jugé qu’il contrevenait aux règlements sur la désinformation. Malgré cela, Twitter a signalé ce post comme étant « trompeur », et a redirigé les internautes vers un lien intitulé « pourquoi les autorités sanitaires recommandent un vaccin pour la plupart des gens ». Ce signalement a empêché les internautes de répondre au message du Dr Giroir, de le partager ou de le liker.

Le Dr Gottlieb s’est par la suite défendu, expliquant qu’il avait ciblé les messages qui, selon lui, contenaient des informations « fausses et incendiaires ». Mais pour le Dr Giroir « [s]on tweet était exact à l’époque et il l’est toujours aujourd’hui » et il regrette que Twitter n’ait jamais répondu à ses messages.

Un autre message

Par la suite, le Dr Gottlieb a envoyé un autre message à M. O’Boyle, le dirigeant cette fois-ci vers un post de Justin Hart, connu pour ses positions critiques à l’égard du confinement et pour son scepticisme à l’égard des vaccins Covid-19, selon M. Berenson.

Le Dr Gottlieb s’offusquait des propos de M. Hart qui avait écrit « je vais susciter des réactions violentes, mais un agent pathogène viral dont le taux de mortalité infantile est de <>0% a coûté à nos enfants près de trois années de scolarité ».

Le Covid-19 présente un faible risque de mortalité pour les jeunes gens en bonne santé, comme le montrent les études et les statistiques.

Le Dr Gottlieb n’a pas détaillé les raisons pour lesquelles il voulait que M. Hart soit censuré, mais peu de temps après son objection à ce post, le gouvernement américain autorisait et recommandait le vaccin de Pfizer pour les enfants âgés de 5 à 11 ans.

M. O’Boyle, de Twitter, a envoyé la demande à ses analystes, occultant une fois encore le lien qui existe entre le Dr Gottlieb et l’entreprise Pfizer. La plainte cependant n’a pas été suivie d’effet.

« Notre équipe d’analystes, d’activistes, de mamans et de papas enragés ne lâche plus Scott [Gottlieb] depuis avril 2020, depuis qu’il a préconisé à plusieurs reprises la fermeture des écoles et le confinement. Il n’aime pas les gens qui contestent son discours », a déclaré Hart à Epoch Times dans un message sur Twitter.

Twitter n’a pas répondu aux demandes de commentaires.

Il a demandé la suspension d’un journaliste

Le Dr Gottlieb a également essayé de faire suspendre le compte Twitter d’Alex Berenson, un ancien journaliste du New York Times, désormais auteur d’un Substack, comme le montre un message rendu public en 2022.

Dans son message destiné à un employé de Twitter, le Dr Gottlieb transfère un billet de blog d’Alex Berenson dans lequel celui-ci décrit le Dr Anthony Fauci comme étant quelqu’un d’arrogant. Ce genre de propos, explique-t-il, est un exemple parmi d’autres qui explique pourquoi Fauci, qui dirigeait à l’époque l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, n’avait d’autre choix que de s’entourer d’un service de sécurité.

Quatre jours plus tard, et un jour après que le Dr Gottlieb n’ait rencontré des employés de Twitter, Twitter suspendait indéfiniment le compte de Berenson, invoquant une prétendue violation de ses règles en matière de désinformation sur le Covid-19.

Le Dr Gottlieb s’est justifié.

« J’ai soulevé des questions préoccupantes en matière de réseaux sociaux en général », a-t-il déclaré lors d’une intervention sur CNBC. « Et je l’ai fait sur la base de menaces proférées sur ces plates-formes, et sur l’incapacité de ces plates-formes à gérer les menaces directes, les menaces physiques sur les personnes. C’est ce qui me préoccupe avec les réseaux sociaux, et ce qui se passe dans cet écosystème. »

« Je suis très préoccupé par les menaces physiques proférées à l’encontre de la sécurité des individus et par les personnes qui alimentent ces menaces », a-t-il également déclaré.

Berenson a répondu qu’il n’avait jamais menacé ni Fauci ni le Dr Gottlieb et a critiqué ces propos.

Dans le message Twitter qui a suscité l’envoi du courriel par le Dr Gottlieb, Berenson reprochait à Fauci d’avoir déclaré que « les attaques contre moi sont des attaques contre la science » et il s’en prenait à sa gestion de la pandémie aux États-Unis.

Alex Berenson a été réintégré à Twitter en 2022 à la suite de son procès contre l’entreprise. Berenson a eu accès à l’email du Dr Gottlieb relatif au post de Fauci avant que celui-ci ne soit rendu public. Avant l’accord de règlement, un juge avait conclu que l’allégation de Berenson selon laquelle Twitter n’avait pas respecté sa politique de suspension, selon laquelle cinq avertissements sont nécessaires avant toute suspension définitive, était plausible.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.