Un nouveau variant entraîne une augmentation du nombre d’infections par le Covid-19 en Chine ; les autorités minimisent le risque pour la santé publique

Par Alex Wu
25 août 2023 08:13 Mis à jour: 25 août 2023 08:13

Les infections par le Covid-19 ont connu une recrudescence en Chine alors qu’un nouveau variant se propage rapidement dans tout le pays, suscitant l’inquiétude de la population face au virus, compte tenu de la politique de dissimulation menée par le Parti communiste au pouvoir et des restrictions draconiennes imposées en matière de confinement.

Le 19 août, le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC : Center for Disease Control) a annoncé sur le réseau social chinois WeChat que la nouvelle souche de Covid-19, EG.5, était devenue la principale infection Covid dans de nombreuses provinces chinoises.

« La prédominance de l’EG.5 tient principalement à sa capacité accrue à échapper à l’immunité, en réduisant la capacité de neutralisation des anticorps produits par les infections précédentes, » a indiqué le CDC.

EG.5, également baptisé Eris, est un sous-variant d’Omicron XBB.1.9.2. Il s’est répandu dans au moins 52 pays depuis qu’il a été découvert pour la première fois en Indonésie au mois de février.

Ce variant est à l’origine d’une recrudescence des infections par le virus Covid-19 dans le monde entier. La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des Nations unies l’a d’ailleurs classé comme « variant digne d’intérêt ».

« La proportion du variant EG.5 parmi les souches de coronavirus en circulation est passée de 0,6% au mois d’avril à 71,6% en août. Ce variant est désormais dominant dans la plupart des provinces chinoises et il est probable que cette tendance se poursuive », a déclaré le CDC.

Le Centre de contrôle et de prévention des maladies de Guangdong Foshan a indiqué le 17 août que la souche mutante EG.5 était désormais dominante dans la ville de Foshan et qu’elle continuait à se propager.

La Commission municipale de la santé de Pékin a publié le 15 août son 32e rapport hebdomadaire sur les épidémies, qui montre que le nombre de cas de maladies infectieuses signalés à Pékin a augmenté par rapport à la semaine précédente, l’infection par le Covid-19 étant la plus répandue parmi les infections recensées.

Selon des données publiées précédemment par l’OMS, entre le 17 et le 23 juillet, la prévalence de l’EG.5 en Chine est passée de 24,7% à 45%.

Des personnes à la recherche d’un emploi et des recruteurs discutent à l’occasion d’un salon de l’emploi à Pékin, en Chine, le 9 juin 2023. Plus d’un million de diplômés de l’enseignement supérieur devraient entrer sur le marché du travail, ce qui ne fera qu’aggraver le problème dans les mois à venir. (Kevin Frayer/Getty Images)

Réinfections signalées dans tout le pays

Le 16 août, le média Shangguan News, en Chine continentale, a indiqué avoir appris de plusieurs établissements médicaux de Shanghai que le nombre de patients ambulatoires atteints du Covid-19 avait augmenté de 10 à 15% au cours des derniers jours.

Les statistiques du CDC montrent que depuis la fin du mois de juillet, le taux national de positivité du Covid-19 a augmenté de 13,4%.

Ces derniers jours, de nombreux Chinois de tout le pays ont également publié des messages sur les réseaux sociaux pour signaler la réapparition du Covid-19, les personnes autour d’eux étant infectées les unes après les autres.

Le 18 août, un Chinois du continent dont le nom de compte social est « Lin Buli » a posté : « Dans le train à grande vitesse G1189 à destination de Shenzhen, la première moitié du wagon est pleine de bébés qui pleurent, et la seconde moitié est occupée par un groupe d’étudiants de Hong Kong qui compte de nombreux individus fiévreux qui se promènent partout. Ils se touchaient également le front pour savoir qui avait la fièvre la plus forte. Je cherchais désespérément un masque ».

Un habitant de Pékin a posté : « À la fin du mois de juillet, on comptait plus de 20 cas positifs au Covid-19 par jour dans les centres anti-fièvre de Pékin, et ce chiffre est passé à 120 cas positifs par jour à la mi-août. Pensez-y, le nombre de cas explose ! »

Un habitant de Shanghai a également posté : « Le nombre de personnes toussant dans l’entreprise a considérablement augmenté, et plusieurs personnes ont commencé à porter des masques pendant la nuit ».

Des patients sur des civières à l’hôpital Tongren de Shanghai, le 3 janvier 2023. (Hector Retamal/AFP via Getty Images)

Le professeur Lu Hongzhou, président du troisième hôpital publique de Shenzhen, a confié au China Business News le 17 août que la contagiosité du Covid-19 restait très forte et que les infections demeuraient relativement invisibles.

Toutefois, l’agence d’État chinoise réfute l’hypothèse d’une nouvelle vague de contamination dans le pays. « La situation générale du Covid-19 en Chine est restée peu préoccupante, avec une évolution en forme de vague. Le système de santé du pays a été peu sollicité et rien n’indique qu’une épidémie de grande ampleur se produira à court terme, » a affirmé l’agence.

Jin Dongyan, professeur à l’université de Hong Kong et expert en virologie, a révélé au média en ligne Chinanews le 17 août que le virus Covid-19 a toujours été très contagieux. Le virus est toujours en mutation, et parfois il devient plus contagieux ou pathogène.

Une personne en deuil porte les restes incinérés d’un être cher alors qu’elle et d’autres participants portent des vêtements funéraires blancs traditionnels lors d’un enterrement à Shanghai, en Chine, le 14 janvier 2023. Le système de santé chinois s’efforce de faire face à une recrudescence des infections par le Covid-19 depuis que le gouvernement a mis fin à près de trois ans de contrôles stricts du Covid. (Kevin Frayer/Getty Images)

Dans le même temps, le média officiel du régime chinois, le « Beijing Daily », a rapporté le 21 août que le Centre de recherche sur les maladies infectieuses majeures des voies respiratoires de Pékin a été créé le 20 août sous l’égide du Centre municipal de contrôle et de prévention des maladies.

Wang Quanyi, directeur adjoint du Centre de contrôle et de prévention des maladies de Pékin, a fait savoir que les virus de la grippe et les coronavirus constituaient des priorités pour la recherche au sein du nouveau centre, compte tenu des impératifs de prévention des nouvelles épidémies régionales de maladies respiratoires infectieuses. Toutefois, les autorités ont évité de mentionner le Covid-19 ou les virus du SRAS.

Après la création de ce centre, des Chinois ont publié sur les réseaux sociaux des messages mettant en cause le nouveau centre de recherche : « Quel genre de signal ce centre envoie-t-il ? »

Li Yun et Xiao Lusheng ont collaboré à cet article.

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