Un shérif enlève son casque et se joint à la marche pour George Floyd dans le Michigan

Par Lorenz Duchamps
2 juin 2020 16:02 Mis à jour: 2 juin 2020 16:02

Un shérif a gagné le respect des manifestants lors d’une manifestation sur la mort de George Floyd à un poste de police du Michigan, samedi.

Des centaines de personnes se sont rassemblées devant le quartier général de la police dans le canton de Flint, mais au lieu de les affronter, le shérif du comté de Genesee, Chris Swanson, a retiré son casque et a baissé son arme devant le groupe.

Dans une vidéo qui est depuis devenue virale, M. Swanson a expliqué au groupe qu’il ne voulait pas de violence, qu’il voulait en faire un « défilé » en l’honneur de George Floyd, et non une manifestation.

« Nous voulons être avec vous tous en toute sincérité », a déclaré M. Swanson, alors que les officiers retiraient leur casque et déposaient leurs matraques. « Je veux que ce soit un défilé, pas une manifestation », a-t-il dit.

« La seule raison pour laquelle nous sommes ici, c’est pour nous assurer que vous avez une voix, c’est tout », a déclaré M. Swanson. « Ces officiers vous aiment – ce policier là-bas embrasse les gens. »

Le shérif a affirmé qu’il ferait tout ce que les gens voulaient qu’il fasse, ce qui a incité certains membres du groupe à chanter : « Marchez avec nous ! Marchez avec nous ! »

Chris Swanson a souri au groupe et a accepté de se joindre à la marche pacifique, en faisant des tapes dans les mains de certains d’entre eux.

« Allons-y, allons-y », a-t-il dit, alors que la foule en délire s’avançait. « Où voulez-vous marcher ? Nous marcherons toute la nuit », a-t-il ajouté.

Le shérif a accompagné des centaines de manifestants pacifiques au cours de cette marche qui a duré plusieurs heures, rapporte l’Evening Standard.

Plus tard dans la nuit, M. Swanson a décrit la marche comme « magique », en précisant que personne n’avait été arrêté et qu’aucun dommage n’avait été signalé dans la ville ce jour-là.

Des manifestations ont eu lieu pendant des jours dans toutes les villes des États-Unis en réaction à la mort de George Floyd, un Afro-Américain décédé le 25 mai alors qu’un policier de Minneapolis l’a immobilisé en appuyant son genou sur son cou jusqu’à ce qu’il cesse de respirer.

L’officier, Derek Chauvin, a été arrêté la semaine dernière. Il a été accusé de meurtre au troisième degré et d’homicide involontaire coupable au deuxième degré. M. Chauvin a été détenu à la prison du comté de Ramsey avant d’être emmené à la prison du comté de Hennepin dimanche.

Au moins cinq personnes ont été tuées et des dizaines blessées jusqu’à présent à travers les États-Unis, alors que les manifestations ont tourné à la violence. Des troupes de la Garde nationale ont été déployées dans 15 États et à Washington pour tenter de réprimer la violence.

Cependant, l’événement de samedi dans le Michigan a offert une alternative heureuse comparée aux confrontations violentes.

« Voilà comment les policiers devraient réagir #WalkWithUs », a déclaré Gwen Campbell sur Twitter pour défendre les actions de Chris Swanson.

« Ensemble, nous sommes plus forts »

Les policiers de l’une des villes les plus importantes et les plus violentes du New Jersey ont été félicités sur les médias sociaux pour avoir défilé aux côtés des manifestants.

Le chef de la police du comté de Camden, Joe Wysocki, qui travaille dans la ville depuis des décennies, a rejoint la ligne de front d’une marche à Camden le samedi après-midi, portant son uniforme, un masque de protection et un signe de paix.

« La journée d’hier a été un autre exemple de notre engagement continu, et d’un dialogue authentique, que nous avons avec les habitants de Camden et qui a permis à notre équipe de s’intégrer dans le tissu de la ville », a déclaré M. Wysocki dans un courriel adressé à l’Associated Press.

Depuis que la police de Camden a été dissoute et réformée en 2013 en tant qu’agence de comté, les agents de la région se sont concentrés sur le travail de police de proximité. Il n’est pas étrange de les voir se joindre à des marches ou assister à des fêtes de quartier comme celle de samedi soir où deux policiers ont fait griller des hamburgers et des hot-dogs.

« Nous savons qu’ensemble nous sommes plus forts, nous savons qu’ensemble, dans la ville de Camden, nous pouvons créer un espace où le maintien de l’ordre est axé sur la désescalade et le dialogue », a déclaré M. Wysocki.

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