Une énorme fuite de données répertoriant 2 millions de membres du PCC dévoile l’« âge d’or » de l’espionnage chinois

Par Daniel Y. Teng
15 décembre 2020 07:32 Mis à jour: 9 avril 2021 20:39

Des révélations selon lesquelles près deux millions de membres du Parti communiste chinois (PCC) sont intégrés dans des gouvernements et entreprises du monde entier, démontrent à quel point l’âge d’or de l’espionnage chinois règne présentement dans le monde.

Ces révélations ont incité un sénateur australien à avertir qu’une promesse de loyauté envers le Parti communiste chinois (PCC) est contraire aux valeurs démocratiques et que les nations doivent prendre des mesures plus importantes pour sauvegarder leurs intérêts.

Les détails entourant l’énorme base de données sont apparus dimanche, révélant un registre contenant des informations sur 1,95 million de membres du PCC, y compris leur nom, leur position au sein du Parti, leur anniversaire, leur numéro d’identification et leur appartenance ethnique.

Elle a également révélé que 79 000 branches du PCC ont été créées dans le monde entier, dont certaines sont intégrées à des entreprises mondiales, selon la chaîne d’informations Sky News Australia.

De nombreuses personnes figurant dans la base de données sont employées dans des entreprises américaines, européennes et australiennes actives dans des secteurs sensibles tels que la défense, les produits pharmaceutiques (en particulier le développement des vaccins Covid-19) et les services financiers. Certains sont employés dans des postes diplomatiques et des universités.

Un modèle d’avion Boeing 777X est présenté au salon aéronautique à Singapour, le 11 février 2020.(Photo : ROSLAN RAHMAN/AFP via Getty Images)

Environ 600 membres du PCC, dont certains cadres supérieurs, travaillent dans les géants bancaires HSBC et Standard Chartered.

Les entreprises aérospatiales Airbus, Boeing et Rolls-Royce ont employé des centaines de membres du PCC. Boeing comptait à elle seule 287 membres du PCC en 2016, et est également un important fournisseur de services de défense pour les ministères de la Défense des États-Unis et de l’Australie.

Le géant américain des technologies de l’information Hewlett-Packard (HP) employait également des membres du PCC. En Australie, HP a récemment obtenu un contrat de 48 millions de dollars pour construire un « superordinateur » pour le CSIRO, un institut de recherche de premier plan.

Deux grandes sociétés pharmaceutiques développant des vaccins Covid-19; Pfizer et AstraZeneca, ont employé chacune respectivement 69 et 54 membres du PCC.

Matt Warren, professeur de cybersécurité à l’Institut royal de technologie de Melbourne, a déclaré que ces révélations n’étaient pas une surprise et qu’elles renforçaient plutôt l’idée que Pékin a mené une campagne d’infiltration mondiale.

« Ce qui est intéressant, c’est que les membres du PCC travaillent pour des entreprises du secteur de la défense et des technologies de l’information à l’échelle mondiale. On ne peut que deviner les projets sur lesquels ils travaillaient et les informations qui ont été renvoyées en Chine. C’est un risque majeur pour la sécurité », a-t-il déclaré à Epoch Times.

L’action Pfizer a bondi le 9 novembre 2020 avant l’ouverture du marché de Wall Street après que la société a annoncé que son vaccin était efficace à 90% contre les infections au Covid-19. Photo par Kena Betancur / AFP via Getty Images.

Beaucoup de ces entreprises, qui n’étaient peut-être pas conscientes des risques de sécurité, devront maintenant renforcer leurs mesures de protection, a-t-il déclaré.

Le sénateur d’Australie du Sud, Alex Antic, s’est rallié à la mise en garde donnée aux nations et aux entreprises pour qu’elles soient plus vigilantes, devant une telle fuite.

« Le Parti communiste chinois fonctionne avec peu de frontières lorsqu’il s’agit d’ingérence étrangère », a-t-il déclaré au journal Epoch Times.

« Bien qu’il ne soit guère surprenant que le PCC ait des agents d’influence dans les pays occidentaux, il est opportun de rappeler que le PCC et son organe de pouvoir souple ; le Front uni, sont bien présents et vivent parmi nous. »

Le département de travail du Front uni est le principal organe d’infiltration du PCC à l’étranger et a fait les gros titres en 2017 pour son rôle dans la chute du sénateur de Nouvelle-Galles du Sud Sam Dastyari.

Joseph Siracusa, professeur adjoint à l’université Curtin et expert des régimes communistes, a déclaré que les 1,9 million d’individus étaient une liste de candidats « dormants » que le PCC pourrait approcher (ou faire chanter) pour « vendre leur gouvernement ».

« C’est une liste qui peut être manipulée par le Parti chez lui, pour demander des faveurs et remplir des tâches. C’est ce qui est choquant dans cette découverte », a-t-il déclaré à Epoch Times.

Une femme traverse l’arche du quartier chinois le 4 mars 2020 à Sydney, en Australie. (Lisa Maree Williams/Getty Images)

« Que veut le PCC avec une telle liste ? Pourquoi suit-il ces personnes, et pour quelle raison ? C’est la question que les parlementaires devraient se poser », a-t-il déclaré.

« Je dirais que nous sommes dans l’âge d’or de l’espionnage chinois. C’est l’âge d’or. S’ils veulent espionner, ils ont des gens, et ils peuvent probablement faire pression sur eux ou les faire chanter pour qu’ils fassent des choses qu’ils ne veulent pas », a-t-il ajouté.

La communauté ethnique chinoise d’Australie compte plus de 1,2 million de personnes et représente environ 5 % de la population totale, selon le recensement de 2016.

L’Institut australien de politique stratégique a accusé le PCC de mener une campagne ciblée pour infiltrer les communautés chinoises d’outre-mer.

Ces derniers mois, le chef de l’Organisation australienne de la sécurité et du renseignement (ASIO) et le ministre de l’Immigration par intérim, Alan Tudge, ont tous deux lancé des avertissements sur les vulnérabilités des communautés multiculturelles.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a également lancé des avertissements répétés concernant l’espionnage intellectuel du PCC.

« Le Parti communiste chinois empoisonne le fonctionnement de nos établissements d’enseignement supérieur à ses propres fins, et […] ces actions dégradent nos libertés et la sécurité nationale américaine », a-t-il déclaré au Georgia Institute of Technology.

Le campus de l’université d’État de San Diego, San Diego, Californie, le 20 août 2019. La SDSU est la dernière université américaine à avoir fermé son Institut Confucius. (Gisela Sommer/The Epoch Times)

Début décembre, le département d’État américain a annoncé de nouvelles restrictions en matière de­ visas pour les membres du PCC et leurs familles, réduisant à un mois la durée maximale de leurs visas d’affaires B-1 et de tourisme B-2, contre dix ans auparavant.

Cette mesure fait suite à une alerte politique lancée en octobre par les services d’immigration américains concernant les lois en vigueur aux États-Unis qui interdisaient l’entrée dans le pays aux membres des partis communistes.

Une mesure que l’Australie devait examiner de près, a déclaré le sénateur tasmanien Eric Abetz.

« Comme le montrent ces révélations, l’adhésion au PCC est bien plus qu’un simple réseau de relations. Les membres prêtent un serment d’allégeance qui stipule que l’on doit ‘être loyal envers le Parti, se battre pour le communisme tout au long de sa vie et ne jamais trahir le Parti’ », a-t-il déclaré à Epoch Times.

« Il est inquiétant que quiconque rejoigne un parti responsable d’une litanie de violations des droits de l’homme, notamment l’emprisonnement et le travail forcé d’un million d’Ouïghours, avoir écrasé la liberté à Hong Kong et les ambitions territoriales dans la mer de Chine méridionale », a-t-il déclaré.

M. Abetz a déclaré qu’en dépit des récents efforts législatifs, notamment l’adoption de la loi sur les relations étrangères qui verra probablement la fin de l’accord sur l’initiative de la Ceinture et la Route avec l’État de Victoria, l’Australie devait rester vigilante, autrement elle risque que sa bonne nature soit « impitoyablement exploitée » par le PCC.

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