Une majorité d’Américains désormais favorable à un mur frontalier « à la Trump », selon un sondage

Pour la première fois dans l'histoire du sondage de la Monmouth University, une majorité d'Américains soutient la construction d'un mur frontalier "à la Trump"

Par Tom Ozimek
3 mars 2024 05:28 Mis à jour: 3 mars 2024 05:28

En cette année électorale aux USA, l’immigration clandestine est devenue l’une des principales sources de préoccupations des électeurs américains. Un nouveau sondage montre que, pour la première fois dans l’histoire des sondages par l’Université Monmouth, une majorité d’Américains est favorable à la construction d’un mur le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Selon un sondage de l’université Monmouth publié le 26 février, dans un contexte où un nombre record d’immigrants clandestins affluent dans le pays, l’inquiétude des américains au sujet de la crise frontalière est plus forte sous le mandat de Joe Biden que lors les deux administrations précédentes.

Plus de six Américains sur dix estiment que l’immigration clandestine est un problème « très grave », soit une forte augmentation par rapport à 2015 et 2019, alors que les sondages précédents de Monmouth indiquaient que 43% et 49%, respectivement, étaient de cet avis.

En ajoutant les personnes qui estiment que l’immigration clandestine est un problème « assez grave » (23%), le pourcentage d’Américains préoccupés par la crise frontalière s’élève à 84%.

« L’immigration clandestine est devenu un enjeu central au cours de cette année d’élection présidentielle », a déclaré Patrick Murray, directeur de l’institut de sondage de l’université de Monmouth, dans un communiqué.

On estime que plus de 10 millions d’immigrés clandestins ont franchi la frontière américaine depuis l’entrée en fonction de Joe Biden.

Le soutien au mur frontalier monte en flèche

L’inquiétude concernant l’immigration clandestine est si grande que, pour la première fois depuis que l’université Monmouth demande l’avis des Américains sur la question, en 2015, une majorité (58%) d’entre eux est favorable à la construction d’un mur frontalier.

Avant le sondage actuel, la proportion la plus élevée d’Américains favorables à un mur frontalier était de 48% (en 2015), et la plus basse était de 35% (en 2017).

Un autre constat notable est qu’une forte majorité (61%) d’Américains estiment que les immigrants demandant l’asile à la frontière devraient être tenus d’attendre au Mexique pendant le traitement de leurs demandes.

Le mur frontalier était le projet phare de l’ancien président Donald Trump. Les Républicains ont attribué à sa politique « Rester au Mexique » (Remain in Mexico) – une pièce maîtresse de l’application de la législation frontalière au cours de son mandat, et annulée par le président Biden – la réduction de l’afflux d’immigrants clandestins dans le pays.

Environ 724 km du grand mur frontalier ont été construits lors du mandat de Donald Trump, un projet que Joe Biden a critiqué. Une note interne du ministère de la Sécurité intérieure a montré que les barrières physiques sont l’outil le plus rentable pour décourager le franchissement illégal de la frontière.

Joe Biden voyait d’un mauvais œil la stratégie de son prédécesseur érigeant le grand mur frontalier, s’engageant, à titre de candidat à la présidence en 2020, à ce qu’il n’y ait pas « un pied de mur de plus construit » sous son administration.

Le jour de son entrée en fonction, Joe Biden a publié une proclamation annulant la déclaration d’urgence nationale sur laquelle Donald Trump s’était appuyé pour canaliser quelque 10 milliards de dollars des coffres du Pentagone pour la construction du mur frontalier.

Par la suite, l’administration Biden a discrètement mis aux enchères l’équivalent de millions de dollars de matériaux destinés à la construction du mur frontalier, ce que les Républicains ont vivement critiqué.

Le président américain Joe Biden prononce un discours sur le décès d’Alexei Navalny dans la salle Roosevelt de la Maison-Blanche, le 16 février 2024. (Anna Moneymaker/Getty Images)

Bien que l’inquiétude concernant l’immigration illégale ait augmenté le plus chez les Républicains (91% ont déclaré la considérer « très grave »), tous les groupes d’électeurs en sont de plus en plus préoccupés, selon le sondage de l’université Monmouth.

Par ailleurs, les chances de réélection de Joe Biden pourraient s’en ressentir, car 58% des indépendants estiment que l’immigration clandestine est un problème « très grave », alors que cette proportion n’était que d’un peu plus de 40% en 2015 et en 2019.

Efforts des États pour construire un mur frontalier

Peu après son entrée en fonction, Joe Biden a signé un décret annulant la construction du mur frontalier par le gouvernement fédéral.

Dans une proclamation du 20 janvier 2021, il a qualifié le mur de « gaspillage de fonds qui détourne l’attention des véritables menaces qui pèsent sur notre sécurité intérieure ».

À la suite de la décision de Joe Biden de supprimer le mur, le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a annoncé qu’il chercherait à obtenir un financement pour que son État construise son propre mur frontalier, dans un contexte où l’afflux d’immigrants clandestins au Texas atteignait des proportions presque record.

En décembre 2021, le Texas a officiellement commencé à construire son propre mur frontalier, financé par l’État. À l’époque, M. Abbott avait affirmé que le président « refusait d’appliquer les lois adoptées par le Congrès pour sécuriser la frontière et faire respecter les lois sur l’immigration » et que, par conséquent, « le Texas s’apprêtait à faire le travail du gouvernement fédéral ».

Le gouverneur du Texas Greg Abbott (C) s’exprime lors d’une conférence de presse au capitole de l’État à Austin, Texas, le 16 juin 2021. (Mei Zhong/Epoch Times)

En octobre 2023, l’administration Biden a levé 26 lois fédérales dans le sud du Texas pour permettre la construction de 32 km supplémentaires de mur frontalier.

À l’époque, le président américain avait expliqué que la construction du mur frontalier avait repris, les fonds alloués à ce projet ne peuvant être réaffectés à d’autres desseins, et ce, malgré les tentatives de son administration.

« La loi ne prévoit rien d’autre que l’utilisation des fonds pour ce à quoi ils ont été alloués. Je ne peux pas les en empêcher », avait alors déclaré Joe Biden.

A la question des journalistes quant à savoir si le mur frontalier est une mesure efficace pour décourager l’immigration illégale, il a répondu en un seul mot: « Non ».

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