Une meilleure alimentation pour une meilleure mémoire

Par Susan C. Olmstead
23 mars 2024 17:24 Mis à jour: 23 mars 2024 17:24

Une nouvelle étude montre que la consommation de certains fruits et légumes, ainsi que de chocolat, peut ralentir le déclin cognitif chez les personnes âgées. L’étude a porté sur les effets des aliments contenant du flavonol, présent naturellement dans certaines plantes.

Le flavonol est l’un des six types de flavonoïdes, des composés bioactifs présents dans les aliments qui ont des effets bénéfiques sur l’organisme grâce à leurs propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires.

Selon cette nouvelle étude, réalisée par le Rush Institute for Healthy Aging du Rush University Medical Center de Chicago et publiée dans la revue en ligne Neurology, les personnes âgées qui mangent ou boivent plus d’aliments riches en flavonol voient leur mémoire décliner plus lentement.

Pour étudier les bienfaits du flavonol, les chercheurs ont suivi 961 participants au Rush Memory and Aging Project, un groupe d’habitants de Chicago dont la moyenne d’âge était de 81 ans, pendant sept ans en moyenne.

Ils ont mesuré l’impact de la consommation de flavonol sur la mémoire des participants, en testant leur cognition globale, leur mémoire épisodique, leur mémoire sémantique, leur capacité visuospatiale, leur vitesse de perception et leur mémoire de travail.

Les participants ont passé des tests annuels standardisés pour mesurer ces fonctions cognitives et ont également rempli des questionnaires sur la fréquence des aliments.

L’American Academy of Neurology (qui publie la revue Neurology) indique qu’après avoir pris en compte d’autres facteurs susceptibles d’influer sur le déclin de la mémoire (tels que l’âge, le sexe et le tabagisme), les chercheurs ont constaté que le score cognitif des personnes ayant la plus forte consommation de flavonols diminuait plus lentement, à raison de 0,4 unité par décennie, que celui des personnes qui en consommaient le moins.

En d’autres termes, les sujets qui consommaient le plus de flavonols – une moyenne d’environ sept portions de légumes verts à feuilles sombres par semaine – ont vu leur taux de déclin cognitif diminuer de 32% par rapport au groupe qui consommait le moins de flavonols, a déclaré l’auteur de l’étude, le Dr Thomas M. Holland, au journal Epoch Times.

« Il est passionnant de constater que notre étude montre que des choix alimentaires spécifiques peuvent conduire à un ralentissement du déclin cognitif », a déclaré le Dr Holland dans un communiqué. « Quelque chose d’aussi simple que de manger plus de fruits et de légumes et de boire plus de thé est un moyen facile pour les gens de jouer un rôle actif dans le maintien de la santé de leur cerveau.

Les travaux du Dr Holland s’ajoutent au nombre croissant de preuves montrant que « ce que nous mangeons a de l’importance, et qu’une alimentation diversifiée en fruits et légumes est essentielle pour le fonctionnement cognitif et physique », a-t-il ajouté.

Résultats internationaux

Un autre groupe de recherche, iranien, a qualifié un régime alimentaire riche en flavonoïdes d' »approche nutraceutique prometteuse contre les maladies qui raccourcissent la durée de vie ».

Les flavonoïdes « aident à prévenir le vieillissement prématuré et la détérioration des fonctions cérébrales, qui sont liés à la maladie d’Alzheimer et à la démence », ont écrit les chercheurs dans un article publié dans l‘Iranian Journal of Basic Medical Sciences.

« Les maladies dégénératives et le vieillissement prématuré sont étroitement associés au stress oxydatif produit par les radicaux libres dans l’organisme », écrivent-ils.

Il est donc logique que les aliments qui réduisent le stress oxydatif et neutralisent les radicaux libres nocifs, c’est-à-dire les aliments antioxydants, combattent les maladies et ralentissent le vieillissement.

Après avoir examiné les données disponibles, le groupe iranien a qualifié les aliments riches en flavonoïdes de « super-aliments du millénaire ».

En Grèce, des chercheurs examinant les effets des flavonoïdes sur la santé du cerveau ont découvert que les flavonoïdes « améliorent la fonction cognitive au niveau comportemental et atténuent le déclin cognitif favorisé par les troubles cérébraux ». Leur article publié dans la revue Biomedicine & Pharmacotherapy affirme que les flavonoïdes « semblent avoir la capacité de prévenir ou même d’inverser les déficits cognitifs par de nombreux mécanismes ».

Ils notent qu’environ 5 000 flavonoïdes ont été identifiés à ce jour et qu’ils peuvent être divisés en six groupes : les flavones, les isoflavones, les flavanones, les flavonols, les flavanols (également appelés flavan-3-ols) et les anthocyanidines.

Aliments contenant des flavonoïdes, des flavonols

L’American Institute for Cancer Research propose une liste d’aliments riches en flavonoïdes sur son site Flavonoids in Your Food : Here’s where to get them, featuring, ( Les flavonoïdes dans votre alimentation, voici où les trouver) :

• Les légumes, notamment les oignons, les brocoli , les asperges, le céleri, les légumes verts feuillus, le chou frisé et les tomates.

• Les herbes et les épices, notamment le persil et l’origan

• Les fruits, notamment les agrumes , les baies, le raisin, les cerises et les pêches.

Des boissons, notamment le thé noir, le thé vert, le thé blanc et le lait de soja

• Le chocolat

Le tofu

Le Centre d’information sur les micronutriments de l’Institut Linus Pauling de l’Université d’État de l’Oregon présente sur son site une liste plus détaillée des sources alimentaires de flavonoïdes. Les aliments répertoriés comme étant riches en flavonol (le composé étudié dans la nouvelle étude de Chicago) comprennent les myrtilles, le brocoli, les piments verts, les niébés, (banette en Provence),  le chou frisé, les oignons rouges, le persil, la roquette, les échalotes, les épinards, le thé noir et le thé vert, et le cresson de fontaine.

Les aliments issus de l’agriculture biologique et responsable pourraient être meilleurs

Selon la clinique Mayo et d’autres sources, les aliments biologiques pourraient contenir plus de flavonoïdes que les aliments issus de l’agriculture conventionnelle.

Une méta-analyse de 343 publications évaluées par des pairs et parues dans le British Journal of Nutrition en 2014 a révélé que les concentrations de flavonols dans les cultures biologiques étaient 50% plus élevées que dans les cultures conventionnelles. En outre, les résidus de pesticides étaient quatre fois plus élevés dans les cultures non biologiques.

Une enquête menée sur six ans et publiée en 2017 dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry de l’American Chemical Society a révélé que les niveaux de flavonoïdes et l’activité antioxydante des oignons cultivés en sol biologique étaient plus élevés que ceux des oignons cultivés en sol conventionnel.

Il est intéressant de noter que les chercheurs ont également constaté que les conditions météorologiques, y compris la température et les précipitations, influençaient également la teneur en flavonoïdes, que les aliments aient été cultivés dans des conditions biologiques ou non.

le Dr Holland a également noté que plusieurs facteurs déterminent la concentration de flavonoïdes dans les aliments, qu’ils soient cultivés de manière biologique ou conventionnelle. L’exposition au soleil, la composition du sol, le moment de la récolte et même l’altitude peuvent avoir un effet.

« Il y a une grande variabilité en ce qui concerne les aliments », a-t-il déclaré, expliquant que l’exposition au soleil est vitale.

Si les cultures non biologiques sont placées de manière à bénéficier d’une exposition maximale au soleil, elles pourraient avoir une concentration de flavonoïdes similaire à celle des cultures biologiques, a-t-il ajouté, d’où l’importance de la technique agricole.

Jamais trop tôt ni trop tard

D’autres bonnes nouvelles concernant les flavonoïdes et la cognition : il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour commencer à modifier son mode de vie, surtout en ce qui concerne l’alimentation, selon le Dr Holland.

« Nous savons que les changements dans le cerveau, c’est-à-dire l’accumulation de plaques amyloïdes et de protéines tau hyperphosphorylées ou d’enchevêtrements neurofibrillaires, commencent environ 10 à 20 ans avant l’apparition des signes et symptômes cliniques facilement détectables des changements cognitifs. Cela signifie que les individus peuvent présenter une neuropathologie de la maladie d’Alzheimer 10 à 20 ans avant que le déclin cognitif ne soit détecté cliniquement ».

En d’autres termes, attendre l’apparition des symptômes n’est pas la solution la plus sage lorsque des améliorations du régime alimentaire peuvent avoir un impact significatif sur le risque de démence. Une raison de plus de bien manger et de profiter des bienfaits de la nutrition naturelle.

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