USA: la Chambre des représentants reconnaît le « génocide arménien »

Par Epochtimes.fr avec AFP
30 octobre 2019 00:02 Mis à jour: 30 octobre 2019 11:21

La Chambre des représentants des Etats-Unis a reconnu formellement mardi à une immense majorité le « génocide arménien », lors d’un vote inédit assuré de susciter la colère de la Turquie. C’est la première fois qu’une telle résolution était soumise à un vote en séance plénière d’une des chambres du Congrès à Washington.

Appelant à « commémorer le génocide arménien », à « rejeter les tentatives  d’associer le gouvernement américain à la négation du génocide arménien » et à éduquer sur ces faits, ce texte non-contraignant a été adopté par 405 voix sur 435, avec une rare union entre démocrates et républicains, et onze voix contre. Le résultat du vote a été accueilli par des applaudissements dans l’hémicycle.

Près d’1,5 million d’Arméniens tués

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l’Autriche-Hongrie. Mais la Turquie refuse l’utilisation du terme « génocide », évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

En avril 2017, peu après son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump avait qualifié le massacre des Arméniens en 1915 d’« une des pires atrocités de masse du XXe siècle », tout en se gardant d’employer le terme « génocide ». Ankara avait alors exprimé sa colère de la Turquie, dénonçant la « désinformation » et les « mauvaises définitions » du président américain. Avant d’être élu en 2008, son prédécesseur Barack Obama s’était lui engagé à reconnaître le génocide, un terme qu’il n’a cependant jamais employé en tant que président.

Une nouvelle zone de fortes turbulences

Ce vote intervient alors que les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, alliés au sein de l’Otan, viennent de traverser une nouvelle zone de fortes turbulences. Le président Trump a laissé le champ libre à une offensive turque en Syrie contre les combattants kurdes, pourtant également alliés de Washington, en retirant les forces américaines du nord du pays début octobre.

Cette décision a suscité un tollé au sein de la classe politique américaine, jusque dans le camp républicain du locataire de la Maison Blanche, dont des élus ont menacé d’imposer des sanctions « infernales » à la Turquie et à ses dirigeants. Face à la pression, le gouvernement américain a lui-même annoncé des mesures punitives, plus modestes, avant de les lever à la faveur d’un cessez-le-feu négocié avec Ankara.

Dans la foulée du vote sur le génocide arménien, la Chambre des représentants a aussi adopté mardi soir à la quasi-unanimité un texte prévoyant des sanctions contre des responsables turcs en lien avec l’offensive en Syrie. Mais il doit encore être approuvé par le Sénat pour devenir effectif.

 

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