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Vaccination obligatoire en Autriche: rappels des agences de l’ONU sur l’éthique

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Un panneau affiche les règles pour les visiteurs du marché de Noël dans le contexte de la nouvelle pandémie de coronavirus COVID-19 à Salzbourg, le 19 novembre 2021. L'Autriche va imposer un confinement pour tous et rendre les vaccinations obligatoires, a annoncé le chancelier Alexander Schallenberg, faisant du pays le premier de l'UE à prendre des mesures aussi strictes.

Photo: : BARBARA GINDL/APA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La décision vendredi de l’Autriche d’obliger à la vaccination contre le Covid-19 a suscité des interrogations au sein de l’Organisation mondiale de la Santé et du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme concernant l’éthique et les modalités d’application de cette mesure.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a souligné que les politiques en matière de vaccination relevaient de la compétence des Etats, mais qu’elle recommandait de privilégier la stratégie qui consiste à convaincre le public de se faire vacciner plutôt que de rendre la vaccination obligatoire.
« Les recommandations de l’OMS visent à démontrer les bénéfices et la sûreté des vaccins pour (obtenir) la plus grande acceptation possible des vaccins plutôt que d’imposer la vaccination obligatoire », a déclaré devant la presse à Genève la porte-parole de l’organisation Fadela Chaib.
L’approche pédagogique devrait être privilégiée
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a également estimé que l’approche pédagogique concernant les vaccins devrait être privilégiée, notamment parmi les tranches marginalisées de la population et les vaccino-sceptiques.
Selon la porte-parole du Haut-Commissariat Liz Throssell, les restrictions en matière de droits imposées à des fins légitimes de protection de la santé publique, y compris la vaccination obligatoire, devaient être conformes aux obligations définies dans les lois internationales sur les droits de l’homme.
Ces mesures doivent être:
– Prévues par la loi: basées sur la loi qui est en vigueur et accessible au public.
– Nécessaires: pour remplir un objectif légitime et répondre à un impératif social urgent, dans ce cas la santé publique.
– Proportionnées: uniquement ce qui est nécessaire pour atteindre l’objectif et « l’option la moins intrusive parmi celles » qui peuvent être mises en œuvre pour obtenir le résultat souhaité.
– Non discriminatoires: les mesures ne doivent pas « être discriminatoires d’une manière contraire aux lois relatives aux droits de l’homme », a souligné la porte-parole du Haut-Commissariat.
Concernant l’option précédente choisie par l’Autriche, qui a consisté à confiner les non-vaccinés, l’OMS a estimé que les pays devaient adapter leur approche à la situation qui règne chez eux.
Des implications éthiques d’un confinement sélectif 
« Imposer ce qu’on appelle un confinement sélectif à un groupe spécifique et pas aux autres (…) dans ce cas, aux non-vaccinés et pas aux autres groupes qui sont vaccinés, a des implications pour ce qui concerne l’éthique et les droits de l’homme », a déclaré Mme Chaib.
L’Autriche a décidé de confiner à partir de lundi l’ensemble de sa population et a décidé de rendre la « vaccination obligatoire » à partir de février, une semaine après avoir imposé un confinement aux personnes non vaccinées.
« Il y a aussi des situations où les gens veulent être vaccinés mais n’ont pas accès aux vaccins », a relevé la porte-parole.