Vidéo – Interrogé sur l’abattoir Sobeval et L214, le ministre de l’Agriculture arrache le micro d’un journaliste

Par Suzanne Durand
28 février 2020 10:56 Mis à jour: 28 février 2020 10:58

Mercredi dernier, dans les allées du Salon de l’Agriculture, Didier Guillaume a été interrogé par un journaliste de France 5 concernant le « double langage » de son ministère.

Après avoir exprimé au micro du journaliste Tancrède Bonora son contentement de voir les agriculteurs « enthousiastes à l’idée de présenter leurs productions au public », le ministre a perdu son sang-froid lorsque M. Bonora a abordé la polémique des mails internes concernant l’association de protection animale L214 et de l’abattoir de la Sobeval situé à Boulazac en Dordogne.

Sous l’insistance du journaliste, M. Guillaume a tenté d’esquiver la question. « Ah non, j’ai fait un communiqué. Merci ! ». Mais c’est lorsque son prétendu « double langage » a été mis en cause que le ton est alors monté. « Je n’ai pas de double langage ! », répond-il avant d’arracher le micro des mains de son interlocuteur. « Pourquoi vous m’arrachez le micro ? », demande Tancrède Bonora.

« Je n’ai pas de souci »

Didier Guillaume, qui se rend sans doute compte qu’il est filmé, rend le matériel au journaliste de France 5. « Vous me le mettez devant la bouche, je vous ai pas arraché le micro ! », se justifie-t-il en poursuivant : « je vous dis : j’ai communiqué en fonction des informations qui m’avaient été données. Ces informations ont été assez claires. Je n’avais pas de possibilité de voir autre chose. J’ai dit que si on devait avoir de nouvelles informations je les donnerai. Aujourd’hui, je n’ai pas de nouvelles informations qui m’ont été redonnées du préfet, du truc… Donc je n’ai pas de souci. Je n’ai pas de souci », déclare le ministre qui tourne le dos au journaliste.

Fuites d’e-mails qui dérangent

L214 avait demandé jeudi 20 février la fermeture de l’abattoir, après diffusion d’une nouvelle vidéo montrant, selon elle, des infractions « multiples », notamment « des signes de conscience ou sensibilité » des animaux. Les autorités n’avaient, de leur côté, assuré n’avoir pas décelé de « non-conformité à la réglementation ».

L214 est revenu à la charge mardi 25 février, affirmant que des échanges de courriels internes au ministère de l’Agriculture, adressés par erreur à l’association, montrent que les infractions « sont avérées ».

L’association cite ainsi un courriel attribué à un fonctionnaire du ministère, qui écrit que les non-conformités sont « indéniables, voire majeures ». « Une enquête interne est en cours pour comprendre les motivations de ce mail », avait réagi le ministère de l’Agriculture.

 

 

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