Le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizon), s’est de nouveau emporté mercredi contre la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui lui a imposé de débrancher un dispositif de vidéosurveillance algorithmique devant les écoles.
Avec quelque 4500 caméras et un budget 2025 qui en prévoit encore 300 de plus, Nice se présente comme la championne de la vidéosurveillance et multiplie les expérimentations pour utiliser les algorithmes dans sa gestion du flux d’images, faute de pouvoir placer des milliers d’agents derrière les écrans.
Une dizaine de véhicules signalés par jour
Ainsi, depuis 2020, un programme permet d’analyser les images reçues des caméras filmant les entrées des 144 écoles de la ville et d’activer une alerte dès qu’un véhicule y stationne plus de 5 mn.
Ce dispositif, qui ne s’intéresse pas aux plaques d’immatriculation ni aux individus, vient s’ajouter aux patrouilles sur les lieux et vise particulièrement les accès de service, qui ne sont pas protégés par des barrières fixes. Il signalait une dizaine de véhicules par jour, selon M. Estrosi, qui n’a pas précisé si certains s’étaient révélés réellement suspects.

La Cnil s’appuie sur « une loi poussiéreuse de 1978 »
Mais dans un courrier du 20 mai, la Cnil a demandé à la ville de désactiver ce dispositif, rappelant « la nécessité de réduire l’analyse des personnes sur la voie publique au strict minimum ».
« Il est inadmissible qu’une autorité qui s’appuie sur une loi poussiéreuse de 1978 décide délibérément de mettre en danger la sécurité des enfants de notre ville », s’est emporté M. Estrosi.
D’autant que la Cnil n’a pas demandé de débrancher un autre dispositif algorithmique qui repère les dépôts sauvages de déchets encombrants sur la voie publique, relevant les plaques d’immatriculation des véhicules des contrevenants.
M. Estrosi demande de « modifier sans délais » le cadre réglementaire
Le maire a annoncé sa volonté de saisir le Conseil d’État et de lancer une pétition, en demandant au gouvernement et au Parlement de « modifier sans délais » le cadre réglementaire afin de pouvoir rebrancher le dispositif avant la rentrée de septembre.
Plutôt bien acceptés par la population, la politique niçoise de vidéosurveillance est vivement critiquée par une partie de l’opposition et par des associations, comme la Ligue des droits de l’homme (LDH), qui contestent son efficacité. Contactée par l’AFP, la Cnil n’a pas réagi dans l’immédiat.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.