Un autre virus mortel diffusé par le régime chinois

ÉDITO

Par Aurelien Girard
15 mars 2020 18:34 Mis à jour: 20 mars 2020 04:37

Le coronavirus de Wuhan pourrait infecter jusqu’à 70 % de la population française, déclarait le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer le 15 mars, scénario catastrophe qui laisse craindre que des dizaines de milliers de Français, voire plus, perdent la vie dans les semaines à venir.

Tout cela parce que le régime communiste chinois a pendant les deux derniers mois de 2019 fait taire tous ceux qui, à Wuhan comme ailleurs, alertaient sur le début de l’épidémie. La raison ? Le Parti ne devait pas perdre la face. Depuis, le régime multiplie les efforts pour réécrire l’histoire, continue de dissimuler le nombre de morts en Chine et s’affiche comme un « soutien » aux pays qui ne réussissent pas à contrôler l’épidémie. Voilà le nouveau « virus » chinois, celui dont la contagion passe par la propagande et par Internet : il a pour vecteurs le mensonge et l’irresponsabilité, et comme cible non pas nos poumons mais nos cerveaux.

Jeudi 12 mars, Lijian Zhao, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères,  déclarait : « L’armée américaine aurait pu apporter le virus à Wuhan. Les États-Unis doivent être transparents : publiez vos données ! Les États-Unis doivent une explication. »

Deux tweets plus loin, le même porte-parole accuse les États-Unis de conspirationnisme parce que le secrétaire d’État Mike Pompeo a appelé le dénommé Covid-19, « virus de Wuhan » : « Nous demandons aux responsables américains de respecter les faits – chaque minute qui passe à accuser et se plaindre serait bien mieux utilisée en améliorant les interventions locales et la coopération internationale. »

Ce début d’offensive médiatique coïncide avec la publication de nouvelles révélations par le journal hong-kongais South China Morning Post, qui a eu accès à des documents confidentiels du régime chinois, qui montrent que le pouvoir était à la mi-novembre 2019 déjà informé de 9 cas de contamination au nouveau coronavirus.

C’est pourtant seulement le 8 décembre que la Chine a rapporté le « 1er cas » à l’Organisation mondiale de la santé, et le 20 janvier qu’elle a reconnu l’existence de contaminations inter-humaines. Trois mois de dissimulations, trois mois perdus pendant lesquels la pandémie et l’écroulement de l’économie mondiale auraient pu être évités.

La responsable du service des urgences de l’hôpital central de Wuhan, Ai Fen, détaille dans un article internet – maintenant censuré – les pressions qu’elle et ses collègues ont subies en décembre et janvier derniers. Sanctionnée pour avoir « nui à la stabilité » du pays, on lui a reproché comme au docteur Liu Wenliang d’avoir « diffusé de fausses rumeurs ».

Alors que les cas se multipliaient à Wuhan pendant tout le mois de décembre, le régime communiste faisait tout pour cacher à sa population et au monde la gravité de l’épidémie. D’après le journal Caixin cité par Libération, des consignes ont en particulier été données pour qu’aucun cas du nouveau coronavirus ne soit enregistré durant la tenue de deux réunions du Parti communiste, du 12 au 17 janvier, « pour ne pas gâcher l’ambiance ».

Les hôpitaux ont alors également reçu ordre de maquiller les dossiers de patients pour les marquer comme étant des pneumonies non liées au virus du régime communiste chinois. C’est seulement la troisième semaine de janvier que l’épidémie est devenue « officielle » et que des actions ont, enfin, été autorisées. Massives, autant parce que la situation était devenue grave que parce que le régime chinois ne sait fonctionner que par démonstrations de force.

La création d’un nouveau narratif, pour l’après coronavirus de Wuhan

Depuis, tout a été organisé comme une démonstration sur la scène internationale de la puissance du Parti communiste chinois (PCC), et une totale inversion de la réalité. Le même Liu Wenliang qui était accusé de subversion a été transformé après sa  mort le 7 février en « héros du peuple », manière de couper court à la colère populaire et de l’afficher comme ce qu’il n’avait jamais été – un modèle de bon membre du Parti.

Le 12 mars, du matériel médical en provenance de Chine est arrivé en Italie pour aider la péninsule à faire face à la pénurie. D’après RFI le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a indiqué : « Le peuple chinois n’oubliera jamais le soutien précieux apporté par l’Italie quand la Chine traversait les moments les plus difficiles dans la lutte contre le virus. »

Seul hic dans ce narratif, l’Italie a en réalité été le premier pays européen à interrompre ses liaisons aériennes avec la Chine au début de la crise. Mais l’Italie est aussi le seul pays européen à avoir conclu un accord avec le régime chinois dans le projet expansionniste des « Nouvelles routes de la soie », ce qui explique probablement plus cette marque d’amitié.

L’objectif est clair : qu’on ne se souvienne pas de la Chine comme responsable de la pandémie mais comme modèle de gestion de crise. Dans ce nouveau narratif que quelques analystes reprennent déjà à leur compte, la Chine ferait la leçon à l’Occident parce que « sa rigueur » et « sa discipline » lui auraient permis d’endiguer le virus de Wuhan.

Elle affiche d’ailleurs des transplantions pulmonaires ayant sauvé des malades atteints par le virus, comptant que peu de personnes s’interrogeront, à la différence du journal scientifique Genethique.org, sur l’origine de ces organes : ils sont impossibles à trouver si rapidement et n’ont pu venir que de transplantations forcées et en assassinant pour cela des prisonniers de conscience.

La naïveté des pays européens dans leurs relations avec le pouvoir chinois explique pour bonne partie l’épidémie que nous subissons aujourd’hui. Les efforts du régime chinois pour « aider » l’Europe ne sont évidemment pas guidés par une bienveillance soudaine, mais par la volonté de faire oublier sa responsabilité et, une fois la crise passée, de garder son emprise sur le continent. L’objectif à long-terme n’a pas changé : l’hégémonie mondiale. L’ancien magnat immobilier Ren Zhiqiang, qui l’a écrit de façon trop directe dans un récent article, a depuis étrangement disparu de la circulation.

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