Washington renforce la pression sur Pékin pour défendre l’autonomie de Hong Kong

Par Epoch Times avec AFP
26 juin 2020 23:45 Mis à jour: 27 juin 2020 00:04

Washington a accentué vendredi la pression sur Pékin pour « punir » les « responsables » de la reprise en main de Hong Kong en limitant leur entrée aux Etats-Unis, au moment où le Congrès américain semble décidé à aller plus loin dans les sanctions.

Donald Trump « a promis de punir les responsables du Parti communiste chinois à l’origine du démantèlement des libertés de Hong Kong« , a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

Des « restrictions de visas »

« Pour faire cela », il a annoncé des « restrictions de visas » pour les membres du tout-puissant parti au pouvoir en Chine « considérés responsables, ou complices, de la remise en cause du haut niveau d’autonomie de Hong Kong » tel que prévu dans les engagements internationaux de Pékin.

Ces mesures visent aussi les responsables impliqués dans « la remise en cause des droits humains et des libertés fondamentales » dans l’ex-colonie britannique.

Mike Pompeo n’a pas précisé le nombre ni l’identité des personnes visées, mais a souligné que leur famille proche était également susceptible d’être concernée.

« Les Etats-Unis appellent la Chine à honorer ses engagements », a ajouté le secrétaire d’Etat, menaçant de prendre de nouvelles mesures.

Un projet de loi controversé

La Chine a annoncé le mois dernier un projet de loi controversé pour reprendre en main la sécurité à Hong Kong, immédiatement jugé par l’opposition locale et une grande partie de la communauté internationale comme une manière de réduire au silence le mouvement pro-démocratie hongkongais.

Donald Trump, déplorant une « tragédie pour le peuple de Hong Kong », a ouvert la voie à une remise en cause du statut préférentiel, notamment en matière commerciale, octroyé au territoire par les Etats-Unis. Aux yeux de l’administration du président américain, il s’agit de faire comprendre à la Chine que Hong Kong, sans autonomie réelle, peut perdre sa prospérité et son attractivité, et donc son rôle de place financière mondiale si important pour l’économie chinoise tout entière.

Dissuader les autorités chinoises d’adopter leur texte

Mais au sein du Congrès américain, nombre d’élus, républicains comme démocrates, jugent la réponse du gouvernement Trump encore trop timorée pour dissuader les autorités chinoises d’adopter pour de bon leur texte.

Jeudi, le Sénat a ainsi adopté à l’unanimité une proposition de loi soutenue par les deux grands partis qui prévoit des sanctions automatiques plus sévères.

Si elle également votée par la Chambre des représentants puis promulguée par le milliardaire républicain, elle permettrait de punir financièrement les dirigeants du Parti communiste à l’origine de la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, tout comme les unités de police impliquées dans la répression de manifestants hongkongais.

Les banques visées par des mesures punitives

Surtout, les banques qui mèneraient des « transactions significatives » avec les personnes ou entités sanctionnées seraient à leur tour visées par des mesures punitives.

« Il est important de faire quelque chose qui montre au gouvernement chinois que s’il continue sur cette voie, il en paiera le prix », a estimé le sénateur démocrate Chris Van Hollen, l’un des auteurs de la proposition de loi, reprochant à l’administration Trump de ne pas en faire assez.

Le chef de la diplomatie américaine a rencontré la semaine dernière le haut responsable chinois Yang Jiechi à Hawaï, mais cette réunion de crise n’a pas permis de stopper l’escalade.

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