XIIIe prix de l’architecture Aga Khan

Par Epoch Times
4 juin 2016 09:30 Mis à jour: 2 avril 2021 13:23

La nouvelle gare de Casa-port a été conçue par l’AREP et le Groupe 3 Architectes. La gare se situe face à l’entrée du port, à l’articulation entre la Médina, le quartier art déco et les nouveaux développements du centre-ville de la capitale économique du Maroc.

La gare doit anticiper les prévisions d’augmentation de trafic évalué à 25 millions de voyageurs par jour. Il était devenu impératif de la reconstruire. L’organisation de la gare et des espaces publics adjacents s’inscrit dans une réflexion globale de recomposition urbaine de la côte et des quartiers situés en lisière du port de Casablanca.

La gare de Casa en lice pour de nombreuses distinctions

Parmi les 20 projets finalistes sélectionnés par le jury sur 348 dossiers, la gare de Casa-Port est en lice pour le XIIIe prix de l’architecture Aga Khan qui décernera une dotation d’un million de dolllars partagée entre les cinq premiers.

Elle fait aussi partie du Palmarès 2016 du Grand Prix AFEX de l’architecture française dans le monde. L’information a été communiquée ce 24 mai. Pour sa part, l’AREP a reçu sa mention le 26 mai à l’occasion de la Biennale de Venise.

Le projet et la conception

Le pôle d’échanges de la gare de Casa regroupe le bâtiment voyageurs, le parc de stationnement souterrain sur deux niveaux et le bâtiment abritant les locaux d’exploitation de l’ONCF (office national des chemins de fer marocains). Situés dans un bâtiment parallèle aux quais, ils peuvent ainsi constituer l’amorce d’une future opération immobilière.

Le bâtiment voyageurs, abrité par une couverture percée de puits de lumière, est constitué d’une halle de 2 500 m² parallèle au quai transversal qui facilite la gestion des flux et abrite tous les services. La luminosité de ses façades transparentes est atténuée à l’Ouest par des moucharabiehs.

Le travail sur la matière et la lumière s’oriente vers l’utilisation de matériaux contemporains tels que des bétons clairs haute performance et des menuiseries en acier.

(AREP/Photographe Didier BOY DE LA TOUR)
(AREP/Photographe Didier BOY DE LA TOUR)

L’espace majeur de la gare, la halle, s’ouvre au Sud-ouest sur un large parvis et au Nord-est sur les quais. Les évolutions possibles de la gare ont été pensées lors de sa conception, notamment pour permettre la réalisation d’une connexion avec une éventuelle future station souterraine de RER.

La halle hypostyle

L’architecture de la halle hypostyle se caractérise par une grande couverture de bois et d’acier à la géométrie rigoureuse, soutenue par de fines colonnes qui se séparent en huit branches dans leur partie supérieure pour encadrer une ouverture dans la toiture qui laisse pénétrer une lumière tamisée.

Les façades, vitrées sur toute leur hauteur, assurent la continuité de l’espace public entre intérieur et extérieur, facilitant pour le voyageur la lecture de l’organisation de la gare et des cheminements. Sur la façade Ouest, un moucharabieh contemporain crée entre la ville et la gare un filtre qui atténue les rayons du soleil de l’après-midi. Côté Sud, la toiture se transforme en couverture urbaine, qui abrite un vaste espace public extérieur.

Entre tradition et modernité

Par ses espaces, ses volumes, ses matériaux, sa lumière, sa géométrie, la gare s’inscrit dans la grande tradition des palais et bâtiments publics marocains, tout comme elle rend hommage à la modernité permanente de Casablanca.

Un immeuble d’activité tertiaire directement relié au bâtiment voyageurs complète le projet et amorce un nouveau développement le long du boulevard des Almohades. Destinée à être développée par la construction de deux autres édifices dans une deuxième phase, cette partie de l’opération développe en façade du côté Sud de grandes horizontales qui font écho à l’écriture architecturale des paquebots et au style Art déco casablancais. Les façades exposées au Nord sont largement ouvertes pour profiter de l’océan.

Le pôle d’échanges s’ouvre sur un large parvis à deux niveaux où la circulation réorganisée des taxis libère de généreux espaces pour les piétons. Le parvis est planté de palmiers qui s’inscrivent dans la continuité paysagère du boulevard Houphouët Boigny, reliant la gare et le port à la place des Nations unies.

Le parc de stationnement souterrain se développe sous le parvis et sous le bâtiment voyageurs, permettant des liaisons verticales directes entre le stationnement et l’accès aux trains. Il est limité à deux niveaux afin d’en faciliter l’exploitation et la gestion notamment en terme de sûreté. Ses rampes d’accès et de sortie encadrent les emplacements de surface destinés aux grands et petits taxis sur le boulevard Houphouët Boigny.

(AREP/Photographe Didier BOY DE LA TOUR)
(AREP/Photographe Didier BOY DE LA TOUR)

Le travail sur la matière et la lumière s’inscrit dans la tradition casablancaise de modernité architecturale tout en se référant aux grands principes de l’architecture classique marocaine – espace géométrisé, mise en scène de la lumière, matériaux simples et nobles, utilisation de compétences techniques issues de la tradition.

La gare, comme le parvis, est pourvue d’un revêtement en pierre de Benslimane qui contribue à agrandir et unifier l’espace piéton au-delà des parois du hall. Les piles supportant la couverture sont constituées de béton clair puis se prolongent par un fût en acier et par une pièce moulée en fonte d’aluminium qui soutient les huit branches du chapiteau. La sous-face de toiture est en bois. Les façades sont en vitrage clair transparent, montés sur des menuiseries métalliques en acier. Le moucharabieh est en fibre de béton.

Les principaux cheminements de voyageurs sont équipés de portes automatiques permettant de fluidifier les circulations tout en limitant les déplacements d’air. Des ascenseurs équipent toutes les liaisons verticales, rendant l’ensemble du pôle accessible aussi bien aux personnes à mobilité réduite qu’aux voyageurs encombrés de valises ou accompagnés d’enfants en poussette.

Quant aux kiosques abritant services et commerces, ils sont conçus comme des objets facilement modifiables avec une structure métallique et des panneaux vitrés car leur durée de vie n’est pas la même que celle du bâtiment. Ils doivent pouvoir être recomposés en fonction de l’évolution des modes de vie, des relations de l’ONCF avec sa clientèle et de l’émergence potentielle de nouveaux programmes. 

L’AREP, l’atelier d’Architecture de la SNCF, est un bureau d’études pluridisciplinaire en aménagement et construction d’espaces du mouvement. son siège est situé dans le XIIIe arrondissement de Paris. Il accompagne de grands projets d’urbanisme et d’architecture dans le monde. C’est une filiale de la SNCF rattachée à la branche Gares & Connexions.

Les représentants du groupe AREP pour la gare de Casablanca sont Etienne Tricaud, Philippe Druesne, Christophe Iliou, et pour le Groupe3 Architectes, Omar Tijani et Skander Amine.

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