1828 jours de torture dans une prison chinoise pour femmes : le récit d’une survivante

Par Hong Ning
17 février 2022 22:48 Mis à jour: 19 février 2022 04:38

Suite à un déni de justice, une pratiquante de Falun Gong a été envoyée à la prison pour femmes de Heilongjiang, dans la province la plus septentrionale de la Chine, pendant cinq ans – 1 828 jours – où elle a subi d’odieuses tortures.

« [Ces] 1 828 jours et nuits, chaque minute, chaque seconde, chaque scène sont profondément gravés dans mon esprit et ne pourront jamais être effacés », a déclaré Chen Jing après avoir été libérée de la prison au cours de l’hiver 2021.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une ancienne pratique traditionnelle chinoise du corps et de l’esprit guidée par les principes de vérité, compassion et tolérance. Depuis 1999, le régime communiste chinois persécute les personnes qui suivent cette discipline spirituelle en raison de sa popularité.

« En tant que survivante de la persécution menée par le Parti communiste chinois (PCC), je dois rapporter cette persécution du Falun Gong et l’exposer au monde », a déclaré Mme Chen à l’édition chinoise d’Epoch Times.

Née dans une famille aisée de la ville de Daqing, dans la province du Heilongjiang, Chen Jing, qui a aujourd’hui 42 ans, était belle, intelligente, avait d’excellents résultats scolaires et était exceptionnelle à tous points de vue.

Cependant, Mme Chen a été prise pour cible par le PCC alors qu’elle était à l’université parce qu’elle pratiquait le Falun Gong. La police locale l’a assignée à résidence, l’a suspendue de force de ses cours et a menacé de l’expulser de l’école et de l’envoyer en prison.

Après avoir obtenu son diplôme universitaire, elle a travaillé comme médecin à l’hôpital central de Jiamusi, dans la province de Heilongjiang, pendant une année, jusqu’au jour où elle a perdu son emploi et a été expulsée de l’hôpital en raison de ses convictions.

Dans l’après-midi du 21 janvier 2016, une douzaine de policiers du département de la police provinciale du Heilongjiang et du bureau de la sécurité publique de Jiamusi ont enlevé Mme Chen à son domicile et l’ont envoyée au centre de détention de la ville de Jiamusi le lendemain.

Ce serait le début d’un cauchemar qui durerait 5 ans.

Torturée au centre de détention et en prison

Pendant son incarcération, les gardiens de prison et les autorités du PCC ont torturé Mme Chen de nombreuses façons. Le PCC considère la torture comme une méthode de « transformation éducative ».

Elle a été suspendue en l’air, les deux mains attachées dans le dos, et son corps a été plaqué contre un mur à plusieurs reprises. Les gardiens de prison lui ont arraché tous ses ongles, l’ont déshabillée et lui ont pincé les tétons, ont utilisé des cure-dents pour maintenir ses paupières ouvertes à minuit pour la priver de sommeil, lui ont versé de l’eau froide et l’ont obligée à s’asseoir sur un petit tabouret, enveloppée de ruban adhésif de la tête aux pieds. Elle a été si gravement torturée qu’elle a fini par être paralysée et est restée alitée pendant trois mois, incapable de prendre soin d’elle-même.

Le 23 janvier 2016, Mme Chen a été emmenée du centre de détention à l’antenne de banlieue du Bureau de la sécurité publique de Jiamusi pour y être interrogée. Un officier a affirmé aux agents qui devaient la battre : « Peu importe si vous la battez à mort. L’ordre vient d’en haut. »

Ils lui ont attaché les mains avec un drap de lit et ont jeté l’autre extrémité sur un tuyau de chauffage qui se trouvait à 3 m du sol, la suspendant dans les airs. Ses bras se sont rapidement engourdis. Sa tête et sa poitrine semblaient insupportablement lourdes. Elle était en sueur à cause de cette douleur atroce.

Puis, un agent lui a plaqué la tête contre le sol tandis qu’un autre lui a soulevé les jambes pour que son corps soit suspendu parallèlement au sol. Ils ont tiré sur ses jambes et l’ont projetée contre le mur en disant : « C’est ce qu’on appelle ‘Voler en avion' ».

Chen Jing a été torturée par la police à Jiamusi, sa ville natale (Avec l’aimable autorisation de Minghui)

Son corps était couvert d’ecchymoses causées par les multiples impacts effectués sur le mur, et sa colonne vertébrale était gravement blessée. Un agent lui a cassé tous les doigts. Elle a été torturée pendant plusieurs jours d’affilée et ne pouvait pas dormir la nuit à cause de la douleur qui brûlait son corps. Pour 1 m 62, son poids est tombé sous les 45 kg.

Ce qui précède ne représente qu’un aperçu des tortures infligées à Mme Chen lors de son interrogatoire.

Elle a été victime de tortures encore plus horribles dans la prison pour femmes de Heilongjiang : elle a été constamment pincée, poussée, frappée à coups de pied et giflée au visage, on lui a enfoncé les yeux et maintenu les paupières ouvertes avec des cure‑dents, on l’a arrosée d’eau, on lui a pincer les tétons et on l’a privée de sommeil.

Le PCC a torturé Mme Chen pour l’obliger à renoncer à ses croyances.

« Une fois que j’aurai renoncé à ma croyance, je serai libérée. Si je ne le fais pas, je serai condamnée. Cela ne signifie‑t‑il pas que je suis innocente ? » a demandé Mme Chen à la police du centre de détention.

« Rendre un verdict qui viole les faits et la loi sans aucune base légale est un crime », leur a‑t‑elle dit.

Mme Chen a été emprisonnée pendant cinq ans parce qu’elle refusait de renoncer à ses convictions.

À propos de la peine d’emprisonnement illégale et de la persécution brutale de Mme Chen, un avocat chinois spécialisé dans les droits de l’homme, qui a préféré garder l’anonymat pour des raisons de sécurité, a déclaré à l’édition chinoise d’Epoch Times que la Commission centrale des affaires politiques et juridiques du PCC et le Bureau 610 ordonnent directement aux systèmes judiciaire et juridique chinois et à la police de s’en prendre aux pratiquants de Falun Gong.

« En Chine, l’indépendance judiciaire est pratiquement inexistante », a déclaré l’avocat.

« La [méthode de] ‘transformation’ du PCC consiste à contrôler de force le cerveau d’un être humain et à modifier ses pensées et ses croyances. Elle va bien au‑delà de ce que la loi autorise, et constitue un acte illégal et criminel, une persécution politique, et un acte anti‑humain », a déclaré l’avocat.

Selon l’Organisation mondiale chargée d’enquêter sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG), à compter du 6 avril 2000, Liu Jing, l’ancien chef du Bureau 610 du PCC, a affirmé lors de la 56e session de la Commission des droits de l’homme des Nations unies que le régime chinois « applique une politique d’éducation protectrice et persuasive à l’égard de la plupart des pratiquants de Falun Gong ».

Le Bureau 610, créé par l’ancien dirigeant du PCC Jiang Zemin le 10 juin 1999, est une force de police extralégale chargée de réduire à néant le Falun Gong.

Depuis le début de la persécution du Falun Gong en 1999, les centres de détention, les camps de travail et les prisons ont torturé les pratiquants de Falun Gong selon d’innombrables méthodes pour les forcer à renoncer à leurs croyances. La persécution se poursuit à ce jour.

Li Jiesi a contribué à la rédaction de cet article.

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