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24 heures à Bangkok : temples, marchés et tuk-tuks pour une journée inoubliable
La capitale thaïlandaise vibre d’opportunités, mais cette escapade éclair révèle le meilleur de ses temples sacrés, de ses marchés flottants et de sa cuisine envoûtante.

Le marché flottant de Damnoen Saduak, situé dans la province de Ratchaburi, est l’un des plus célèbres de Thaïlande.
Photo: Chris-Mueller/Getty Images
La vaste capitale thaïlandaise, bouillonnante et infatigable, suscite de vives émotions. Mais malgré les relations passionnelles que les visiteurs entretiennent avec elle, aucune autre ville au monde ne lui ressemble. La métropole la plus chaude de la planète déborde d’énergie, ses millions d’habitants semblant perpétuellement en mouvement. À moins, bien sûr, qu’ils ne soient coincés dans l’un de ses embouteillages légendaires.
Voici le meilleur plan : en arrivant à Bangkok, mieux vaut embrasser le chaos. Se laisser porter par les vagues humaines des marchés. S’installer à l’arrière d’un tuk-tuk et se laisser submerger par la surcharge sensorielle — sonore, visuelle, olfactive. Mais il est tout aussi essentiel de trouver un peu de paix, dans les temples et sur le fleuve.
C’est un lieu qu’il faut voir et ressentir pour y croire. Bangkok — parfois surnommée avec humour « la grosse mangue » — vous entraîne sans relâche. Voici notre guide pour tirer le meilleur d’une visite de 24 heures.
Arrivée
En Asie du Sud-Est, on a souvent l’impression que toutes les routes — et tous les vols — mènent à Bangkok. Le principal point d’arrivée, l’aéroport international de Suvarnabhumi (BKK), est l’un des dix plus fréquentés du continent. En plus d’être le hub de Thai Airways International, plus de cent autres compagnies opèrent depuis ses pistes.
Depuis BKK, on peut se rendre presque partout en Asie du Sud-Est. J’ai visité Bangkok une douzaine de fois, souvent lors de pauses de deux ou trois jours sur la route du Cambodge, du Laos ou du Vietnam. Suvarnabhumi accueille des vols long-courriers directs en provenance du monde entier : la plupart des capitales européennes, mais aussi quelques villes nord-américaines, dont Vancouver ou Los Angeles.
Vous serez peut-être tenté de flâner ou d’arriver tôt avant votre vol de départ. Comme beaucoup d’aéroports asiatiques, Suvarnabhumi abrite un surprenant éventail de services : spa, salon de beauté, nombreux restaurants. Mais mieux vaut poursuivre votre chemin.
Une voie rapide relie l’aéroport au centre-ville, et les taxis sont bon marché selon les standards occidentaux. Mais l’option la plus judicieuse reste sans doute l’Airport Rail Link (ARL), un train moderne et climatisé qui survole les interminables bouchons. Il dessert plusieurs stations utiles et se connecte au BTS Skytrain, le réseau aérien qui traverse toute la ville. Un billet simple de l’ARL coûte environ 1,30 euro, voire moins.

L’Airport Rail Link (ARL) relie l’aéroport international Suvarnabhumi au cœur de Bangkok. (i viewfinder/Shutterstock)
Matin
Impossible d’y échapper : le vol depuis l’Europe jusqu’à Bangkok est long. À l’atterrissage, les passagers se sentent souvent un peu désorientés — et très décalés. Le meilleur remède consiste sans doute à prendre l’air et à profiter de la brise chaude venue de l’eau.
Direction le fleuve Chao Phraya. Plusieurs compagnies proposent des croisières, et il existe aussi des ferries publics. C’est une manière idéale de prendre du recul et d’appréhender une ville qui peut parfois sembler légèrement écrasante.

Les ferries publics et les bateaux express transportent les passagers sur le fleuve Chao Phraya, qui constitue l’une des voies de circulation les plus efficaces pour traverser la ville. (Oleh_Slobodeniuk/Getty Images)
Descendez au quai situé devant Wat Arun, temple emblématique qui s’élève sur la rive ouest du fleuve. Explorez les lieux un moment avant que la journée ne devienne trop chaude. Ce “Temple de l’Aube” bouddhiste, édifié au XVIIᵉ siècle, est sans doute le plus beau lieu de culte de Bangkok.

Wat Arun se dresse sur la rive ouest du fleuve Chao Phraya. Son nom fait référence au dieu hindou Aruna, divinité du soleil levant. (AXP Photography/Pexels)

Wat Arun est connu pour son prang central, orné de tuiles de porcelaine colorées et de coquillages. (Tom Lorber/Pexels)
Levez les yeux vers son prang iconique, orné de porcelaine, qui s’élève sur plus de vingt étages. Flânez entre les colonnes de la salle d’ordination. Admirez les statues dorées du Bouddha alignées dans le cloître.
À mesure que la foule grandit et que la température grimpe, prenez le court ferry pour rejoindre le quai de Tha Tian. À partir de là, plusieurs options s’offrent à vous : un concentré d’attractions se trouve à proximité — de quoi occuper tout l’après-midi.
Au minimum : Wat Pho et son Bouddha couché, tout proche, à quelques minutes de marche, valent largement le détour. Représenté dans la posture d’un lion allongé, ce Bouddha ne ressemble à aucun autre. Étendu sur le côté, il mesure 46 mètres, figurant le Bouddha juste avant son entrée dans le Nirvana.
Le Grand Palais, qui est toujours la résidence officielle de la famille royale, se trouve juste au-delà. Il abrite plusieurs musées, ainsi que le temple du Bouddha d’Émeraude, une autre visite incontournable.

Le Bouddha couché est abrité dans Wat Pho, l’un des plus anciens et des plus vastes temples de Bangkok. Wat Pho est aussi considéré comme le berceau du massage thaï. (f9photos/Getty Images)

Le Grand Palais fut la résidence officielle des monarques thaïlandais de 1782 à 1925. Aujourd’hui, il demeure utilisé pour les cérémonies d’État. (Preto Perola/Shutterstock)
Après-midi
Il est temps d’affronter la circulation, de retrouver un peu de climatisation et de déjeuner tardivement.
Si vous êtes prêt, volontaire et peut-être un peu audacieux, grimpez à l’arrière d’un tuk-tuk pour traverser la ville. Avant de partir, indiquez clairement votre destination au chauffeur et convenez d’un prix fixe. Chaque seconde du trajet sera une révélation à bord de ce véhicule ouvert aux quatre vents, incontournable de Bangkok.

Les tuk-tuks motorisés à trois roues sont apparus après les rickshaws à pédales et sont populaires depuis le milieu du XXᵉ siècle. (Martin Péchy/Pexels)
Tout est fascinant. Des marchés improvisés de vêtements et de souvenirs bordent les trottoirs, aux côtés des stands de street food dont les parfums épicés s’élèvent au-dessus des routes encombrées. Une cacophonie de sons vous accompagne : klaxons, chants d’oiseaux, tintements des temples, appels enthousiastes des vendeurs vantant fruits du dragon ou durians.
Vous finirez éventuellement par atteindre le MBK Center. Aussi étrange que cela puisse paraître, explorer les centres commerciaux de Bangkok est une expérience en soi. Certains, comme Siam Paragon, affichent des marques de luxe telles que Gucci ou Prada. D’autres redoublent d’originalité avec des attractions uniques, comme le marché flottant d’ICONSIAM. Terminal 21 Asok vous fera voyager autour du monde, chaque étage reproduisant une grande capitale — Rome, Paris, Tokyo.

Les bateaux sont largement utilisés à Bangkok, tant pour le commerce que pour les déplacements. (Arnie Chou/Pexels)

La crevette est un ingrédient essentiel de la cuisine thaïlandaise, grâce à la forte production aquacole du pays. (Atlantic Ambience/Pexels)
Mais rien ne ressemble vraiment à MBK (abréviation de « Ma Boon Khrong »), qui concentre quelque 2000 boutiques, stands, cafés et restaurants. On s’y perd facilement, même si l’organisation en zones thématiques facilite désormais l’orientation. Si vous imaginez un objet — vraiment n’importe lequel — vous le trouverez ici : collier en or, iPhone, textiles faits main, ou que sais-je encore.
On y mange aussi très bien. Même si un centre commercial ne correspond peut-être pas à votre rêve de gastronomie thaïe, MBK permet de goûter à des plats venus de tout le pays. Crevettes de rivière, crabe sauté, nouilles aux boulettes de poisson dans un restaurant distingué d’un Bib Gourmand par le Guide Michelin. Faites le plein, puis lancez-vous dans une séance de shopping jusqu’à épuisement.
Une manière parfaite de terminer un après-midi chaud et humide est de revenir sur l’eau — mais autrement. Bangkok, parfois qualifiée de « Venise de l’Orient », est traversée par un réseau de canaux souvent ignorés des touristes.
À quelques rues de MBK se trouve le quai de Saphan Hua Chang. Descendez une dizaine de marches et rejoignez l’embarcadère. Montez dans l’un des longs bateaux en bois, qui ne s’arrêtent qu’un bref instant pour laisser monter ou descendre les passagers — majoritairement des locaux. Un homme, marchant avec assurance sur les rebords étroits comme un funambule, collecte les pièces de monnaie.
Le tarif est modique — vous aurez probablement suffisamment de monnaie en poche. Peu importe la direction choisie. Dans tous les cas, la balade révèle un autre visage de la ville. Jardins luxuriants, fresques colorées, petits restaurants abrités sous des parasols. Un vrai plaisir que de s’installer à l’ombre de la toile tendue qui protège les passagers du soleil. Et de savourer cette vue secrète et intimiste de Bangkok.

Le canal Khlong Damnoen Saduak, qui relie les rivières Mae Klong et Tha Chin, est bordé de maisons en bois, de jardins et d’étals flottants. (mtreasure/Getty Images)
Soir
La journée a été bien remplie. Mais gardez un peu d’énergie pour la soirée. C’est à ce moment que Bangkok — la véritable ville qui ne dort jamais — s’illumine.
En débarquant au quai de Nana Nua, la Sukhumvit Road — l’artère principale de la ville — n’est qu’à quelques pas. Cette large avenue à plusieurs niveaux n’est pas vraiment une attraction en soi. Ce sont plutôt les dizaines de petites rues numérotées, les « sois », qui s’étirent de chaque côté et en constituent tout l’intérêt.

Les hot pots sont une option populaire pour les repas conviviaux en Thaïlande. Ils mêlent fines tranches de viande, fruits de mer et légumes cuits dans un bouillon frémissant. (miodrag ignjatovic/Getty Images)
Un chef local m’a confié un jour que chaque soi possède sa spécialité culinaire. Cela vaut la peine de se renseigner pour savoir lequel correspond à votre envie du moment. Lors de ma visite, nous avons choisi le Soi 8, où les nouilles étaient absolument divines. Installez-vous autour d’un bol fumant, avec une canette bien fraîche de bière Singha, à une table en plastique bon marché.
Ensuite, la soirée vous appartient. Arpentez un marché de nuit, ou retournez vers le Chao Phraya pour une croisière-dîner — les temples illuminés sont particulièrement splendides la nuit. Ou encore, restez sur place, commandez une autre boisson bien froide et observez la foule, au cœur des sois de cette ville immense, presque insondable.
Note sur la monnaie
Bangkok peut être une ville extrêmement abordable, grâce à un taux de change très favorable. Un euro équivaut à un peu plus de 37 bahts (THB), et un bon repas dans un restaurant local coûte souvent autour de 200 THB (ou moins). Mais prenez garde : si les cartes de crédit sont largement acceptées, il vous faudra toujours un peu de liquide pour les taxis et la street food.
Parler la langue
Le thaï n’est pas une langue facile à apprendre, à lire ou à parler. Proche du sanskrit et du vieux khmer, il possède une écriture unique et ancienne. Un seul mot peut avoir plusieurs significations selon le ton. Heureusement, de nombreuses personnes à Bangkok — notamment dans le secteur du tourisme — parlent très bien anglais. Mais apprenez au moins à dire merci : « khàawp khun khráp » pour un homme, « khàawp khun khâ » pour une femme.
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