Depuis 26 ans, Daniel ouvre son bar tous les trois ans pendant un mois pour le bien de la commune

Par Nathalie Dieul
8 juin 2022 14:01 Mis à jour: 8 juin 2022 14:01

À Baron‑sur‑Odon dans le Calvados, lorsque le bar ouvre ses portes, c’est un événement rarissime. C’est la seule façon pour Daniel, maintenant âgé de 75 ans, de s’assurer de garder sa licence IV, le document qui autorise la vente d’alcool. Depuis 1996, l’établissement est donc ouvert un mois tous les trois ans.

Depuis le 3 juin 2022, le bar Le Slavia est ouvert pour un mois tous les soirs, ainsi que la fin de semaine à partir de 11 heures du matin. Dans ce village de 1000 habitants qu’est Baron‑sur‑Odon, la dernière fois que le bar était ouvert remonte à février 2019. Si Daniel Guillotte rouvre l’établissement tous les trois ans, c’est qu’il a une bonne raison de le faire.

« C’est essentiel, j’ouvre tous les trois ans pour que la licence IV ne disparaisse pas de la commune », explique le propriétaire des lieux au journal local Liberté le Bonhomme libre.

En effet, lorsque Daniel et sa femme Danielle ont décidé de fermer le bar en 1996, ils n’ont pas pu revendre la fameuse licence qui permet la vente d’alcool, malgré un certain nombre d’acheteurs potentiels. « La loi dit qu’elle ne peut pas sortir de la commune », se désole le propriétaire des lieux, qui se démène depuis des années pour faire changer la loi.

Des projets pour garder la licence IV

En 2014, la mairie a racheté la licence IV pour la somme d’environ 3500 euros dans l’idée de créer un bar associatif. « On avait un projet de bar associatif, mais c’est compliqué de le faire vivre dans une petite commune », remarque le maire Georges Laignel.

C’est donc une association présidée par Daniel Guillotte qui est déléguée par la mairie pour ouvrir le bar pendant quelques semaines tous les trois ans en attendant de trouver une autre solution. Il est possible que ce soit la dernière fois que le fondateur du Slavia se retrouve derrière son comptoir, la municipalité ayant peut‑être une opportunité de vendre la licence IV dans la commune.

Ce sera alors toute une page de l’histoire de Daniel Guillotte qui se tournera, lui qui a ouvert le bar qui faisait aussi office de tabac et d’épicerie en 1978. À l’époque, le commerce était très rentable même si « on vendait moins cher que le supermarché du coin ». Les habitudes des clients ont ensuite changé. « On a été anéanti par les grandes surfaces », regrette l’ancien épicier.

Quoi qu’il en soit, Daniel est toujours heureux de remettre de la vie dans son village et de voir revenir tous ses anciens clients, comme les enfants qu’il a vu grandir. « C’est touchant de les voir tous revenir. Quand c’est fermé, ils font un peu la tronche, ils me disent de rester ouvert, mais ce n’est pas possible… ce n’est pas viable », explique‑t‑il à France Bleu.

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