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« Toute la bande de Gaza est heureuse », l’espoir renaît après deux ans de guerre

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Les Palestiniens célèbrent à Khan Yunis le 9 octobre 2025, l'annonce d'un nouvel accord de cessez-le-feu à Gaza.

Photo: AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Avant l’aube à Khan Younès, dans le sud de Gaza, l’annonce d’un accord de cessez-le-feu a déclenché une vague d’euphorie. Devant l’hôpital Nasser, des Palestiniens se sont rassemblés spontanément pour célébrer cette nouvelle qui pourrait mettre fin à deux années de conflit dévastateur entre Israël et le Hamas.
Des jeunes hommes scandent « Dieu est le plus grand », portés par l’espoir retrouvé. Sous les lumières multicolores d’une enceinte improvisée, ils immortalisent ce moment historique sur leurs téléphones, le sourire aux lèvres malgré les épreuves traversées.
« Grâce soit rendue à Dieu pour ce cessez-le-feu, merci de mettre fin au bain de sang », s’exclame Abdelmajid Abed Rabbo, la voix vibrante d’émotion. « Toute la bande de Gaza est heureuse, tout le peuple arabe est heureux. Je remercie tous ceux qui se sont tenus à nos côtés. »
Donald Trump annonce l’accord historique
Le président américain Donald Trump a confirmé durant la nuit qu’Israël et le Hamas avaient tous deux validé un accord de cessez-le-feu. Cet accord prévoit également la libération des otages retenus par le Hamas et d’autres factions palestiniennes.
Selon une source palestinienne informée, le document devait être paraphé dès jeudi en Égypte, fruit de négociations marathons indirectes menées sous forte pression internationale. L’accord s’inscrit dans le cadre d’un plan de paix en 20 points pour Gaza, dévoilé en septembre par l’administration Trump.
Une guerre qui continue de faire des victimes
Pourtant, dans le nord du territoire, les explosions résonnent encore. Un journaliste de l’AFP a observé plusieurs colonnes de fumée s’élevant au-dessus des ruines. La Défense civile, relevant de l’autorité du Hamas, a recensé quatre décès causés par des bombardements ou tirs israéliens nocturnes.
L’armée israélienne n’a pas réagi dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP. Les restrictions d’accès imposées aux médias à Gaza empêchent toute vérification indépendante des informations communiquées par les différents camps.
Le lourd bilan d’un conflit dévastateur
Déclenchée en représailles à l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, l’offensive israélienne a causé des dizaines de milliers de morts et transformé l’étroite bande côtière en zone de catastrophe humanitaire.
L’accord négocié prévoit l’acheminement d’une aide humanitaire substantielle vers un territoire où l’ONU a identifié des zones de famine en août dernier – une qualification qu’Israël a fermement contestée, dénonçant des « mensonges ».
« On ne va pas mourir aujourd’hui »
Au camp de fortune d’al-Mawasi, également situé dans le sud, les témoignages de soulagement se multiplient. Layan Massoud, 9 ans, raconte son réveil : « Maman m’a dit : la guerre s’est arrêtée, il y a une trêve, et je lui ai répondu : alors ça veut dire qu’on ne va pas mourir aujourd’hui ? »
La fillette a couru prévenir ses amies en criant la bonne nouvelle. D’autres enfants expriment leur impatience de retrouver les bancs de l’école, fermée depuis deux longues années.
Le poids du deuil et la force de l’espoir
Malgré les pertes irréparables, les Gazaouis accueillent cette annonce avec un soulagement palpable. Ayman al-Najjar, qui a perdu ses cousins, des amis et son grand-père il y a une semaine à peine, confie : « Malgré toutes les blessures, les morts et la perte de nos proches, nous sommes heureux aujourd’hui. »
À al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, Khaled al-Namnam, 26 ans, résume l’émotion collective : « C’est un sentiment étrange, indescriptible, après deux années de bombardements, de peur, de terreur et de faim. Sincèrement, nous avons eu l’impression de renaître. »
À Deir al-Balah, Oum Bilal al-Hawajri fait écho à ce sentiment universel : « Quand on nous a dit que la guerre était finie, c’était comme si la vie revenait en nous. »
Waël Radouane exprime sa gratitude : « Grâce à Dieu, le président Trump a annoncé la fin de la guerre. Nous remercions nos frères et tous ceux qui ont contribué, même par des mots seulement, à mettre fin à cette guerre. »
Avec AFP