« Actualisation » de la doctrine nucléaire : Emmanuel Macron s’exprimera début 2026

Le président Emmanuel Macron à son arrivée au sommet informel des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, à Copenhague, le 1er octobre 2025.
Photo: THOMAS TRAASDAHL/Ritzau Scanpix/AFP via Getty Images
Emmanuel Macron a annoncé mercredi qu’il prononcerait « début 2026 » un discours sur « la doctrine nucléaire » française, actuellement en cours d’« actualisation », dans un entretien accordé au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
« Je travaille actuellement à l’actualisation de notre doctrine et je souhaite poursuivre l’approfondissement de notre dialogue stratégique avec les Européens qui le souhaitent. Il existe de toute façon une dimension européenne depuis 1962 », a déclaré le chef de l’État. La France demeure, avec le Royaume-Uni, la seule puissance nucléaire du continent européen.
Vers un partage de la dissuasion nucléaire ?
La question de savoir si la dissuasion nucléaire française pourrait bénéficier à d’autres pays européens s’est imposée ces derniers mois, sur fond d’incertitudes quant à la pérennité du parapluie américain. Le chancelier allemand, Friedrich Merz, s’est publiquement déclaré favorable à l’ouverture d’un débat sur ce sujet sensible.
Visite en Allemagne pour l’unité
Le président français se rendra vendredi à Sarrebrück, à l’occasion de la Journée de l’unité allemande célébrant le 35e anniversaire de la Réunification. Il a été convié par son homologue Frank-Walter Steinmeier et sera aux côtés de Friedrich Merz. Dans cet entretien, Emmanuel Macron a une nouvelle fois souligné l’importance du couple franco-allemand et sa bonne entente avec le dirigeant conservateur.
L’ambiguïté stratégique face à Moscou
Interrogé sur la possibilité d’abattre un avion de combat russe qui violerait l’espace aérien européen, le chef de l’État a invoqué « la doctrine de l’ambiguïté stratégique ». « Je peux vous dire que rien n’est exclu », a-t-il dit, estimant nécessaire de maintenir Vladimir Poutine « dans l’incertitude ».
La semaine précédente, Emmanuel Macron avait affirmé que l’Otan devrait « monter d’un cran » en cas de « nouvelles provocations russes », tout en ajoutant : « on ne va pas ouvrir le feu ». Cette fois, il a nuancé ces propos, reprochant aux Occidentaux d’avoir trop souvent déclaré à Moscou ce qu’ils ne feraient pas : « un signe de faiblesse » selon lui.
Offensive contre les ingérences russes
Le président français s’est également montré très offensif à l’égard de la Russie, accusée de multiplier ses ingérences dans les démocraties européennes. « Nous sommes naïfs si nous ne reconnaissons pas que l’armée secrète russe se répand dans nos démocraties. Elle est composée de ces petits guerriers anonymes que l’on appelle des bots numériques. Ils manipulent la démocratie en France, en Allemagne et en Europe », a-t-il mis en garde.

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