Addiction au travail : êtes-vous concernés ?

22 octobre 2015 22:40 Mis à jour: 19 octobre 2015 17:43

D’après une étude d’Opinion Way présentée en juillet, presqu’un Français sur deux est heureux au travail. Un chiffre positif, touchant en majorité les salariés des TPE (64%) et les moins de trente ans (61%). Pouvoir considérer le travail comme une source d’épanouissement est certainement un plus dans le parcours professionnel. Mais la question d’arriver à équilibrer vie professionnelle et vie privée semble encore peu évidente ; en plus du burn-out (surcharge de travail menant à un épuisement moral et physique), des spécialistes de la médecine du travail s’inquiètent d’un nouveau comportement : l’addiction au travail.

L’addiction au travail, difficilement dépistable

Opinion Ways révèle que 47% des Français apprécient « un peu de stress positif » pour pouvoir « travailler dans de bonnes conditions ». De plus, un tiers des sondés affirment avoir personnellement besoin d’ « une dose de travail ». Les managers et patrons se féliciteront sûrement d’un tel engouement pour le travail. Certains chiffres soulèvent toutefois des questions. Par exemple, 75% des Français font face à une surcharge de travail occasionnelle, voire régulière.

Ici se pose la question de la dépendance. D’après le Dr Michel Lejoyeux, cette attitude se caractérise par « un besoin de travailler en permanence et une sensation de manque lors des interruptions de travail ». Les spécialistes s’accordent à dire que les conditions de travail modernes, telles que l’accès à la messagerie 24h/24 favorisent grandement les comportements de ce genre. Une question test de la médecine du travail : « Combien de kilomètres êtes-vous prêt à faire, durant vos congés, pour accéder à une borne wifi  ? » est assez significative.

« L’addiction au travail est un comportement difficilement dépistable et non moins évident à traiter », indique Marie-France Hirigoyen, médecin psychiatre. « On trouve de plus en plus de personnalités hyper adaptées aux exigences du monde moderne. Bien souvent, elles manquent d’intériorité et restent dans des relations superficielles et ludiques, tant sur le plan professionnel que privé ».

Quelques gestes simples à adopter

Si comme la plupart des possesseurs de smartphones, vous consultez votre portable 221 fois par jour (d’après une étude britannique), sachez que cette « addiction » nuit gravement à la concentration en général, et donc à la créativité et à la qualité du travail. Plusieurs conseils peuvent s’avérer utile : avoir deux appareils, un professionnel, un personnel et activer le mode « avion » au bureau…

De même, consulter trop souvent votre boîte mail n’est pas idéal pour le travail. La même étude souligne que 75% des salariés au bureau interrompent leur travail pour consulter leur boîte mail quand un nouveau message est signalé. Or, il est prouvé qu’il faut 20 minutes pour retrouver son niveau de concentration après une telle interruption. D’après Pascale Bélorgey, manager en efficacité professionnelle à la Cegos, il vaut mieux ne pas répondre dans la minute aux mails que l’on reçoit. « Cela encourage vos interlocuteurs à vous solliciter davantage », indique-t-elle. Mieux vaut définir un moment propice dans la journée pour consulter sa messagerie. Le matin est déconseillé, car c’est le moment où la concentration est la meilleure.

D’après une étude d’Olféo menée sur 150 000 salariés européens, 44% du temps passé sur Internet au travail concerne des besoins personnels. La consultation des sites d’actualités, des réseaux sociaux, des plateformes de vidéos arrivent en tête des services consultés. L’enquête montre que ce type de navigation coûte 6 656 euros par an et par salarié à l’entreprise (pour une durée moyenne de 50 minutes par jour).

Il est d’ailleurs déconseillé de s’adonner à la navigation le soir avant de dormir. Quand on sait que huit Français sur dix dorment mal à cause de leur travail, et qu’en plus de nous éblouir, les écrans agissent comme un excitant avant le sommeil, il est d’autant plus conseillé de les éteindre au moins deux heures avant de s’endormir. D’après Philippe Rodet, spécialiste de la gestion du stress et fondateur du cabinet Bien-être et Entreprise, « dix minutes de lecture le soir éliminent 60% du stress de la journée. Évaluez la durée de votre cycle de sommeil (en général entre une heure trente et deux heures) et couchez-vous à une heure qui vous permettra de dormir un nombre pair de cycles ».

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