Agriculteurs en colère: 15 agriculteurs interpellés près de Rungis et placés en garde à vue

Par Vincent Solacroup
31 janvier 2024 15:10 Mis à jour: 31 janvier 2024 15:35

Quinze agriculteurs se trouvaient mercredi en garde à vue après avoir été interpellés pour « entrave à la circulation » près du marché de Rungis.

« Conformément aux instructions du préfet de police, la ligne rouge de tentative de blocage de Rungis ayant été franchie, 18 personnes ont été interpellées », a indiqué à l’AFP la préfecture de police.

« Ils ne s’en prennent pas aux forces de l’ordre, ils n’entrent pas dans Rungis (…) Mais si jamais ils devaient le faire, évidemment, je le répète, nous ne laisserions pas faire », a prévenu le ministre de l’Intérieur.

Le but était d’empêcher les agriculteurs d’entrer à l’intérieur du marché, selon BFMTV. Les forces de l’ordre ont suivi les instructions fixées par Beauvau qui considère Paris, les aéroports et le marché de Rungis comme des zones qui ne doivent pas être investies par les agriculteurs.

Quinze d’entre elles ont été placées en garde à vue pour « entrave à la circulation », a précisé le parquet de Créteil. Ce délit est punissable en théorie de deux ans de prison et de 4500 euros d’amende.

À la porte de Paray-Vieille-Poste (Essonne), qui permet d’accéder au Marché d’intérêt national (MIN) de Rungis depuis le sud, huit tracteurs sont arrêtés sur les bandes d’arrêt d’urgence d’une sortie de l’autoroute A-86, selon l’AFP.

Une dizaine de véhicules de CRS sont déployés sur place et les forces de l’ordre filtrent les entrées sur Rungis par cette voie, où la circulation était ralentie à la mi-journée.

« C’est un lieu symbolique »

« C’est un lieu symbolique, on est venu là pour dire qu’on a besoin d’un marché mais d’un marché qui nous rémunère », a expliqué un des manifestants, Frédéric Ferrand, à l’AFP. Dans sa voiture, il a piloté le groupe de 14 agriculteurs avec lequel il est arrivé. « Éleveurs, laitiers, producteurs de viande, toute la profession est représentée », a détaillé le céréalier de Lavoncourt (Haute-Saône), membre de la Coordination rurale. Leurs tracteurs « vont être déplacés un à un vers une zone industrielle parce que ça fait mauvais genre », a-t-il pronostiqué, « mais masquer le problème n’est pas le résoudre, on est mobilisés ». Entre 8 et 9 tracteurs ont été mis en fourrières, rapporte TF1.

Mercredi, « plus de 100 points de blocage » et 10.000 manifestants étaient recensés par les autorités sur les multiples fronts de la colère agricole, a chiffré tôt dans la matinée Gérald Darmanin.

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