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Agriculteurs : la tempête gronde dans les campagnes face à l’instabilité gouvernementale

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Deux hommes observent des chevaux derrière une clôture sous le soleil lors du Sommet de l'Elevage de Clermont Ferrand à Cournon d'Auvergne France le 7 octobre 2025.

Photo: ROMAIN COSTASECA/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le malaise est palpable. Réunis mercredi au Sommet de l’élevage, les représentants du monde agricole ont exprimé une exaspération grandissante face à une situation devenue insoutenable. L’absence d’un ministre de l’Agriculture lors de ce rendez-vous majeur symbolise parfaitement le désarroi d’une profession qui se sent abandonnée par les pouvoirs publics.
« L’incapacité à savoir où on va » : voilà comment Arnaud Rousseau, qui dirige la FNSEA, synthétise l’état d’esprit dominant parmi les exploitants. Cette inquiétude, selon lui, dépasse largement le cadre agricole et reflète un malaise économique national. Le vide gouvernemental actuel arrive au pire moment, alors que s’accumulent les défis européens, notamment les négociations sur le Mercosur et la Politique Agricole Commune.
Une atmosphère explosive
Le président du principal syndicat agricole n’hésite pas à employer des termes forts : certains professionnels « ne tiennent plus », tandis que d’autres oscillent entre désillusion et fureur. Cette détresse psychologique s’ajoute aux difficultés économiques et sanitaires qui frappent le secteur.
L’atmosphère est explosive. Des actions de protestation pourraient éclater dès les semaines à venir, particulièrement chez les viticulteurs qui viennent d’endurer des vendanges catastrophiques, marquées par des vagues de chaleur et des épisodes de sécheresse en août. L’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs, force majeure du syndicalisme agricole, annonce qu’elle fera « le point » à l’automne, en fonction des interlocuteurs gouvernementaux et des mesures budgétaires proposées.
Arnaud Rousseau tient néanmoins à préciser les intentions : l’objectif n’est pas de « mettre la France à sac », mais d’obtenir de l’État un cadre stable permettant aux agriculteurs de « se projeter, de produire et de transmettre leurs outils ».
La dermatose nodulaire : une épidémie qui s’étend
L’urgence sanitaire ajoute à la tension ambiante. Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale, réclame une « stabilité gouvernementale » et la convocation immédiate d’un « Parlement du sanitaire ». Cette instance devrait réunir l’ensemble des acteurs de l’élevage pour revoir le protocole d’abattage systématique des troupeaux contaminés par la dermatose nodulaire contagieuse et réévaluer la stratégie vaccinale.
Cette maladie jette son ombre sur le sommet de Cournon, près de Clermont-Ferrand, ayant entraîné l’annulation de la présence de 1 300 bovins. Après sa propagation dans les Alpes du Nord, des foyers ont été identifiés dans le Rhône et en Espagne, imposant une nouvelle zone de surveillance dans le sud-ouest français. Les syndicats exigent également une indemnisation élargie couvrant les pertes de production, et pas seulement le bétail abattu.
Des promesses législatives en attente
L’impatience grandit aussi concernant l’application concrète des lois votées. FNSEA, Jeunes Agriculteurs et Coordination rurale réclament la publication des décrets d’application de la loi destinée à alléger les « contraintes » pesant sur la profession agricole, adoptée durant l’été. Le sénateur LR Laurent Duplomb, initiateur de ce texte et issu des rangs de la FNSEA, était présent mercredi au Sommet, tout comme Marine Le Pen, figure du Rassemblement national, témoignant de l’intérêt politique pour ce secteur en ébullition.
Avec Afp