Alain Juppé, favori pour 2017 

24 août 2015 10:29 Mis à jour: 18 octobre 2015 11:03

 

Le dernier sondage Ifop, paru la semaine dernière, va sûrement faire cogiter les éminences grises des équipes de campagnes des candidats à l’Élysée de 2017. Bien que l’on sache combien l’opinion publique peut s’avérer versatile, et la valeur toute relative à accorder aux tendances d’opinions, le sondage confirme les observations faite par Ifop depuis près d’une année. Les intentions de votes donnent une idée assez précise du spectacle politique qui risque de se jouer dès la rentrée.

Le principal avantage de l’enquête d’Ifop est d’avoir été reconduite 3 fois depuis l’année dernière, avec la même question pour les sondés: « Si le scrutin avait lieu dimanche, pour quel candidat auriez-vous voté? » Ce à quoi les sondés ont répondu Alain Juppé à 28% contre 23% pour Nicolas Sarkozy, 27% pour Marine Le Pen, et enfin 18 ou 21% pour François Hollande (selon la présence d’Alain Juppé ou de Nicolas Sarkozy en face).

Le principal avantage de cette enquête est donc de trancher avec les tendances nées il y a un an, quand le duel Sarkozy/Juppé n’en était qu’à ses prémices. On remarque aussi la position de plus en plus délicate d’une gauche dispersée de manière générale, et un François Hollande, qui peine à faire oublier ses mauvais résultats.

Alain Juppé, homme providentiel à droite?
L’enquête d’Ifop confirme le recul d’opinions favorables pour Nicolas Sarkozy en faveur de son rival, Alain Juppé, qui le devance de 5 points. Sur la même période, l’année dernière, l’avance n’était que de deux points. Une avance courte, certes, mais l’ancien premier ministre possède des atouts qui font défaut à son rival.

« Au cœur du succès de la dynamique Juppé réside d’une part sa capacité à mieux rassembler que Nicolas Sarkozy l’électorat du centre » notait déjà l’Ifop il y a un an. Une tendance aujourd’hui confirmée par les chiffres. On note par exemple un recul de François Hollande face à Alain Juppé, plus important que face à Sarkozy: une indication que le Maire de Bordeaux a ses sympathisants, même à gauche. Une observation similaire pour les sympathisants de François Bayrou, qui sont 4% de plus à soutenir leur candidat en cas de victoire de Nicolas Sarkozy à la primaire des Républicains.

De même, les signaux de Nicolas Sarkozy à la droite de la droite ne rassurent pas sur sa capacité à trouver des marges d’électeurs lui permettant de progresser. Alain Juppé, de son côté convainc au centre; une capacité à rassembler qui est souvent l’atout principal lors des grandes échéances électorales.

François Hollande: exit dès le premier tour?
Le sondage Ifop pointe également la situation de plus en plus difficile à laquelle est confrontée l’actuel président de la République. En effet, ce dernier pourrait bien faire face à un FN renforcé qui lui volerait la vedette lors du premier tour. Un scénario bien proche de celui du 21 avril 2002, qui avait vu le PS disparaître dès le premier tour à l’avantage du FN. S’il se présente en 2017, François Hollande pourrait devenir le premier président sortant à être éliminé dès le premier tour.

Aucun des candidat de gauche ne se démarque d’après le sondage Ifop, ce qui n’augure rien de bon à l’heure où le rassemblement des troupes ne semble encore qu’une éventualité. Pourtant, François Hollande a beaucoup progressé dans les sondages: il y a un an, ce dernier ne comptabilisait que 13% des intentions de vote, contre les 18 ou 21% actuels. Certains y voient sa gestion efficace dans le dossier grec, ou encore son positionnement durant les attentats de janvier. Cependant, il en faudra plus pour créer une dynamique autour du chef de l’État; plus de trois quarts des français (enquête Yougov) pensent qu’il a  « une mauvaise gestion de l’économie » et l’attendent sur sa promesse d’inverser la courbe du chômage.

Faire significativement baisser le chômage sera une mission quasi impossible pour le président, à considérer le rythme de progression constante de ce dernier. Mais François Hollande ne désespère pas de « faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible ». Comme il l’a confié lors d’un dîner avec l’Association de la presse présidentielle, « c’est dans l’année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître. S’il n’y a pas de résultat, il ne peut pas y avoir de crédibilité sur une candidature », avait t-il conclu. La rentrée s’annonce bouillante.

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