Depuis plusieurs mois maintenant, une recrudescence de mutilations, principalement pratiquées sur des équidés, mais également sur des bovins, ravagent le pays. Dans l’Allier, un nouveau cas a été découvert, à Saint-Ennemond. Un veau a été retrouvé mort, mutilé, ce samedi 7 novembre 2020. Le veau, de race limousine, était âgé de quinze jours seulement.
C’est une macabre découverte que Pascal Chateau, âgé de 50 ans, a faite ce samedi 7 novembre 2020 sur son exploitation, située à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Moulins, ainsi que le rapporte La Montagne. Installé depuis 25 ans en tant qu’agriculteur, Pascal Château explique : « Je suis arrivé au parc de rassemblement, samedi vers 8 h 30. Je suis descendu de voiture avec un seau de farine, pour nourrir les bêtes. Une vache réclamait son veau. » Il poursuit : « Je l’ai aperçu, allongé de tout son long, mort. Il avait du sang sur la tête. Je n’ai d’abord pas été trop surpris, car lorsqu’un animal meurt, des petits prédateurs comme des renards peuvent s’y intéresser. Mais le veau avait l’oreille gauche tranchée et la plaie était bien délimitée. »
Les faits venaient visiblement de se produire, car le veau « était encore tiède », souligne l’agriculteur au journal. « C’était récent, ça s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi. J’ai appelé mon ouvrier et nous avons prévenu les gendarmes. Avec mon épouse Amélie, à qui appartenait ce veau, nous avons porté plainte pour acte de cruauté et vol d’oreille », annonce-t-il encore.
Un veau de quinze jours découvert mort et mutilé à Saint-Ennemond (Allier) https://t.co/LcRczir2a3
— La Montagne Moulins (@MontagneMoulins) November 8, 2020
L’épouse de Pascal, Amélie Chateau, âgée de 43 ans, est installée individuellement depuis 2015 et son exploitation compte 18 vaches et génisses, ainsi que 10 veaux. Tous deux se demandent comment cet acte cruel a pu se produire, à cet endroit isolé. « C’est un coin perdu. Un veau limousin, c’est vif. Or, il semble qu’il ne s’est pas débattu. Comment a-t-il pu être isolé de sa mère ? Comment a-t-on pu pénétrer dans l’enceinte sans provoquer de panique ? Le chemin d’accès n’a pas été utilisé, il n’y a pas de trace d’effraction sur la barrière », s’interrogent-ils, sans trouver de réponse.
Ils confient encore à La Montagne : « Pour nous, c’est une sorte de violation. Face à cet acte cruel, injustifié, pour lequel il n’y aucune revendication, on se sent désarmés. À qui a-t-on affaire ? Nous avons prévenu nos amis agriculteurs. »
Le commandant Clerc, de la gendarmerie de Moulins, signale que « ce veau est mort dans des circonstances anormales en raison d’une oreille manquante ». « Un examen du corps a été effectué par un vétérinaire. Une nécropsie n’a pas été demandée à ce stade de l’enquête, confiée à la brigade de Dompierre-sur-Besbre avec la brigade de recherches de la compagnie de Moulins en appui », conclut-il.
Pour lutter contre ce phénomène inquiétant et grandissant de mutilations pratiquées sur des animaux, de nombreux propriétaires ont mis en place des veilles pour surveiller et défendre leurs bêtes. Les gendarmes se mobilisent également dans l’hexagone et appellent à la vigilance les propriétaires d’animaux.
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