Ancien ministre de la Justice : la pandémie est un symptôme de la «culture de corruption et de criminalité» de Pékin

Le covid-19 est le prix à payer pour avoir ignoré pendant des années les crimes du régime chinois, selon l'avocat David Matas

Par Epoch Times
23 avril 2020 20:57 Mis à jour: 23 avril 2020 20:57

La « suppression continue de la vérité » par le Parti communiste chinois, qui a été, pendant des décennies, un élément fondamental de persécutions de grande ampleur en Chine, est également aujourd’hui à blâmer pour la pandémie de covid-19 dont souffre le monde aujourd’hui, déclare l’ancien ministre canadien de la justice, M. Irwin Cotler.

« La suppression de la vérité par le PCC, l’arrestation et la disparition de ceux qui ont cherché à dire la vérité – s’agissant de médecins ou de dissidents – et la campagne mondiale de désinformation visant à dissimuler la vérité et blâmer les autres pour ce qui s’est passé, sont à l’origine de la pandémie », a déclaré M. Cotler, également ancien procureur général, dans une interview.

La pandémie mondiale est le plus récent symptôme de la « culture de corruption et de criminalité » profondément enracinée au sein du Parti, a déclaré M. Cotler, soulignant les violations endémiques des droits de l’homme en Chine, telles que les prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience du Falun Gong, la répression des Tibétains et des musulmans ouïgours, et la persécution des journalistes et des militants pour la démocratie.

Pékin a fait face à une pression internationale croissante en ce qui concerne sa gestion de la crise, alors que des questions sur la transparence et l’exactitude des données officielles du nombre de décès et d’infections en Chine liés au covid-19 sont soulevées. Certains pays occidentaux, dont les États-Unis et l’Australie, ont exigé une enquête internationale sur les origines du virus et sur la façon dont il s’est propagé.

Mais l’atteinte d’un niveau pandémique du covid-19 aujourd’hui serait, en partie, dû au fait que, pendant des années, la communauté internationale a été incapable d’exiger des comptes de la Chine pour ses abus systémiques dans le domaine médical, a déclaré David Matas, un éminent avocat canadien spécialisé dans les droits de l’homme.

« Si le système mondial avait exigé la transparence et la reddition de comptes en matière d’abus relatifs aux transplantations d’organes, et si la Chine avait subi une pression internationale exigeant la transparence et la reddition de comptes de son système de santé en matière d’abus relatifs aux transplantations d’organes, nous n’aurions pas ce coronavirus aujourd’hui », a déclaré M Matas.

« Nous subissons maintenant les conséquences d’avoir fermé les yeux. »

Me Matas a été l’un des premiers chercheurs à enquêter les prélèvements forcés d’organes en Chine sur les pratiquants de Falun Gong. En 2006, Epoch Times a publié pour la première fois un article sur les abus en matière de transplantations d’organes prélevés à vif sur pratiquants de Falun Gong faits prisonniers de conscience en Chine.

Responsabilité

Les États-Unis ont récemment annoncé qu’ils suspendraient leur financement à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et qu’ils lanceraient une enquête sur la mauvaise gestion de la pandémie par l’agence des Nations unies, en invoquant ses liens manifestement étroits avec la Chine. L’OMS a maintes fois minimisé le risque de propagation du virus du PCC (Parti communiste chinois) – également connu sous le nom de coronavirus – et a répété, sans remettre en question, les données du Parti sur le nombre d’infections, alors que des preuves de dissimulation émergeaient.

Dans les efforts actuels de lutte contre la pandémie, le monde doit cesser de prendre au pied de la lettre les informations en provenance du régime, mais plutôt renforcer les mécanismes pour le tenir responsable, a déclaré M. Matas.

« Nous devons être vigilants vis-à-vis du système de santé du gouvernement chinois, du discours du gouvernement chinois – ne pouvons pas nous fier à leurs données, nous ne pouvons pas nous fier à leurs déclarations », a-t-il déclaré.

« Le PCC, de tout son poids et de par le monde, répand sa propagande, fait pression, intimide, utilise des moyens économiques et politiques pour dissimuler, nier, obscurcir et présenter un récit contrefactuel. Et pour trop de gens dans le monde, il est simplement plus commode, politiquement et économiquement, de s’y rallier. »

Le 17 avril, la Chine a rapporté une augmentation de 50 % du nombre de morts à Wuhan, l’épicentre de l’épidémie, atteignant ainsi 3 869 décès, affirmant que les cas avaient été initialement sous-estimés en raison de « ressources médicales surchargées ». Toutefois, un scepticisme généralisé demeure quant à la fiabilité des chiffres actualisés.

Bien que plusieurs pays occidentaux aient ouvertement critiqué la gestion de la pandémie par la Chine, les responsables canadiens sont restés silencieux.

Lorsque lors d’une conférence de presse, le 17 avril, des journalistes ont demandé au Premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’il estimait que le nombre révisé de décès en Chine était la preuve que Pékin avait couvert l’étendue de l’épidémie, il a refusé de répondre directement, déclarant que ce n’était « pas le moment » de se concentrer sur la gestion de l’épidémie « d’autres pays ».

L’ancien sénateur Consiglio Di Nino a déclaré que le Canada doit adopter une position plus ferme sur le manque de transparence et la désinformation de la Chine concernant l’épidémie de coronavirus et enquêter de manière indépendante sur les données en provenance du régime.

« [Le PCC] n’a même pas essayé de permettre au monde de mieux comprendre ce qui se passait », a-t-il dit. « En travaillant ensemble comme une famille humaine, nous pouvons résoudre la plupart de nos problèmes […] La Chine ne nous considère pas comme des partenaires égaux dans cette famille. »

M. Di Nino espère que la nouvelle commission parlementaire Canada-Chine enquêtera sur la réaction de la Chine au début de l’épidémie.

« Je pense que le gouvernement du Canada devrait pleinement approuver et soutenir ce comité et lui donner la possibilité de faire les recherches nécessaires pour appeler des témoins, où qu’ils soient dans le monde, pouvant nous aider à mieux comprendre ce qui s’est passé », a-t-il déclaré.

Selon M. Cotler, « le moins que le Canada puisse faire est d’utiliser la loi Magnitsky pour appliquer des sanctions contre des responsables spécifiques du PCC qui ont violé les droits de l’homme en se livrant à une dissimulation délibérée et à la persécution des lanceurs d’alerte ».

« Ces personnes devraient être tenues responsables de ce qui est tragiquement devenu une pandémie mondiale », a-t-il déclaré.

M. Cotler a relevé d’autres initiatives juridiques qui pourraient permettre d’exiger une reddition de comptes de la part de Pékin, comme celles prises par certains législateurs américains. Dans un cas, un législateur demande au Département d’État de traduire la Chine devant la Cour internationale de justice, et dans un autre cas, un membre du Congrès a présenté un projet de loi qui permettrait aux Américains d’engager plus facilement des poursuites contre le régime chinois pour son rôle dans la pandémie. Cette semaine, l’État du Missouri a lancé une action en justice contre le régime pour sa gestion de la crise.

« L’essentiel est que nous soutenions le peuple chinois », a déclaré M. Cotler.

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