Antoni Lallican, photojournaliste tué en Ukraine, était un « être merveilleux »

Des journalistes et habitants observent la fumée après une attaque de l’armée russe à Odessa, le 3 avril 2022. Illustration.
Photo: BULENT KILIC/AFP via Getty Images
Le photojournaliste français Antoni Lallican, mort vendredi à 37 ans lors d’une attaque de drone dans l’est de l’Ukraine, était un « être merveilleux » doté d’« une grande empathie » et de « tas de potentiels », ont confié samedi ses parents à l’AFP. Sa passion pour la photographie avait émergé tardivement : diplômé de pharmacie, il avait d’abord travaillé dans cette industrie avant de s’en détourner.
« Puis il s’est rendu compte que ça ne lui plaisait pas, et il est parti : il a fait un tour du monde, il a fait de la photo, il est devenu un baroudeur », se remémore sa mère, Françoise Lallican, très émue au téléphone. « C’était une vraie passion, il développait des photos à la maison, il y en avait partout. »
Un regard profondément humain
Très proche de ceux qu’il photographiait, Antoni Lallican abordait son métier avec « un côté très humain ». « C’était un être merveilleux, qui part trop vite. Il avait beaucoup d’empathie pour les gens », souligne sa mère, ajoutant qu’il « aimait aussi beaucoup les animaux ». En Ukraine, il avait prêté main forte pour déménager un hôpital, et en Arménie, il avait sauvé des habitants avertis qu’une maison menaçait de s’effondrer. « Il a toujours été comme ça, il pouvait discuter longuement avec un clochard dans la rue », poursuit-elle.
Son père, Daniel Lallican, évoque « un gamin extraordinaire » au parcours atypique : « Il avait son diplôme de pharmacien, mais il avait choisi d’être photographe… photographe de guerre, comme il disait. C’était son truc, il était toujours dans des coins un peu particuliers. »
Originaire de Villers-sur-Coudun, un petit village de l’Oise où ses parents vivent encore, Antoni Lallican était récemment installé à Paris. Il venait de se pacser, « il y a un mois », avec sa compagne, tout en restant attaché à sa commune natale où il comptait « beaucoup d’amis », aujourd’hui « tous effondrés », glisse sa mère.
Un drame en zone de guerre
Victime d’« une attaque de drones russes », selon les mots du président Emmanuel Macron sur X, Antoni Lallican se trouvait avec un groupe de journalistes accompagnant une unité de la 4e brigade blindée ukrainienne près de Droujkivka, à une vingtaine de kilomètres du front oriental dans le Donbass.
Les données sur le nombre de journalistes tués depuis le début de l’invasion russe de 2022 varient selon les sources. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) rappelle qu’il est le quatrième journaliste français à perdre la vie en couvrant ce conflit.

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