Après 37 ans de carrière, un pilote d’avion effectue son dernier vol avec sa fille comme copilote

Par Nathalie Dieul
13 décembre 2023 20:25 Mis à jour: 13 décembre 2023 20:25

Ce lundi 11 décembre 2023, le pilote Jean Castonguay a eu le privilège d’effectuer le dernier vol de sa carrière — un vol Toulouse-Montréal d’Air Canada — en compagnie de sa fille Marie-Pierre comme copilote. Il s’agit d’un moment émouvant, autant pour le père que pour la fille, à bord d’un A330 que tous les deux adorent piloter.

Piloter est une passion chez les Castonguay, père et fille. Après 37 ans de carrière, Jean Castonguay prend sa retraite, mais assure que voler restera sa passion. « Pilote un jour, pilote toujours », s’exclame-t-il, en entrevue auprès de nos confrères du journal anglophone montréalais The Gazette, présents à l’aéroport de Montréal-Trudeau après le dernier atterrissage d’une longue carrière.

Ce vol Toulouse-Montréal a atterri neuf minutes plus tôt que l’horaire prévu, soit à 14h46 au lieu de 14h55. Pour le pilote âgé de près de 65 ans, ce dernier vol en compagnie de sa fille a été un moment spécial de sa carrière.

Lors de ce vol, tout en effectuant les procédures de sécurité, Jean Castonguay observait Marie-Pierre. « J’ai été impressionné. Je suis très fier de ma fille et j’étais un peu ému », a-t-il avoué le lendemain au micro de la radio CJAD 800, selon CTV News.

Du côté de Marie-Pierre, les émotions étaient aussi au rendez-vous. « C’était très émouvant. Nous nous sommes sentis privilégiés de vivre ce moment ensemble », assure-t-elle.

Un mentor pour sa fille

Il faut dire que c’est lui qui a inspiré la carrière de sa fille, tout aussi passionnée que lui. Elle a commencé à voler à l’âge de 15 ans et a su piloter un avion avant même de savoir conduire une voiture.

« Il est certain que le fait que mon père soit pilote a été une bonne chose », explique Marie-Pierre Castonguay. « Je pense que cela m’a fait comprendre que c’était une option pour moi. Cela m’a donc aidé, car il a pu me guider dans ma carrière. »

Si le tout nouveau retraité a agi comme un mentor pour sa fille, celle-ci peut maintenant voler de ses propres ailes, comme l’atteste le fier papa : « Je suis très fier de lui passer le relais. Elle n’a pas besoin de mes conseils. Elle est très douée. »

Après l’atterrissage à l’aéroport Montréal-Trudeau, Jean Castonguay a été accueilli dans le terminal par des membres de sa famille et plus d’une vingtaine de collègues encore en fonction ou déjà retraités. Il a eu droit à une ovation mais aussi à la coupe de sa cravate par sa fille Marie-Pierre, à l’aide d’une paire de ciseaux, dans la bonne humeur générale.

Du plaisir à piloter toutes sortes d’avions

Au cours de sa longue carrière, le pilote a vu de grands changements dans le monde de l’aviation, en particulier au niveau technologique avec l’arrivée des GPS et des systèmes de navigation élaborés. « J’ai eu autant de plaisir à piloter un vieux DC-9 à l’époque que j’en ai aujourd’hui avec un Airbus et ses ordinateurs de bord », assure-t-il.

Son avion préféré reste toutefois l’A330, qu’il a piloté au cours des 15 dernières années de sa carrière, incluant ce dernier vol.

« J’ai eu l’occasion de changer pour le (Boeing 787) Dreamliner et le 777, mais je n’ai pas voulu. J’aime la manière dont se comporte l’avion. Nous avons eu quelques turbulences aujourd’hui, mais tout s’est bien passé », remarque Jean Castonguay.

Le pilote a déjà des plans pour sa retraite : s’occuper de sa famille, incluant un nouveau petit-enfant déjà en route, voyager avec sa conjointe en Europe et si l’opportunité se présente, prendre place sur un vol opéré par sa fille. C’est d’ailleurs un des sujets dont le duo a discuté lors du vol Toulouse-Montréal en ce 11 décembre.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.