Parce qu’un juge n’a pas condamné à la prison chauffeur d’autobus qui a violé une fillette, des milliers de personnes signent une pétition pour qu’il soit destitué

3 mai 2019 19:21 Mis à jour: 3 mai 2019 19:21

Des milliers de personnes révoltées veulent qu’un juge soit limogé parce qu’il n’a pas donné une peine d’emprisonnement à un chauffeur d’autobus coupable d’avoir violé une jeune fille de 14 ans.

Le juge James McClusky a décidé que Shane Piche, 26 ans, chauffeur d’autobus à Watertown, dans l’État de New York, ne devrait pas être condamné à une peine d’emprisonnement malgré son plaidoyer de culpabilité pour le viol au troisième degré d’une jeune fille de 14 ans qui était sur son trajet.

Dites à la Commission de déontologie judiciaire de New York : « Le juge James McClusky vient de laisser un violeur d’enfants partir avec une tape sur les doigts. Le retirer immédiatement de son poste pour son mépris flagrant pour les survivants d’agression sexuelle », a écrit Shauna Thomas, qui a lancé la pétition.

« Une victime c’est une de trop, et le juge McClusky avait la responsabilité de tenir Shane Piché responsable. Le juge McClusky n’est pas à la hauteur de ses fonctions de juge, et il devrait en être démis immédiatement. »

La pétition sur MoveOn compte plus de 61 000 signatures, avec un objectif de 75 000.

Le juge James McClusky. (Cour suprême du comté de Jefferson)

La mère de la jeune fille de 14 ans a dit que Shane Piche a acheté des cadeaux à sa fille et l’a invitée ainsi que d’autres mineurs chez lui, a rapporté la station télévisée WWNY.

Shane Piche leur a ensuite donné de l’alcool et a violé la fillette.

Shane Piché a été condamné le 25 avril à 10 ans de probation et devra s’enregistrer comme délinquant sexuel de niveau 1, soit le plus faible niveau.

Le bureau du procureur voulait que Piché soit un délinquant sexuel de niveau 2, mais le juge McClusky a déclaré qu’étant donné que Shane Piché n’avait fait l’objet d’aucune arrestation antérieure et qu’il n’y avait qu’une seule victime dans ce plaidoyer, le niveau 1 était plus approprié, selon le Watertown Daily News.

L’avocat de Shane Piché a dit après la sentence que Shane était peiné par ce qui s’est passé.

« Il sera un criminel pour le reste de sa vie. Il est inscrit au registre des délinquants sexuels depuis longtemps. Peut-être pas pour le reste de sa vie à cause du niveau, mais ce n’est pas quelque chose qui ne lui a pas causé de douleur et ce n’est pas quelque chose qui n’a pas eu de conséquences », a dit Eric Swartz, selon WWNY.

La mère de la victime n’était pas d’accord avec la décision du juge.

« J’aurais aimé que Shane Piché reçoive une peine de prison pour le mal qu’il a fait à mon enfant », a écrit la mère de la victime dans une communiqué. « Il a pris quelque chose à ma fille qu’elle ne retrouvera jamais et l’a fait souffrir de dépression et d’anxiété. »

Elle a dit à WWNY que la famille avait accepté l’entente relative au plaidoyer, mais seulement parce qu’on lui avait fait croire qu’il n’y aurait pas de peine d’emprisonnement de toute façon. « Pourquoi j’aurais fait subir un procès à ma fille ? », a-t-elle ajouté.

Elle a dit qu’elle appuyait la pétition.

« Si c’est au juge de faire ce choix, (de ne pas emprisonner Shane Piché) il devrait être démis de ses fonctions, mais si le système doit être corrigé, alors ils doivent trouver un moyen de le faire parce que ce n’est pas correct », a-t-elle dit. « C’est le pire cauchemar d’une famille. »

Le juge n’a pas commenté publiquement la sentence. Un porte-parole du tribunal a déclaré qu’il avait reçu de nombreux appels téléphoniques après avoir laissé le violeur partir.

« Le cabinet du juge a reçu de nombreux appels virulents concernant l’affaire, la grande majorité provenant de l’extérieur de l’État, de personnes qui ne connaissent les faits et les circonstances de l’affaire que grâce aux médias sociaux », a écrit Lucian Chalfen, porte-parole du tribunal d’État, dans un courriel à l’Associated Press.

Lucian Chalfen a déclaré que le juge se situait « bien à l’intérieur » de la fourchette de peines pour ce type de condamnation négociée par plaidoyer et que la peine d’emprisonnement maximale qu’il aurait pu recevoir aurait été de 1 an et 4 mois à 4 ans.

Patricia Dziuba, l’assistante du procureur en chef du comté de Jefferson, a refusé de critiquer la sentence. Elle a ajouté que le procureur avait demandé jusqu’à six mois d’emprisonnement ainsi qu’une période de probation, de supervision et de traitement ; la peine ne comportait aucune exigence de traitement.

Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles (New York State Coalition Against Sexual Assault) a déclaré dans un communiqué au sujet de l’affaire : « Dans sa forme actuelle, le système de justice pénale n’offre pas aux survivantes et aux victimes de violence sexuelle des voies de guérison adéquates, pas plus qu’il n’impose aux personnes qui ont causé du tort de rendre des comptes. »

« Les personnes accusées de violence sexuelle plaident souvent coupable pour une accusation moindre (par exemple, plaider coupable pour viol au troisième degré plutôt que pour viol au deuxième degré) au lieu de prendre le risque de se défendre contre l’accusation réelle devant les tribunaux et de recevoir potentiellement une peine de prison », a-t-il ajouté.

« Bien que le juge dans cette affaire se situait certainement à l’intérieur de la fourchette des peines pour ce type d’entente relative au plaidoyer, la peine (et la justification du juge) ne reflète pas l’impact du préjudice subi par la victime. Cette affaire n’est qu’un exemple parmi tant d’autres au pays de peines clémentes pour les jeunes hommes blancs qui ont plaidé coupable ou qui ont été reconnus coupables d’actes de violence sexuelle. »

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