Argentine : perpétuité pour les criminels de la junte

16 septembre 2017 10:00 Mis à jour: 16 septembre 2017 01:45

Six Argentins ont été condamnés vendredi à la réclusion à perpétuité pour crimes contre l’humanité par le tribunal de Tucuman (nord), théâtre d’une répression violente par les militaires de 1975 à 1983.

Parmi les 11 autres prévenus dans ce dossier, sept ont été acquittés et quatre ont écopé de peines de 4 à 18 ans de prison, au terme du procès de 15 mois sur 266 cas de crimes contre l’humanité.

Le jugement a été accueilli par des vivats parmi la centaine de militants et proches de victimes réunis devant le tribunal. Les plaignants incluaient notamment six femmes, enceintes au moment de la répression et dont les enfants sont encore recherchés par l’organisation des Grands-mères de la place de Mai.

L’ordre de mener une répression via l’envoi de troupes dans cette région avait été donné par l’ex-présidente Isabel Peron (1974-1976), avant même le début de la dictature argentine (1976-1983).

« C’est un cas unique en Argentine, avec une occupation militaire au sein-même du pays, car l’armée s’est installée dans le sud de la province de Tucuman comme s’il s’agissait d’une occupation dans une nation étrangère », a expliqué à la presse le procureur en charge du dossier, Pablo Camuña.

Dans cette région, les militaires ont réalisé « des recensements, un contrôle du territoire, une intervention absolue sur la vie sociale de chaque village, avec des bases et des centres clandestins répartis dans toute la province de Tucuman », a-t-il ajouté.

Lors du procès, où sont intervenus plus de 400 témoins, « on a pu reconstruire les lignes principales du premier chapitre du plan systématique de persécution et d’extermination de la population et le premier cas de terrorisme d’État de notre Histoire », selon le procureur.

Les avocats défendant les militaires poursuivis ont eux argué du décret présidentiel qui évoquait « l’anéantissement d’éléments subversifs » comme justification de cette opération militaire, au cours de laquelle des milliers de personnes ont disparu, ont été persécutées ou encore forcées à l’exil.

Tucuman s’était à l’époque fait remarquer par la présence de plusieurs organisations armées de gauche, qui ont été démantelées au cours de l’opération, en visant principalement les dirigeants ouvriers et les étudiants.

L’Argentine a souffert d’une dictature parmi les plus violentes d’Amérique latine, avec 30.000 disparus selon les organisations de défense des droits de l’Homme.

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