« Arrêtez de tuer pour des organes » : un joueur de la NBA demande à Pékin de mettre fin aux prélèvements forcés d’organes

Par Eva Fu
18 novembre 2021 15:28 Mis à jour: 29 avril 2023 18:21

Le 16 novembre, Enes Kanter, le pivot des Boston Celtics NBA, a réitéré ses critiques envers Pékin. Il a cette fois dénoncé l’extermination à grande échelle des prisonniers de conscience et le prélèvement forcé d’organes dont il sont victimes. Ainsi, le basketteur persiste et signe sa croisade sur les médias sociaux contre le régime chinois.

« Arrêtez de tuer pour des organes. C’est un crime contre l’humanité », a écrit le joueur turc dans un post publié simultanément sur Twitter, Facebook et Instagram.

Le post montre des photos d’une nouvelle paire de baskets personnalisées véhiculant le même message. Sur l’une d’elles, un médecin vêtu de bleu saisit un organe ensanglanté. Un foie, un rein et un cœur sont représentés sur le bout de la chaussure ; chaque organe est représenté avec une étiquette affichant son prix. Toute la chaussure est recouverte de taches de sang.

On peut lire « Arrêtez les prélèvements d’organes en Chine », peint en caractères gras sur le côté d’une chaussure.

Des rapports détaillés indiquant que le régime prélève des organes sur des prisonniers vivants et les vend sur le marché des transplantations sont apparus pour la première fois en 2006. La même année, plusieurs lanceurs d’alerte ont contacté Epoch Times pour faire toute la lumière sur cette pratique illicite.

En 2019, un tribunal populaire basé à Londres, le China Tribunal, a confirmé les allégations de longue date après une enquête d’un an. Le tribunal a conclu que Pékin pratique des prélèvements forcés d’organes depuis des années « à une échelle significative ». Selon le tribunal, les organes proviennent principalement des pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle fondée sur trois principes, la vérité, la compassion et la tolérance. C’est depuis 1999 que les pratiquants de Falun Gong sont soumis à une persécution brutale en Chine.

Selon certains experts médicaux, c’est en grande partie la peur des représailles économiques qui pousse la communauté médicale et internationale à fermer les yeux sur ces abus.

Weldon Gilcrease, spécialiste en gastro-entérologie à l’université de l’Utah, a déclaré que lorsqu’il avait essayé de discuter des conclusions du tribunal avec son école, la direction avait exprimé des réserves, craignant qu’en s’exprimant la Chine n’interrompe le flux d’étudiants internationaux orientés vers l’université.

« Vous obtenez certainement un soutien au niveau individuel, mais lorsque vous essayez d’avoir ce soutien au niveau de l’institution, c’est là que le silence devient assourdissant », a déploré M. Gilcrease à Epoch Times en septembre.

Les entreprises américaines évitent généralement de s’exprimer sur la question des droits de l’homme en Chine. En juillet dernier, quand les parlementaires ont sollicité un déplacement des JO de Pékin 2022, Coca-Cola, Airbnb, Procter & Gamble et Visa (les principaux sponsors américains de l’évènement) ont refusé de se prononcer.

« Tant que les gouvernements permettront aux athlètes de participer aux jeux, nous serons là pour les soutenir et les sponsoriser », a informé Andrea Fairchild, première vice-présidente de la stratégie mondiale de parrainage chez Visa Inc. lors de l’audition au Congrès.

(Photo : Kevin Frayer/Getty Images)

Au cours des deux dernières années, la NBA a subi à deux reprises les foudres du régime pour avoir évoqué la question des droits de l’homme.

En octobre 2019, un tweet de Daryl Morey, alors directeur général des Houston Rockets, en soutien aux manifestations pro-démocratiques à Hong Kong a fait perdre à la NBA d’importants sponsors chinois. Le radiodiffuseur d’État CCTV et le géant de l’Internet Tencent, qui avaient conclu un accord de 5 ans pour diffuser les matchs de la NBA, ont temporairement stoppé la diffusion des matchs de la ligue.

Tencent a discrètement repris la diffusion en direct peu de temps après. Sauf pour les matchs des 76ers de Philadelphie, dont Daryl Morey est devenu le manager en novembre dernier. Désormais, ils ne sont diffusés que sous forme de textes et de photos via des mises à jour.

Le franc-parler d’Enes Kanter sur le Tibet en octobre a déclenché une nouvelle série de représailles de la part de la Chine. Après la publication sur Twitter d’une vidéo de deux minutes dénonçant la répression de la liberté religieuse par le régime, les matchs des Celtics en livestream ont disparu de Tencent.

Le joueur de 29 ans a vu son temps de jeu considérablement réduit cette saison. Jusqu’à présent, il n’a participé qu’à 3 des 14 premiers matchs des Celtics et sa moyenne de temps de jeu par match est la plus basse de sa carrière, soit 6 minutes, ce que certains fans soupçonnent d’être lié à son activisme.

Enes Kanter laisse entendre que c’est le cas.

« Continuez à me limiter sur le terrain, je vous exposerai en dehors du terrain », a-t-il écrit sur Twitter quelques jours plus tôt.

Baskets portées par Enes Kanter des Boston Celtics au Toyota Center de Houston, le 24 octobre 2021. (Carmen Mandato/Getty Images)

Mais le manager des Celtics, Ime Udoka, a soutenu que la décision de limiter les interventions de Kanter est « strictement une question de basket », en soulignant sa faiblesse en défense.

« Nous avons beaucoup de gars qui sont qualifiés et qui veulent jouer, et comme ils sont compétitifs, ils se montrent impatients. Vous voulez leur trouver des minutes, mais d’autres gars jouent bien », a-t-il expliqué, selon Boston.com.

Ime Udoka a par ailleurs précisé que les commentaires d’Enes Kanter ne font « pas vraiment diversion ».

« Je ne vais pas sur les médias sociaux. J’ai entendu parler de certaines choses, mais les gens ont le droit d’exprimer leurs opinions. Et je l’ai affirmé dès le premier jour. Rien de ce qui est lié au basket ne sera influencé par tout cela », a-t-il poursuivi.


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