Attaque au hachoir à Paris : un suspect relâché, une nouvelle personne en garde à vue

Par Epoch Times avec AFP
26 septembre 2020 07:58 Mis à jour: 26 septembre 2020 10:51

Au lendemain de l’attaque au hachoir qui a fait deux blessés vendredi à Paris devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, les enquêteurs antiterroristes ont relâché l’un des premiers suspects, mis hors de cause, et placé une nouvelle personne en garde à vue.

En plein procès de l’attentat meurtrier qui a visé l’hebdomadaire satirique en janvier 2015, un homme qui se présente comme né au Pakistan et âgé de 18 ans, selon les premiers éléments de l’enquête, s’en est pris vendredi vers 11H45 à deux personnes devant l’agence de presse Premières Lignes.

L’immeuble, situé au 10, rue Nicolas Appert (XIe arrondissement), abritait autrefois les locaux de Charlie Hebdo. Ils avaient déjà été les témoins impuissants de l’attaque de janvier 2015.

« Cela s’est passé vers 11H45. Un homme est arrivé et a attaqué avec un hachoir deux salariés qui fumaient devant l’immeuble, un homme et une femme », a déclaré à l’AFP Paul Moreira, fondateur et co-dirigeant de Premières Lignes. « L’homme et la femme ont été tous les deux très gravement blessés », a-t-il ajouté.

« Un acte de terrorisme islamiste »

« Manifestement c’est un acte de terrorisme islamiste », a estimé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur France 2, déplorant « une nouvelle attaque sanglante contre notre pays ».

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a été saisi d’une enquête pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste », confiée à la brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Un « auteur principal » a été arrêté par la police près de la place de la Bastille, a indiqué le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard, et placé en garde à vue.

Selon les policiers qui l’ont arrêté, l’homme a reconnu les faits, mais il n’était pas encore possible de savoir samedi matin s’il a tenu les mêmes déclarations devant les enquêteurs.

Selon M. Darmanin, il avait déjà été arrêté en juin en possession d’une arme blanche, « un tournevis ». Il était arrivé en France encore mineur, il y a trois ans.

Pris en charge par l’aide sociale à l’enfance dans le Val-d’Oise, il ne présentait « aucun signe de radicalisation » jusqu’à sa majorité, en août dernier, a assuré le conseil départemental.

Peu après l’attaque, un Algérien de 33 ans a également été interpellé près des lieux et placé en garde à vue, une mesure levée à 23h30 vendredi, selon une source judiciaire.

Selon une source proche du dossier, son récit qui « consiste à dire qu’il a été témoin, a poursuivi l’auteur et a ensuite été menacé, a été corroboré par l’enquête ». Sur Twitter, son avocate Me Lucie Simon a évoqué un « jeune homme héroïque qui a tenté d’arrêter l’assaillant ».

Deux domiciles présumés du principal suspect, présenté comme « itinérant » de sources concordantes, ont été perquisitionnés vendredi, un hôtel social situé à Cergy (Val-d’Oise) et un à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Cinq hommes qui se trouvaient dans ce dernier domicile présumé ont été placés en garde à vue vendredi après-midi et un sixième vendredi dans la soirée, un « ancien colocataire du principal suspect quand il résidait dans l’hôtel social » à Cergy, ce qui portait à sept le nombre de gardes à vue samedi matin.

Vendredi, le Premier ministre Jean Castex, qui s’est rendu sur les lieux avec le ministre de l’Intérieur, a affirmé sa « volonté résolue, par tous les moyens, de lutter contre le terrorisme », précisant à propos des deux victimes que « leurs vies ne sont pas en danger, dieu merci ».

La situation qui a abouti à l’attaque de vendredi appelle une réponse politique d’ensemble et pas seulement sécuritaire, a jugé l’ancien président François Hollande, au pouvoir au moment des attentats de 2015.

L’attaque pourrait connaître des conséquences sur le plan politique: sur France 2, M. Darmanin a en effet reconnu que la menace contre la rue Nicolas Appert avait été « sous-évaluée » : il a précisé avoir demandé au Préfet de Police « pourquoi ».

« Il y a eu un attentat, quand il y a eu un attentat, c’est que manifestement on aurait pu faire mieux », a ajouté le ministre de l’Intérieur, tout en précisant que la rédaction de Charlie Hebdo était partie depuis « quatre ans » et que la rue en question n’avait fait l’objet d’« aucune menace » explicite.

« Depuis le démarrage du procès de Charlie Hebdo, il n’y a eu absolument aucune sécurisation de cette rue et de cet immeuble symboliques », a déploré Luc Hermann, co-dirigeant de Premières Lignes.

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