Attentat d’Arras: récit d’un «projet mortifère» exécuté au nom de l’État islamique

Par Epoch Times avec AFP
17 octobre 2023 17:45 Mis à jour: 17 octobre 2023 17:48

Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard a retracé mardi lors d’une conférence de presse le déroulement de l’attaque au couteau perpétrée par Mohammed Mogouchkov, 20 ans, fiché pour radicalisation islamiste, qui a fait un mort et trois blessés vendredi à Arras

Selon les premiers éléments de l’enquête, Mohammed Mogouchkov est monté dans un bus à 09h07, où il est vu en train de manipuler un téléphone qu’il venait d’acheter « dans une grande surface » à Arras à 08h53, a indiqué le magistrat, en débutant le récit de l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de lettres de 57 ans.

Déclaration d’allégeance à l’État islamique

A 10h37, Mohammed Mogouchkov traverse le parvis situé devant la gare et se filme devant le monument aux morts. Dans « cette courte vidéo de 30 secondes », retrouvée dans son téléphone, l’assaillant tient « des propos particulièrement menaçants », toutes ses paroles faisant « directement écho à la longue déclaration d’allégeance à l’État islamique », également découverte dans son téléphone après les faits sous forme d’un enregistrement vocal en arabe.

L’assaillant y mentionne son soutien aux populations musulmanes notamment « en Irak, en Asie » et en « Palestine », « mais sans relier son acte directement aux événements récents » en Israël et dans la bande de Gaza, a relevé Jean-François Ricard.

Mohammed Mogouchkov reprend ensuite sa route, « remontant le boulevard Carnot », en direction de la cité scolaire Gambetta. Des images ont été captées par une première caméra à 10h44.

« Appelle Marianne, appelle ta République! »

Au moment où l’assaillant approche des lieux de l’attaque, à 11h00, quatre enseignants, dont Dominique Bernard, sortent de l’établissement. Muni de deux couteaux, Mohammed Mogouchkov frappe alors violemment Dominique Bernard, « au niveau du cou et de l’épaule ». Un autre enseignant, qui tente de s’interposer, est blessé au visage. « Grâce à l’intervention d’un assistant d’éducation », l’homme parvient à se relever », suivi par l’assaillant, qui le poursuit.

Arrivés dans la cour du lycée, l’agresseur tente à nouveau de s’en prendre à ce même enseignant, sans y parvenir, interrompu par un agent d’entretien qui intervient, « muni d’une chaise ». En tentant de s’interposer, ce dernier tombe. L’agresseur se dirige vers lui. Pour défendre son collègue, un agent technique se précipite alors en direction de Mohammed Mogouchkov et est frappé à son tour à plusieurs reprises.

« D’autres personnes et notamment le directeur de l’établissement » sont également intervenus, l’agresseur se tournant vers eux sans parvenir à les frapper. »

Mohammed Mogouchkov tente ensuite de quitter l’établissement, sans succès. Il rebrousse chemin et regagne la cour, où il est finalement interpellé par les services de police.

L’agresseur n’a pas parlé avant de pénétrer l’établissement. Cependant, selon plusieurs témoins, auditionnés dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, assassinat en relation avec une entreprise terroriste, complicité de ces deux derniers crimes et abstention volontaire de commettre un crime, il aurait, dans la cour, demandé à l’enseignant qu’il poursuivait : « Qui te donne l’air que tu respires? Qui est le seul Dieu ? »

Il aurait également demandé aux personnes présentes si elles étaient le proviseur de l’établissement ou « le professeur d’histoire » et interpellé une autre qui tentait d’appeler les secours en lui disant « Appelle Marianne, appelle ta République! ».

Depuis vendredi, cent témoins ont été entendus et treize personnes ont été placées en garde à vue.

Le parquet a requis mardi la mise en examen et la détention provisoire de Mohammed Mogouchkov, ainsi que pour son frère de 16 ans, suspecté d’avoir « apporté un certain soutien dans son projet mortifère », notamment sur « le maniement des couteaux », a également indiqué le procureur antiterroriste.

Le pronostic vital des trois autres personnes blessées durant l’attaque n’est plus engagé, selon le procureur.

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