L’eurodéputée LFI Rima Hassan est revenue jeudi soir à Paris sous les acclamations de plusieurs centaines de soutiens, à qui elle a promis « autant de bateaux que nécessaire », malgré l’arraisonnement de son voilier lundi par Israël.
« J’ai un mot à dire à Israël. Le prochain bateau est bientôt prêt à partir », a lancé l’élue franco-palestinienne, au micro devant une foule rassemblée place de la République à Paris.
Vol mouvementé
L’eurodéputée venait de débarquer d’un vol mouvementé entre Tel Aviv et l’aéroport de Roissy, après trois jours passés dans un centre de rétention en Israël, où elle a été placée brièvement à l’isolement.
« Il y a eu une situation conflictuelle à bord, avec d’autres voyageurs (…) suite à un mouvement de voyageurs hostiles », a indiqué une source aéroportuaire, expliquant que Mme Hassan a dû être évacuée de l’avion par la Police aux frontières.
Rima Hassan ne s’est pas présentée aux arrivées à Roissy, où l’attendaient des représentants de LFI et des militants propalestiniens criant régulièrement « Free Palestine », « ce n’est pas une guerre, c’est un génocide ».
D’autres voyageurs sont, eux, sortis du même avion enveloppés du drapeau israélien, répliquant pour certains aux militants propalestiniens.

Place de la République
Mme Hassan a immédiatement pris la route de la place de la République, où elle a été accueillie par une haie d’honneur formée par une quinzaine de députés Insoumis, et Jean-Luc Mélenchon, qu’elle a étreint à son arrivée.
« C’est une femme qui a donné la leçon de courage. Jeunes femmes, jeunes filles, essayez toutes quand vous serez grandes d’être Rima Hassan », a salué le leader Insoumis.
Aux côtés d’un autre Français libéré le même jour, Reva Viard, Mme Hassan est revenue sur son action : « Tout le monde le sait, elle était symbolique, mais elle était éminemment politique », elle « visait d’abord, bien entendu, à livrer de l’aide humanitaire à Gaza » mais « surtout à dénoncer le blocus et à le briser », a-t-elle insisté.
Le Madleen
Les deux militants avaient été arrêtés lundi, comme 10 autres personnes, après l’arraisonnement par Israël du voilier Madleen dans les eaux internationales, à environ 185 km de la côte de Gaza. « Nous avons été kidnappés et ramenés de force », a encore dénoncé jeudi soir Rima Hassan, coiffée d’un keffieh et vêtue d’un survêtement gris hérité de sa détention.
Ces douze militants et journalistes (français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais) étaient partis le 1er juin d’Italie à bord du Madleen pour rejoindre la bande de Gaza. L’opération visait à « briser le blocus israélien » imposé au territoire palestinien, ravagé par plus de vingt mois de guerre.

Renvoi des passagers
Jeudi, le gouvernement israélien a annoncé avoir renvoyé six passagers de ce qu’il nomme « le selfie yacht ». « Au revoir, et n’oubliez pas de prendre un selfie avant de partir », a écrit le ministère israélien des Affaires étrangères dans un bref message en anglais sur son compte X.
Quatre autres passagers (la Suédoise Greta Thunberg, deux Français et un Espagnol) avaient regagné leur pays plus tôt cette semaine après avoir accepté d’être expulsés par Israël.
Deux autres ressortissants français, à qui Mme Hassan a appelé ses soutiens à réserver un accueil similaire, doivent également revenir vendredi soir.
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