À l’attention des touristes : le « tourisme rouge » se prépare en Chine

3 novembre 2017 03:21 Mis à jour: 3 novembre 2017 03:21

Le palais d’été à Pékin est l’une des principales attractions touristiques en Chine. Autrefois un jardin impérial sous la dynastie des Qing, le site abrite des lacs, des jardins et des palais entourés de collines pittoresques. En 1998, il a été classé comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Toutefois, les touristes visitant le site pourront bientôt y trouver un bureau dédié à la diffusion de la propagande communiste chinoise.

Le 30 octobre, ce site historique a annoncé qu’il envisage d’établir un « bureau de représentation du Parti » afin d’offrir des services et promouvoir l’esprit du Parti communiste chinois (PCC) parmi les visiteurs, a rapporté le site d’information chinois Sina.

L’initiative fait partie des récents efforts de l’Administration nationale du tourisme de Chine de promouvoir le « tourisme rouge ». Li Jinzao, directeur de l’Administration, a récemment annoncé à son personnel qu’il était important de propager l’idéologie du Parti, parallèlement à d’autres améliorations plus banales telles que l’installation des toilettes, l’assurance de la sécurité et l’encouragement du tourisme dans les zones rurales.

Han Xiao, guide au palais, a exprimé dans une interview au journal officiel Legal Evening News son enthousiasme pour la diffusion de la propagande du PCC sur son lieu de travail. « Par le biais du bureau de représentation, je ferai du bon travail pour promouvoir les politiques et l’esprit de notre Parti ainsi que pour expliquer le rôle du Parti », a-t-elle déclaré.

Pendant des années, le PCC étendait son influence idéologique en dehors des frontières de la Chine, en essayant en même temps de limiter l’influence occidentale dans le pays. Par exemple, le PCC a établi des Instituts Confucius dans des institutions universitaires du monde entier afin de propager l’idéologie du Parti auprès des étudiants étrangers. En même temps, le PCC se méfie de toute introduction potentielle en Chine de valeurs occidentales comme la liberté de pensée et d’expression. En 2015, le PCC a déjà considéré la question de renforcer l’interdiction dans les écoles chinoises des manuels qui présentaient des pensées et des valeurs occidentales.

Aujourd’hui, ceux qui visitent la Chine risquent d’être involontairement scolarisés par des fonctionnaires du Parti présents sur des sites touristiques.

En ce qui concerne les attractions occidentales, telles que le Shanghai Disney Resort et les Universal Studios qui ouvriront bientôt à Pékin, il n’est pas encore clair s’ils devront également se conformer à la nouvelle ligne de l’Administration nationale du tourisme qui met l’accent sur la propagande du Parti

Le PCC a déjà demandé aux entreprises à capitaux étrangers d’établir des cellules du Parti dans leurs établissements en Chine. Environ 70% d’entre elles l’ont déjà fait, selon les commentaires récents de Qi Yu, responsable adjoint du puissant Département de l’organisation du PCC.

LIRE AUSSI : Chine : le Parti communiste encore plus présent dans les entreprises

Dans le même contexte, le Wall Street Journal a récemment cité Murray King, vice-président des relations publiques du Shanghai Disney Resort. Il a déclaré que les meilleurs employés du Disney Resort étaient principalement les membres du PCC qui tenaient régulièrement des séminaires politiques pour discuter la mise en œuvre de la ligne du Parti dans la société.

Toutefois, malgré tous les efforts visant à promouvoir la loyauté au PCC, les Chinois deviennent graduellement de moins à moins obéissants. Selon le Wall Street Journal, une campagne pour récupérer les cotisations impayées l’année dernière par les membres du Parti a recueilli environ 277 millions de yuans (environ 36 millions d’euros) dus par plus de 120 000 membres du PCC qui travaillaient dans les entreprises d’État dans la seule ville de Tianjin.

Version anglaise

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.