Autorisation du hijab dans les compétitions sportives: la pudeur n’est pas où l’on croit

Par Aliénor Barrière
28 juin 2023 19:53 Mis à jour: 28 juin 2023 19:53

La pudeur se définit comme le « mouvement excité par l’appréhension de ce qui blesse ou peut blesser la décence, la modestie, l’honnêteté ». Cette belle qualité, souvent galvaudée, semble être la condition indispensable au vivre-ensemble : chacun conserve en lui-même ses croyances et ses aspirations propres pour ne révéler à ses concitoyens que ce qui entretient l’esprit de corps.

À rebours de cette idée, le « mois des fiertés » (allant du 1er au 30 juin 2023) donne lieu à tout un déballage qui cristallise les différences, et parfois les incompatibilités, dans la sphère publique. Ainsi LinkedIn, un réseau social pourtant consacré au monde professionnel, affiche désormais des publications de cadres faisant leur coming out. Est-ce le lieu ? Est-ce judicieux ? A-t-on besoin de connaitre l’orientation sexuelle de son collègue, domaine intime s’il en est ?

Cette revendication des « fiertés » liées à l’appartenance à certaines minorités intervient également dans le domaine religieux, en particulier avec l’Islam. En témoigne le collectif les Hijabeuses qui a saisi le Conseil d’État en novembre 2021 pour réclamer le droit de jouer voilées lors des compétitions de football. L’article 1 de la FFF (Fédération française de football) proscrit en effet « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ». Et à raison : popularisée par le film Invictus, l’idée que le sport unit au-delà des préoccupations religieuses ou raciales permet une véritable cohésion. Le rapporteur public du Conseil d’État s’est prononcé lundi 26 juin 2023 pour le retrait de l’article litigieux. En réponse, Gérald Darmanin alerte sur « un coup de canif contre le pacte républicain ».

Encore une fois, cette scission nationale est financée par les contribuables : née dans le giron de l’association grenobloise Alliance citoyenne, qui milite pour le burkini dans les piscines publiques, le collectif des Hijabeuses touche des milliers d’euros de subventions de la part de la mairie de Grenoble et de son maire Éric Piolle (EELV) et 60.000 euros de la Commission européenne.

Article écrit par Aliénor Barrière. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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