Alors que les autorités chinoises annulent des vols, les ressortissants chinois bloqués dans le monde entier appellent à l’aide

Par Nicole Hao
4 avril 2020 17:19 Mis à jour: 4 avril 2020 17:19

Pékin a soudainement annulé la plupart des vols internationaux à destination de la Chine à partir du 29 mars, ce qui a provoqué l’immobilisation de nombreux Chinois de l’étranger lors de leur voyage de retour.

Certains sont restés bloqués à l’aéroport où ils avaient des vols en escale, incapables de prendre un avion pour leur pays d’origine.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, le Japon et d’autres gouvernements ont évacué leurs citoyens de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie en Chine, peu après que les autorités de Wuhan ont fermé la ville le 23 janvier.

Les autorités chinoises, en revanche, n’ont pas offert cette assistance.

Les médias sociaux chinois étaient remplis de messages de citoyens chinois bloqués, y compris ceux qui partaient à l’étranger pour des voyages d’affaires, des touristes dont les plans de voyage étaient perturbés par la pandémie et de jeunes étudiant à l’étranger qui souhaitaient revenir en Chine.

Les actions de Pékin ont été critiquées par la population chinoise.

Coincés à l’étranger

« Ambassade de Chine, nous voulons rentrer chez nous », une trentaine de Chinois ont crié ces slogans devant l’ambassade de Chine à Katmandou, au Népal, le 30 mars dernier.

Le 31 mars, le portail du site chinois Sohu a rapporté que ces manifestants chinois (vidéo YouTube) ne se connaissaient pas, mais ils ont convenu de se retrouver après avoir vu les publications des médias sociaux sur les projets de rassemblement à l’ambassade.

« Certains d’entre eux sont des touristes », selon le reportage. « Certains d’entre eux ont dépensé tout leur argent. »

Le matin du 30 mars, une internaute chinoise, QQ Naicha Qifentang Shaobing, a posté sur Weibo – un média social de type Twitter – qu’elle était bloquée à Addis-Abeba, en Éthiopie, avec près de 300 étudiants chinois. Tous étaient en correspondance là-bas, mais leurs vols de correspondance ont été annulés en raison de la nouvelle décision.

« Certains étudiants sont coincés ici depuis trois jours », a déclaré QQ Naicha. « Les vols ont été annulés à maintes reprises […] Nous sommes au bord d’une dépression nerveuse […] Nos parents en Chine sont [devenus] fous [d’inquiétude, ne sachant pas où nous sommes]. »

QQ Naicha fait ses études dans la région de Kansas City aux États-Unis. Un autre étudiant surnommé Hu, qui étudie à l’université d’État de Pennsylvanie, a déclaré avoir vécu une expérience similaire.

« Ethiopian Airlines a demandé des autorisations pour trois vols différents vers la Chine, mais elles ont été refusées [par les autorités chinoises]. Nous attendons continuellement des mises à jour ici », a déclaré Hu dans une vidéo diffusée sur Weibo.

La situation des étudiants a été confirmée par l’ambassade de Chine en Éthiopie. Le Global Times, un journal d’État, mentionne que l’ambassade de Chine a approuvé un vol d’Addis-Abeba à Shanghai le 30 mars. Tous les étudiants ont été programmés pour prendre ce vol.

Les nouvelles règles

Le 26 mars, l’administration de l’aviation civile chinoise a annoncé une nouvelle règle visant à limiter les vols vers la Chine, expliquant qu’elle souhaitait prévenir les cas d’importations du virus.

Pour les compagnies aériennes étrangères, chaque compagnie ne peut avoir qu’un seul vol vers la Chine par semaine. Pour les compagnies aériennes chinoises, chaque compagnie peut avoir un vol par semaine au départ de chaque pays où elle effectue des vols vers la Chine.

Pour tous les vols à destination de la Chine, les compagnies aériennes ne peuvent vendre que 75 % des billets, afin d’assurer la distanciation sociale.

Depuis février, après l’aggravation de l’épidémie du virus du PCC * en Chine, les États-Unis, l’Australie, Singapour, les Philippines, l’Italie, l’Espagne et des dizaines d’autres pays ont interdit tous les vols commerciaux de passagers à destination de la Chine. Certains ressortissants chinois qui souhaitaient retourner en Chine ont ainsi rencontré des difficultés.

Le 2 avril, Ma Zhaoxu, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, a déclaré lors d’une conférence de presse quotidienne qu’il y avait également des citoyens chinois bloqués au Bangladesh, au Cambodge et dans d’autres pays.

Ma Zhaoxu a déclaré que 1 457 d’entre eux sont retournés en Chine, y compris les étudiants d’Éthiopie.

Le 27 mars 2019, le ministère chinois de l’Éducation a annoncé que 662 100 étudiants chinois étudiaient à l’étranger en 2018, soit 8,83 % de plus que l’année précédente.

Les autorités n’ont pas encore publié de données pour 2019. Le portail du site chinois Sina a estimé le 3 janvier que le nombre d’étudiants chinois à l’étranger pour 2019 devrait être supérieur à celui de 2018.

* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie COVID-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.

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