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Banquet en BretagneBanquet du Canon français : le propriétaire du château de Blossac victime de menaces de l’extrême gauche et de pressions d’élus bretons
Christophe de la Rousserie, propriétaire du château de Blossac à Goven (Ille-et-Vilaine), a défendu sa décision d’ouvrir ses portes au Canon français, un mouvement dont les banquets ont déjà été annulés ailleurs. Face aux pressions et aux menaces d'élus d'extrême gauche, il invoque la liberté de réunion et affirme n’avoir trouvé « aucune trace de violence » dans les activités du groupe.

Banquet organisé par le Canon français.
Photo: Facebook Le Canon Français
Le propriétaire du château de Blossac s’est exprimé le 6 novembre dernier dans la dernière partie de l’émission Face à l’info sur CNews. Il y a expliqué avoir cherché les raisons pour lesquelles il serait interdit au Canon français d’organiser ses banquets, sans en trouver. C’est ce constat, dit-il, qui l’a conduit à leur ouvrir les portes de son domaine.
Une atteinte grave au « droit de se réunir »
Interrogé par Christine Kelly, l’officier de réserve a décrit ces banquets, prévus du 7 au 9 novembre, comme des moments conviviaux réunissant, dans « de beaux lieux », des gens « qui sont heureux de boire et de manger ensemble ». Selon lui, empêcher la tenue de ces rassemblements est « très grave », car cela contrevient à un principe fondamental du droit français : « le droit de se réunir ». Pour appuyer son propos, il a cité l’article 20 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, validée à Paris par les Nations unies, ainsi que l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Christophe de la Rousserie assure avoir « cherché des choses extrêmement graves qui mettaient ces gens hors du champ normal du champ du jeu démocratique normal », précisant que ce qui met « hors du champ démocratique », c’est « l’usage de la violence ». « Celui qui se met hors du champ démocratique, il le fait parce qu’il utilise la violence pour y faire taire son adversaire et le soumettre à ses idées. J’ai donc cherché des traces de violence dans le canon français », a-t-il poursuivi. Après avoir analysé vidéos et photographies, il dit n’avoir « rien trouvé ». « Donc j’ai finalement dit oui définitivement aux canons français. »
Des hommes cagoulés observés aux abords du château
Mais cette décision n’a pas été sans conséquences. « J’ai d’abord été menacé physiquement, matériellement, disons », a-t-il confié, évoquant la présence de deux individus cagoulés, vêtus de noir, « qui ont été vus » rôdant aux abords du château. Une clôture donnant accès à la propriété a par ailleurs été détruite, un « dépôt de plainte a été fait », et la gendarmerie a constaté les faits.
À la question de Christine Kelly sur d’éventuelles pressions venues d’élus, le propriétaire du château a confirmé que, dans la foulée de la pétition ayant entraîné l’annulation du banquet prévu au Château des Pères, certains élus avaient signé une nouvelle pétition « disant que c’était contraire aux valeurs de la Bretagne » pour demander l’annulation de l’événement organisé à Blossac.
« Il se passe quelque chose d’assez attristant sur la place publique française, c’est qu’on remplace le raisonnement par l’invective », a-t-il regretté, tout en précisant avoir reçu de nombreux messages de soutien, notamment de Bretons, très heureux de constater qu’il n’avait cédé à aucune menace.
Des députées du NFP vent debout contre ces banquets
Ici Armorique relate que treize parlementaires et élus locaux d’Ille-et-Vilaine ont ainsi demandé au préfet d’interdire la tenue du banquet prévu à Goven. Dans un communiqué daté du 31 octobre, signé notamment par les députées du Nouveau Front populaire Marie Mesmeur et Mathilde Hignet ainsi que par le sénateur écologiste Daniel Salmon, les opposants dénoncent une instrumentalisation de ces rassemblements « à des fins de propagande pour faire la promotion de l’idéologie d’extrême droite ».
Les signataires estiment en outre que « ce banquet ne sera pas un événement festif et populaire », ajoutant que « de nombreux journalistes l’ont documenté : saluts nazis, chants à la gloire du Rassemblement national, drapeaux royalistes ». Les détracteurs reprochent également au Canon français d’avoir reçu des financements du milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin.
« Je ne voudrais jamais accepter de l’argent de n’importe qui »
« On devrait être capable de vivre en démocratie avec des gens qui ne pensent pas comme nous. Je crois sincèrement, pour l’avoir vécu dans l’armée, puisque je suis officier, on peut être camarades de types qui ont des idées radicalement opposées, boire des coups et même se battre ensemble », a affirmé le propriétaire du château de Blossac sur CNews.
Lorsque Christine Kelly l’a interrogé sur les raisons qui le poussaient à tenir bon, alors que le Château des Pères avait choisi de renoncer, Christophe de la Rousserie a répondu : « Du point de vue de la nature humaine, étant sorti de Saint-Cyr, il est préférable que je sois courageux », ajoutant que « le contraire » serait « un peu inquiétant ». Il a ensuite évoqué les « raisons fondamentales » de sa décision.
« La première, c’est que le canon français m’a proposé de l’argent et très rapidement, j’ai été obligé de me questionner sur ce qui se passait, parce qu’il est évident que je ne pouvais pas, je ne veux pas, je ne voudrais jamais accepter de l’argent de n’importe qui », a-t-il martelé. Et de conclure : « Puisque je me suis démontré qu’il n’y avait aucune trace de violence dans le canon français, je les accueille. »
Le Canon français porte plainte contre des élus de gauche
De leur côté, les fondateurs du Canon français, Géraud de La Tour et Pierre-Alexandre de Boisse, ont porté plainte contre 13 élus d’Ille-et-Vilaine pour « diffusion de fausse nouvelle, entrave à la liberté d’entreprendre et de réunion, mise en danger d’autrui et provocation à attroupement risquant de troubler l’ordre public », rapporte Breizh Info. Ils dénoncent une campagne de « diffamation grossière » menée par plusieurs responsables politiques locaux. « On ne peut pas laisser des élus nous traiter de nazis », a déclaré Pierre-Alexandre de Boisse, affirmant que leurs événements sont « filmés, publics, encadrés » et qu’il n’y a « jamais eu de débordement ».
Même si les banquets prévus ce week-end au château de Blossac à Goven sont maintenus, leurs détracteurs ont promis de « venir troubler » la fête, tandis que la gendarmerie a prévu un dispositif de sécurité renforcé.

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