Benoît Perrin de Contribuables Associés : « Notre rôle est d’imposer le thème de la bonne gestion de notre argent dans le débat public »

Par Julian Herrero
21 décembre 2023 18:55 Mis à jour: 15 avril 2024 12:53

ENTRETIEN – Pour Benoît Perrin, l’argent public est très mal géré en France depuis 50 ans. L’association dont il est le directeur-général, Contribuables Associés, a récemment sorti un film vu plus d’un million de fois sur internet. Trois mille milliards : les secrets d’un État en faillite veut alerter les Français sur cette mauvaise gestion et l’évolution inquiétante de la dette publique française. Dans cet entretien, il dénonce aussi le matraquage fiscal et le coût de la suradministration en France. Pour lui, il faut également « redonner l’envie de réussir aux jeunes ».

Epoch Times : Vous êtes directeur général de l’association Contribuables Associés. Vous avez été nommé en 2023 à ce poste. Pourriez-vous nous parler un peu de cet organisme ? Son histoire, ses origines, son rôle et ses missions.

Benoît Perrin : Contribuables Associés est un groupe de pression qui a pour objectif de faire pression sur les décideurs, sur les élus, pour leur proposer ou leur imposer une gestion économe de l’argent public. Quand on va voir les élus, ils sont toujours surpris parce que contrairement à tous les groupes de pression, on ne demande pas plus d’argent, plus de fonctionnaires ou plus de moyens, Au contraire, on demande une gestion économe de l’argent, ce qu’on peut appeler l’argent public, qui est en fait l’argent des Français. Il faut bien comprendre que les Français confient leur argent aux élus et aux fonctionnaires et le rôle des citoyens, c’est de demander des comptes aux élus. C’est d’ailleurs reconnu dans la Constitution. Et donc notre rôle, c’est d’être une espèce de vigie de la dépense publique pour s’assurer que l’argent est dépensé dans de bonnes conditions. Et force est de constater que depuis plus de 50 ans les pouvoirs publics ont une gestion très distante et très laxiste de l’argent public. Par conséquent, nous nous retrouvons aujourd’hui dans une situation économique qui est tout à fait catastrophique. La situation des finances publiques est également dramatique. Ainsi, l’avenir pour la France et les Français est très sombre.

 Contribuables Associés a sorti un film en novembre 2023 : Trois mille milliards : les secrets d’un État en faillite. Un film disponible sur Youtube et qui a rencontré un grand succès puisqu’il a dépassé le million de vues. Dans ce documentaire d’une durée d’1h40, mobilisant une vingtaine d’intervenants (anciens hommes politiques, économistes, …), vous alertez les Français sur la mauvaise gestion de l’argent public ces 40 dernières années par ceux qui ont dirigé le pays, d’où le titre « 3000 milliards » qui est l’équivalent de notre dette publique (110 % du PIB). Comment en est-on arrivé là ? Peut-on parler d’un consensus droite-gauche-centre sur le sujet de la dépense publique ? Quelles seraient les conséquences de la dette sur les générations futures ?

Nous avons utilisé une nouvelle arme d’influence. Nous fonctionnons bien entendu comme les groupes de pression traditionnels. Nous intervenons dans les médias, on publie des tribunes, des études inédites comme dernièrement une étude sur le coût de l’immigration ou encore sur les agences de l’État. La prochaine sera consacrée aux propriétaires qu’on assassine. Et puis on a décidé il y a quelques mois d’utiliser une nouvelle arme qui est effectivement le documentaire pour toucher un maximum de Français. Et vous l’avez dit, aujourd’hui, à peu près un mois après la mise en ligne de ce documentaire, on a touché 1,2 million de Français, ce qui est évidemment colossal sur un sujet comme la dette dont les pouvoirs politiques nous disent que cela n’intéresse pas les Français. Je crois que le bilan qu’on peut tirer de ce film, c’est qu’au contraire les Français sont intéressés, et même préoccupés par l’avenir financier de leur pays. Je rappelle par ailleurs que nous ne sommes pas passés par une agence de communication et que nous l’avons envoyé à nos 350.000 membres, qui l’ont ensuite transmis à leurs entourages. Il y a eu comme un effet boule de neige et encore une fois sans agences de communication ou publicités sur les réseaux sociaux.

Donc c’est un vrai succès, un succès presque inattendu. On s’attendait à peu près à 700.000 vues et maintenant nous sommes à 1,2 million. C’est au-delà de nos espérances.

Pour répondre directement à votre question, pourquoi la France dépense-t-elle plus que ses voisins ? Pour une raison très simple, c’est que la France, est presque une comme une espèce de maison dans laquelle il y aurait plein de tuyaux. Et la difficulté, c’est qu’il y a plein de fuites. En fait, la France, c’est une multitude de petites fuites. On dépense un peu partout plus que nos voisins européens ou que nos amis de l’OCDE. Donc le film, c’est l’histoire d’un couple, à la fois les élus qui, je le rappelle depuis à peu près 50 ans, n’ont pas voté de budget à l’équilibre et les hauts fonctionnaires qui reconduisent très souvent des politiques qui n’ont pas prouvé leur efficacité et qui ont le chèque facile. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas leur argent. Donc c’est toujours plus facile de dépenser l’argent qui n’est pas le sien. Et deuxièmement, parce qu’il n’y a pas vraiment d’évaluation des politiques publiques, d’évaluation de l’efficacité de chaque euro qui est dépensé. Dans un système normal, chaque euro dépensé par un fonctionnaire ou par un élu devrait brûler les doigts de la personne qu’il dépense. Et en France, c’est comme s’il y avait une espèce de robinet qui continue à couler sans quasiment aucun contrôle, et ce, depuis trop longtemps. Très concrètement, ça veut dire que la France depuis 50 ans, est un couple qui vit avec 2000 euros de revenus et en dépense 2600. Et comment peut-il en dépenser 2600 ? Très simplement en faisant des emprunts. Depuis 50 ans, on a cette dette qui est en fait l’accumulation de tous ces déficits qui se sont succédé.

L’évolution de la dette est inquiétante. En mars 2022, nous avons atteint ce seuil un peu symbolique des 3000 milliards. D’où le titre de notre film. Et encore, on parle seulement de la dette officielle, on ne parle même pas de la dette hors bilan. La dette hors bilan, c’est environ, encore 3,5 milliards de plus. Donc on arrive à une dette si on compte tout d’à peu près 7 milliards, ce qui est absolument délirant. Aujourd’hui, l’idée est de montrer aux décideurs que les Français sont préoccupés par l’avenir des finances publiques et qu’il faut prendre les mesures indispensables pour retrouver à la fois notre souveraineté et en même temps les marges de manœuvre. La France est dans une situation tellement dramatique qu’au moment du Covid par exemple, il a fallu encore s’endetter pour assurer les dépenses courantes qui étaient contestables ou pas.

La vraie difficulté de la dette, c’est que forcément, au bout d’un moment, il faut bien la payer. Et ce qu’il faut aussi comprendre, c’est que la finance repose sur un seul élément, la confiance. On entend beaucoup trop de responsables politiques qui disent qu’on ne paiera jamais les 3 000 milliards de dette. Mais ces derniers n’ont pas compris les mécanismes de la finance. Si vous dites à votre créancier que vous ne le rembourserez jamais, il ne vous prêtera plus.

Comment ferons-nous si demain les créanciers ne nous prêtent plus sur les marchés financiers ? Alors, pendant deux ou trois ans, on a eu de la chance, puisque c’est la Banque centrale qui a racheté notre dette. Aujourd’hui, on est obligé de se tourner vers les marchés financiers. Et si vous leur dites encore une fois que vous n’allez pas rembourser, non seulement votre budget sera comme un ménage qui dépense plus qu’il ne gagne, et vous serez en faillite. Et puis deuxièmement, vous serez obligé de vendre les actifs. C’est arrivé à la Grèce il y a quelques années. Athènes a dû vendre à peu près la moitié de son port du Pirée à des puissances étrangères, en l’occurrence la Chine, et qui aujourd’hui devient un prédateur d’actifs d’un certain nombre de pays de l’Occident. Donc dire qu’on ne remboursera pas la dette, c’est totalement irresponsable.

Dans ce film, Contribuables Associés parle également de la pression fiscale que subissent les Français. Vous dites vous-même dans le documentaire : « On paye des impôts tout au long de la vie. Sur ce qu’on gagne, sur ce qu’on consomme, sur ce qu’on possède, sur ce qu’on vend ». Et vous rappelez en citant la TVA que tout le monde est contribuable et que les gens ne le savent pas forcément à cause notamment de techniques utilisées par nos dirigeants. Finalement, l’autre message de ce film, au-delà de celui sur la dette, n’est-il pas celui de dire : « Français, réveillez-vous, parce que contrairement à ce que vous croyez, vous êtes tous contribuables » ? Peut-on parler en France de machine devenue incontrôlable concernant les impôts ? Cette pression fiscale pourrait-elle entraîner à moyen terme la disparition de la classe moyenne ?

Effectivement, l’un des objectifs du film est de bien faire comprendre qu’en France, à cause de la TVA, qui est la première ressource de l’État, tout le monde est contribuable. Il suffit d’acheter un café, un pantalon dans un magasin ou un classeur dans une librairie pour être contribuable. Donc tout le monde est concerné par l’argent public. Néanmoins, il est vrai que quand vous demandez aux gens dans la rue s’ils sont contribuables, il y en a un sur deux qui va vous dire qu’il ne l’est pas parce qu’il ne paie pas l’impôt sur le revenu. Et je crois vraiment que c’est une stratégie des dirigeants depuis très longtemps de dire que seuls ceux qui paient des impôts sont des contribuables. C’est oublier qu’à côté de ça, nous sommes assommés par les impôts, c’est une certitude, à la fois sur les particuliers et sur les entreprises. Nous sommes aussi assommés par les cotisations sociales. Et il faut bien comprendre aussi qu’aujourd’hui, un des grands scandales en France, c’est précisément le poids que pèse la fiscalité sur le travail. Pourquoi les salaires sont-ils si bas ? C’est notamment parce que les charges à la fois sociales, salariales et patronales sont extrêmement élevées. À propos de l’impact sur la classe moyenne, je vais prendre l’exemple de l’essence. Aujourd’hui, vous avez à peu près 50 % des Français qui habitent dans des villes de moins de 1500 habitants et qui sont très souvent obligés d’utiliser leur voiture pour aller travailler. Sur un plein d’essence, c’est à peu près entre 55 et 60 % de taxe. Donc quand les gens vont faire leur plein dans une station essence, ils enrichissent avant tout l’État et non les sociétés pétrolières. Même celui qui fait son plein est fortement pénalisé par le fameux taux de taxation dont vous parliez tout à l’heure. Il y a des taxes partout en France. Et les premières victimes sont effectivement les classes moyennes qui voient des prix qui continuent à être très importants avec des gouvernements qui leur promettent tout le temps qu’ils n’augmenteront pas les impôts, mais la stratégie est toujours la même. Certes, ils ne touchent pas l’impôt sur le revenu, mais ils augmentent les taxes sur tel ou tel produit, les taxes sur les entreprises et quand ils augmentent les taxes sur les entreprises, il y a une répercussion sur le prix. À la fin, c’est le consommateur qui paie. En plus, les gouvernements rognent de plus en plus sur des exonérations fiscales. Par exemple, la prime Macron qui jusqu’à présent était exonérée de charges, est désormais imposée.

Quel serait, selon vous, le pire scénario qui pourrait émerger de cette situation de pression fiscale démesurée ?

Ça serait à mon sens la démotivation des travailleurs français. Je crois qu’il n’y a pas pire que de dire à un jeune qui a de l’ambition qu’il ne pourra pas réussir parce qu’il sera matraqué d’impôts. Si on veut créer de la croissance, il faut permettre aux Français de réussir. Et une des conditions de la réussite, c’est naturellement de ne pas leur dire que quelqu’un qui travaille peu sera récompensé de la même manière que celui qui travaille beaucoup. Donc il faut absolument faire en sorte de réintroduire l’entreprise à l’école, pour que des chefs d’entreprise témoignent pour donner l’envie de réussir aux jeunes.

Je crois que le rôle d’un chef d’entreprise est aussi important que le rôle d’un assistant social.

L’assistant social a un rôle évident à jouer, mais le rôle de l’entrepreneur en France ou du chef d’entreprise me semble être trop dévalorisé, trop critiqué et vilipendé, alors que grâce à lui, des millions de Français, peuvent payer leur loyer, nourrir leur famille et payer les études de leurs enfants. Il faut redonner le goût de la réussite aux Français.

Votre association, que ce soit d’ailleurs dans le documentaire ou de manière générale, dénonce régulièrement l’inflation normative. Quel regard portez-vous sur les « chocs de simplification » mis en œuvre depuis des années pour tenter d’alléger les différents codes et l’administration

D’abord, ce qu’il faut comprendre, c’est le coût de la suradministration. Il y a des études de l’OCDE qui sont très intéressantes, qui montrent qu’en France, le coût de la suradministration est en fait le coût de la production des services publics. Elle représente environ 80 milliards si on se rapporte à la moyenne des pays de l’OCDE. Deuxièmement, il y a le gros problème du millefeuille administratif dans les collectivités locales. Des lois de décentralisation ont été votées et aujourd’hui, on s’aperçoit que vous pouvez avoir plusieurs services économiques qui gèrent les subventions aux entreprises dans un même département. Et le nombre de couches créées (la commune, la communauté de communes, l’agglomération, le département etc…) fait que maintenant, il est très difficile de comprendre les compétences de chacun.

Personne ne passe un coup de balai et ne redistribue les rôles pour qu’il y ait une répartition claire. Lorsqu’il était aux affaires, François Hollande avait lancé une réforme dans le but de regrouper un certain nombre de régions et in fine faire des économies. Mais toutes les études montrent qu’en fait, il n’y a aucune économie qui a été réalisée et que les postes continuent de se multiplier en fonction des strates.

Le choc de simplification, on en parle depuis 20 ans puisqu’on sait qu’il y a trop de normes en France. L’ancien Premier ministre Édouard Balladur le montre très bien dans le film. Il a essayé de mettre en place un système qui consistait à supprimer beaucoup de normes. Mais les hauts fonctionnaires ne sont pas très partants pour simplifier parce que créer de la norme, c’est presque leur raison d’exister. L’administration justifie en partie son existence par la création de normes.

C’est particulièrement le cas dans les hôpitaux. Il y a les agences régionales de santé (ARS) qui ont été créées et qui n’ont fait que créer des normes pour justifier leur existence. Et quand vous parlez à un chef de service dans un hôpital public aujourd’hui, il vous dit qu’il passe son temps devant un ordinateur à faire du reporting dont il ne sait même pas s’il est lu, simplement parce que ce sont des normes qui ont été imposées par ces fameuses agences régionales de santé. Donc, que ce soit dans la santé, dans les collectivités locales ou encore au niveau de l’État, on souffre d’une maladie normative extrêmement importante. Il y a quelques semaines, l’ancien ministre Éric Woerth a lancé une mission pour mettre fin à ce fameux millefeuille administratif. Mais c’est un peu comme pour la dette. On voit les Premiers ministres ou les présidents qui se succèdent et qui disent qu’ils vont lutter contre la dette et on s’aperçoit que ça ne fonctionne pas.

Je crains que ce soit une énième mission qui finisse avec un magnifique rapport, de bonnes préconisations, mais qui très concrètement ne donnent pas de résultat. Je pense que la seule issue, c’est de demander aux citoyens de se mobiliser, d’écrire à leurs députés, au gouvernement en leur disant on en a marre de toutes ces normes.

L’un des objectifs du film est de dire que quand on vote, en plus de celui de l’éducation et de l’immigration, le critère de la bonne gestion des deniers publics doit s’imposer comme un critère auprès de nos concitoyens. Notre rôle est d’imposer le thème de la bonne gestion de notre argent dans le débat public.

N’est-il pas difficile de sensibiliser les Français sur la gestion de leur argent au pays du « quoi qu’il en coûte » ?

Je crois qu’il y a eu un tournant économique il y a 20 ans avec la mise en place des 35 heures qui a acté en quelque sorte la rupture entre la France et l’Allemagne. À cette époque, les deux pays sont à peu près au même niveau, mais les 35 heures ont lourdement pénalisé l’économie française. C’est un élément du décrochage de l’économie française. Le deuxième tournant, presque psychologique, est celui de la crise sanitaire. Avec le « quoi qu’il en coûte », on a quasiment achevé ce qui avait été commencé avec les 35 heures, c’est-à-dire l’idée selon laquelle le travail ne doit pas être au centre de notre vie et au contraire, il faut que nous ayons davantage de temps libre. Avec le Covid, c’est un peu la même histoire. On a parachevé l’idée selon laquelle l’argent public peut tomber du ciel. On a continué à dire aux gens que le travail n’est pas très important et cette politique du « quoi qu’il en coûte » a mis un nouveau poison dans l’esprit de nos concitoyens.

Et on se retrouve aujourd’hui avec de nombreux chefs d’entreprises qui ont en face d’eux une nouvelle génération qui a pris tellement de distance par rapport au monde professionnel qu’aujourd’hui, il est difficile de la remettre au travail. Nous l’avons vu avec le télétravail qui s’est beaucoup généralisé dans les entreprises et dont la plupart d’entre elles reviennent parce qu’elles voient très bien que la productivité s’est effondrée. Et la seule solution de redressement pour redresser l’économie française, c’est de remettre les gens au travail.

Savez-vous par exemple qu’un rapport de la Cour des comptes montre que beaucoup de fonctionnaires, notamment dans les collectivités ne travaillent même pas aux 35 heures ? Autrement dit, le vrai enjeu pour retrouver une croissance durable, c’est évidemment de baisser les impôts des particuliers et des entreprises, et de remettre la France au travail en assouplissant le coût du travail et les conditions de travail, mais aussi de permettre aux Français d’investir dans les entreprises et puis de baisser naturellement les coûts de fonctionnement. Vous avez depuis une quinzaine d’années plus 10 milliards par an de dépenses de fonctionnement de l’État.

Pour que la France retrouve le chemin de la croissance, il faut absolument donner plus de liberté à la fois aux Français et aux entreprises et raboter les dépenses inutiles.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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