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Biarritz: le quartier de la Négresse conserve son nom, l’association s’insurge et fait appel de la décision

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Photo: photo d'illustration Shutterstock

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Le tribunal administratif de Pau a statué quant à la demande de l’association Mémoires et Partages de débaptiser le quartier de la Négresse à Biarritz : celui-ci conservera son nom.
S’il est vrai que, de nos jours, le mot « négresse » a une connotation raciste et sexiste, il y a deux siècles, c’était un terme usuel désignant dans le langage courant, les personnes de type africain ou afro-américain.
L’association bordelaise « Mémoires et Partage » qui mène un travail sur la mémoire de la colonisation et de l’esclavage, s’était d’abord adressée à Maïder Arosteguy, la maire LR de Biarritz, lui demandant d’abroger les décisions de 1861 puis 1986, nommant d’abord le quartier puis une rue menant à ce quartier. Face au refus du maire, l’association avait alors saisi la justice.
Dans un communiqué, le tribunal administratif a souligné que « la dénomination du quartier biarrot « La Négresse », tient son origine, selon les historiens, du surnom donné par les soldats napoléoniens aux alentours des années 1812-1813 à une femme qui servait dans une auberge du quartier. »
Pas « de nature à heurter la sensibilité des habitants de la commune »
Estimant qu’il est question de « mémoire historique locale », le tribunal a ajouté que « le conseil municipal de Biarritz a donné ce nom en 1861, dans une perspective mémorielle, en hommage à la personne considérée et à l’histoire locale qui l’accompagne, et non dans le but de présenter de manière dégradante, humiliante ou avilissante une esclave ou descendante d’esclave à la peau noire ou de stigmatiser les membres d’une communauté pour un motif raciste. »
« En dépit de l’évolution sémantique du terme « négresse » depuis 1861 vers une connotation péjorative », le tribunal relève également que le nom « La Négresse », n’a pas « été de nature à heurter la sensibilité des habitants de la commune ».
William Bourdon, l’avocat de l’association, s’insurge contre ce jugement au micro de France Bleu : « Ce terme est bien plus que péjoratif, il est raciste. Personne ne peut contester qu’une dénomination à caractère raciste ne soit pas attentatoire à la dignité ». Il a annoncé faire appel de la décision devant le Conseil d’État.
Karfa Diallo, directeur et fondateur de l’association, annonce l’ouverture « d’un nouveau front » contre Vinci Autoroutes, pour faire débaptiser la barrière de péage dite « La Négresse », à l’entrée de la ville.