Bretagne : la pollution des rivières s’accentue pendant le confinement

Par Emmanuelle Bourdy
7 avril 2020 08:35 Mis à jour: 7 avril 2020 08:35

Si le confinement profite à certaines espèces animales, qui ne sont plus contraintes par les activités de l’homme et la pollution, les poissons des rivières, eux, sont en grave danger, ainsi que le relate France 3 Bretagne.

Depuis le 17 mars, personne ne surveille plus sur les rivières, en raison du confinement. Les pêcheurs, les promeneurs également, veillaient au grain, sans oublier la police de l’environnement et l’Office français de la biodiversité (OFB), désormais bien occupé à d’autres priorités.

Jérémy Grandière, le président de la Fédération des pêcheurs d’Ille-et-Vilaine, l’a bien constaté. « Quand il n’y a plus de pêcheurs au bord de l’eau, ça n’a pas du tout un impact positif. Les pêcheurs sont les sentinelles des rivières. Ce sont eux, avec les promeneurs, les kayakistes et les riverains, qui sont les meilleurs garants du respect des cours d’eau, de la faune et de la flore aquatique », explique-t-il.

Le printemps est la période où les agriculteurs fertilisent leurs sols avant de semer les plantes et les céréales. Mais il est primordial de bien respecter les règles, comme par exemple épandre les lisiers à une distance réglementée des cours d’eau, ce qui est vital pour les espèces aquatiques. De plus, il est nécessaire d’épandre la bonne dose de lisier en fonction de la surface d’épandage. Les conditions météorologiques doivent également être respectées lors de l’épandage. En effet, si la terre est trop détrempée ou que la pluie tombe juste après un épandage, cela entraîne le lisier vers le cours d’eau, asphyxiant la rivière ou tuant les poissons.

Certains agriculteurs peu scrupuleux ont profité du confinement pour épandre leur lisier en ne respectant pas ces règles de base. « Certains profitent de la situation pour se débarrasser de matières polluantes qui les encombrent. Dans le monde agricole, certains exploitants ne respectent pas les règles de distance des cours d’eau ou déversent du lisier à forte dose pour gagner du temps », précise Jérémy Grandière.

Et même si de tels agissements ne sont l’œuvre que d’une seule personne, cela peut suffire à détruire les poissons sur plusieurs kilomètres de rivière.

Depuis qu’il n’y a plus personne au bord des rivières pour en assurer la surveillance, cela a donc poussé certains pollueurs à mal agir. C’est ainsi qu’à Romagné, le ruisseau du Thouru (un affluent du Couesnon) a été pollué, détruisant une réserve de reproduction de truites naturelles vieille de cinq générations. Cela représentait plusieurs années de labeur.

De ce fait, la tension monte entre la Fédération de pêche d’Ille-et-Vilaine et les services de l’État en charge de la surveillance des cours d’eau. Par ailleurs, en Bretagne, les rivières fournissent 80% de l’eau potable. De tels agissements représentent un drame écologique, à noter toutefois que les épandages de lisiers ne sont pas les seules sources de pollution de l’eau.

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