Un briefing confidentiel sur les activités néfastes d’une société chinoise liée au fils de Joe Biden

Par Ivan Pentchoukov
2 novembre 2019 22:31 Mis à jour: 6 novembre 2019 10:08

À la fin d’octobre, les enquêteurs du Sénat américain ont intensifié leur examen d’une acquisition par une société chinoise d’un fabricant américain de technologies antivibratoires à usage militaire. Cette société chinoise est liée à Hunter, fils de Joe Biden – l’ancien vice-président de Barak Obama qui est actuellement l’un des candidats démocrates aux présidentielles de 2020. 

Le 25 octobre, le personnel chargé des enquêtes et de la surveillance du bureau de Chuck Grassley, président du Comité sénatorial des finances, a reçu un « briefing détaillé sur les informations confidentielles » de la part des départements du Trésor et du Commerce ainsi que du Bureau du directeur du renseignement national.

« Le président Grassley a l’intention d’examiner d’autres documents et posera aux agences des questions de suivi au cours des prochaines semaines », a déclaré Michael Zona, responsable des communications du bureau de Chuck Grassley.

En août dernier, le sénateur Grassley (Républicain-Iowa) a déjà fait part de ses préoccupations concernant l’acquisition de Henniges, un fabricant américain de technologies antivibratoires. La Commission des investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) de l’administration Obama a approuvé cette acquisition malgré un bon nombre de signaux d’alarme et de conflits d’intérêts potentiels.

L’une des sociétés qui a acquis Henniges est Bohai Harvest RST, formée en novembre 2013 par la fusion de Bohai Capital, une société liée au Parti communiste chinois, avec l’entreprise Rosemont Seneca Partners. Hunter Biden, fils de Joe Biden, alors vice-président américain, et Chris Heinz, beau-fils de l’ancien secrétaire d’État John Kerry, auraient créé Rosemont Seneca Partners en 2009.

« L’implication directe de M. Hunter Biden et de M. Heinz dans l’acquisition de Henniges par le gouvernement chinois crée un conflit d’intérêts potentiel. Les deux sont directement liés aux hauts responsables de l’administration Obama. Le Département d’État, alors sous la direction de M. Kerry, est également membre de la CFIUS et il a joué un rôle direct dans la décision d’approuver la transaction concernant Henniges », a écrit M. Grassley dans une lettre du 14 août au secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin.

« La présence de conflits d’intérêts potentiels dans ce cas est particulièrement troublante, étant donné que M. Biden et M. Heinz ont toujours investi et collaboré avec des sociétés chinoises, dont au moins une qui pose de graves problèmes de sécurité nationale. Ces affaires avec la Chine se produisaient avant et après la transaction concernant Henniges effectuée en 2015. »

Le sénateur Chuck Grassley au Capitole à Washington, le 4 septembre 2018 (Samira Bouaou/Epoch Times)

L’entreprise Henniges a été acquise par un partenariat entre une société d’investissement ayant des liens avec le Parti communiste chinois et Aviation Industry Corp. of China, une société d’aviation appartenant au même Parti.

Dans le passé, M. Grassley a déjà exprimé ses préoccupations au sujet de plusieurs signaux d’alarme et de conflits d’intérêts potentiels.

Par exemple, Hunter Biden et son père, Joe Biden, se sont rendus en Chine en décembre 2013, un mois après la fusion impliquant une entreprise fondée par Hunter Biden qui, à son tour, a créé Bohai Harvest RST. Au cours de son voyage, Hunter Biden a aidé à organiser une rencontre entre Jonathan Li, le PDG de Bohai Capital, et le vice-président américain de l’époque Joe Biden. Par la suite, Hunter Biden a eu un entretien privé avec Jonathan Li. Après la visite de MM. Biden en Chine, la licence d’exploitation de Bohai Harvest RST a été approuvée par les autorités de l’État-Parti chinois.

Un an plus tard, en décembre 2014, Bohai Harvest RST a investi dans China General Nuclear Power Corp, a souligné dans sa lettre Chuck Grassley. Environ cinq mois plus tard, le département de la Justice américain a accusé China General Nuclear Power de complot en vue de mettre au point des matières nucléaires spéciales en dehors des États-Unis.

En 2015, Aviation Industry Corp. of China s’est jointe à Bohai Harvest RST pour acquérir Henniges pour 600 millions de dollars. Aviation Industry Corp. a acquis 51 % de Henniges, tandis que Bohai Harvest RST a acquis le reste.

La CFIUS a approuvé cette transaction même si la société aérienne chinoise avait été impliquée dans le vol de données sensibles liées au programme Joint Strike Fighter – un programme de recherche aéronautique visant à développer un avion de combat de nouvelle génération destiné à remplacer les avions de plusieurs pays de l’OTAN. Les données volées auraient finalement été incorporées dans les avions chinois J-20 et J-31.

« Des rapports récents montrent que, dans l’acquisition de Henniges, il y a d’énormes risques liés aux conflits d’intérêts et aux préoccupations en matière de sécurité nationale. Cette acquisition nécessite un examen supplémentaire du Congrès afin de s’assurer que la CFIUS fonctionne selon sa conception initiale, sans aucune pression ni influence politique », a écrit le sénateur Grassley.

Dans son enquête, il fait référence à l’acquisition de l’entreprise minière canadienne Uranium One par une société russe – l’acquisition qui a également été approuvée par la CFIUS. Les bénéficiaires de la transaction ont versé des millions de dollars à la Fondation Clinton. Cela s’est passé à l’époque où Hillary Clinton occupait le poste de secrétaire d’État américaine, ce qui faisait craindre qu’une telle approbation ne soit un arrangement de type « payer pour jouer ».

« Comme je l’ai déclaré lorsque j’ai commencé à surveiller la transaction concernant Uranium One, la confiance publique dans l’intégrité du processus d’approbation par la CFIUS demande un engagement en matière de transparence et de réactivité vis-à-vis des enquêtes de surveillance du Congrès », a poursuivi dans sa lettre Chuck Grassley.

Epoch Times avait déjà demandé au département du Trésor, à Joe Biden, à Bohai Harvest RST et à Henniges de lui faire part de leurs commentaires sur l’enquête de Grassley. Aucune réponse n’a été reçue.

Le 13 octobre dernier, Hunter Biden a annoncé, par l’intermédiaire de son avocat, qu’il se retirait de Bohai Harvest RST vers la fin d’octobre.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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