Après deux semaines éprouvantes à l’Assemblée nationale, l’examen de la réforme des retraites vient enfin de se terminer, ce vendredi 17 février. Toutefois, le report de l’âge légal à 64 ans n’a pas été examiné.
Dans l’hémicycle ce vendredi soir peu avant minuit, certains députés ont crié le décompte « 5,4,3,2,1… » alors que sonnait la fin des débats sur la réforme des retraites. L’Assemblée nationale a été le théâtre de nombreux rebondissements depuis le 6 février dernier.
Certains députés en faisaient des insomnies
Ainsi que le relate Le Parisien, au cours de ces deux semaines à l’Assemblée, les Insoumis, le Rassemblement national et le gouvernement se sont mutuellement renvoyés la responsabilité de l’obstruction parlementaire.
Les LFI ont joué la carte de la « guérilla parlementaire », mentionnent nos confrères, au point que la Première ministre Élisabeth Borne s’est exclamée depuis Matignon : « Parfois, je me dis qu’on mettrait leur projet dans notre texte, ils voteraient contre ! » Certains députés RN, passablement tourmentés par les agissements des Insoumis, en ont même fait des insomnies. C’est notamment le cas du député de la 2ème circonscription du Loir-et-Cher Roger Chudeau, qui s’est parfois rendu au Sacré-Cœur pour y goûter un peu de quiétude.
Impossible de trouver le calme dans l’hémicycle, ni dans les jardins du palais
Mais s’il était impossible de trouver la sérénité dans l’hémicycle, on aurait pu espérer se ressourcer dans les jardins du palais. C’était sans compter sur les bagarres et altercations, qui ont éclaté à plusieurs reprises. Le député LR du Lot Aurélien Pradié et le député Horizons Laurent Marcangeli en sont venus aux mains et les huissiers ont dû intervenir. L’Insoumis Louis Boyard a de son côté lancé un « Ferme ta gu*** ! » au MoDem Erwan Balanant.
Des députées écolos ont également fait l’objet d’insultes, et ont décidé de créer un compte Instagram appelé « Balance ton intimidation », afin de dénoncer le sexisme dont elles sont victimes, aussi bien dans l’hémicycle que sur les réseaux sociaux. C’est par exemple le cas de la députée des Hauts-de-Seine Sabrina Sebaihi à qui on a lancé : « Pisseuse ! T’étais pas née dans les années 1980. »
« Ça vide les tonneaux à vitesse grand V »
Des scènes de beuveries ont également été rapportées. « Certains députés sont ivres : ça vide les tonneaux à vitesse grand V », a indiqué une députée. La présidence de séance n’aurait plus eu les idées claires après le dîner, a souligné un député. « Il n’y a jamais eu de mandature où il y avait eu autant de clients à la buvette. Il va falloir réadapter les effectifs », a pointé un haut gradé de l’Assemblée. Un député a signalé que « les députés prennent trois kilos par an ! »
À cela s’ajoute la fatigue, les députés ayant eu pour consigne d’être obligatoirement présents lors des débats. « Des parlementaires dorment à l’extérieur de l’hémicycle parce qu’ils sont crevés… » a précisé l’un d’entre eux. « La résidence hôtelière de l’Assemblée, c’est blindé, il n’y a plus une chambre », a mentionné une élue. Les députés auront donc bien mérité quelques jours de vacances. Espérons que celles-ci calmeront les esprits.
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