Ardennes : un cas de maltraitance d’un petit Yorkshire enfermé 9 ans dans une cave, jugé au tribunal de Charleville-Mézières

Par Nathalie Dieul
20 décembre 2019 06:50 Mis à jour: 20 décembre 2019 06:50

Au lieu d’être traité en correctionnel, comme l’aurait souhaité l’association La Lisa, c’est au tribunal de police de Charleville-Mézières (Ardennes) que le cas de Bob, un petit yorkshire qui a survécu à 9 années d’une maltraitance animale intolérable, est jugé.

Il s’appelait Rex, mais après son sauvetage, il a été renommé Bob, à cause de ses longues dreadlocks de près de 20 cm, alourdies par la crasse et les blocs d’excréments. Le calvaire du petit chien s’est passé dans la cave, où il vivait dans le noir et les détritus.

La raison de sa descente aux enfers ? « Il dévorait tout à la maison, il rongeait le bois ! », s’est défendu la prévenue à la barre, une dame de Villers-Semeuse, près de Charleville-Mézières (Ardennes), aujourd’hui âgée de 56 ans.

Heureusement, le signalement fait par une jeune fille en 2017, de manière anonyme, a permis de sortir le petit yorkshire de ce qui aurait pu devenir sa tombe s’il n’avait pas été secouru. Il a été adopté par une retraitée qui l’adore et prend bien soin de lui, ce qui lui permet de compenser les années de mauvais traitements pendant ses vieux jours.

Le chien avait été placé dans la cave comme « un objet qu’on met au placard », s’était attristé l’association lors du sauvetage.

« Quand on l’a trouvé, le chien était là, sous une vieille chaise, sur un morceau de mousse avec des excréments et de l’urine partout. On a mis plus de trois heures à le tondre, il y avait des kilos et des kilos de poils, c’est la vérité », se souvient auprès de France 3 Sabrina, présidente de l’Association La Lisa des Ardennes.

Même s’il avait eu à manger pendant ses années de captivité, il souffrait de conjonctivite, de problèmes de dents et de peau. « C’était un petit chien sans muscles, il n’avait pas de vie, si on n’était pas intervenu, dans un an ou deux il serait mort tout seul », ajoute Sabrina.

Tribunal correctionnel ?

Dans ce contexte, l’avocat auprès de La Lisa, Maître Manil, demande que le procès de l’ancienne propriétaire de Bob se fasse devant le tribunal correctionnel, où sont jugées les infractions plus graves.

« J’ai demandé au tribunal de police de retenir une incompétence de sa juridiction au profit du tribunal correctionnel, car j’estime qu’on était dans le cadre de cruauté », a-t-il plaidé.  « Laisser un chien, dans le noir, sans soins, sans vaccinations, dans ses excréments, dans son urine, pendant plus de 9 ans, c’est un acte de cruauté. »

550 € d’amende

Selon France 3, « le jugement a été mis en délibéré au 5 février 2020. Le parquet avait requis ce matin une amende de 550 € à l’encontre de l’ancienne propriétaire de Bob et l’interdiction pour elle de posséder un animal pendant 5 ans. »

Une peine qui serait bien insuffisante comparée au long calvaire du pauvre petit chien, selon l’avocate des droits des animaux Isabelle Gharbi-Terrin, qui commente l’affaire sur sa page Facebook.

« Pour le parquet ce n’est ni un acte de cruauté ni des sévices », écrit-elle, appelant le procureur à avoir « un peu d’empathie ». « Manions la mathématique et ça fait 55 € par an, et 0,15 centime d’euro par jour. »

« C’est rendre une justice de bazar, avec peine gadget, à des miles et des miles de la souffrance endurée par Bob », critique l’avocate pénaliste du barreau de Marseille.

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