Logo Epoch Times

« C’est un peu la mort de La Rochebeaucourt »: un petit village de Dordogne perd son unique boulangerie

top-article-image

Photo: : Intuitivmedia/Pixabay

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 3 Min.

Le boulanger de La Rochebeaucourt-et-Argentine fermera ses portes en début de semaine prochaine. Il ne peut plus résister à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières. Et c’est l’unique boulangerie à 10 km à la ronde.
C’est la seule du village et la seule à 10 km à la ronde, alors des véhicules immatriculés en Charente, d’autres dans le 24, font halte devant la petite boulangerie de La Rochebeaucourt-et-Argentine. Annie sort, une baguette sous le bras. Comme tous les habitants, elle a appris que le commerce va fermer, en début de semaine prochaine. « On est très tristes. Comment est-ce qu’on va faire ? », s’inquiète-t-elle.
« C’est malheureux »
Cela fait plusieurs années que le boulanger est installé ici. Il gère la boulangerie, bien sûr, mais également la petite épicerie, collée juste à côté. Quelques jours avant la fermeture, il commence déjà à vider son stock. « C’est malheureux. C’est terrible. Je pense que c’est un peu comme tous, je n’ose pas lui en parler », confie Francis, l’employé communal. Il n’habite pas là, mais il vient souvent acheter son pain ici.
Selon le maire du village Michel Bosdevesy, cela fait plusieurs mois que la situation est difficile, mais elle s’est aggravée encore ces dernières semaines, avec l’explosion des prix de l’énergie. Il y a aussi les matières premières, la farine qui coûte beaucoup plus cher qu’avant. « On l’a beaucoup aidé mais on est arrivés au bout du rouleau, on ne peut pas faire plus. Il dit qu’il n’a pas le choix », explique-t-il à nos confrères de France Bleu.
« Ça fait un manque pour les gens. Il servait de dépôt pour les journaux. Vous avez des gens qui viennent chercher leur journal tous les jours, leur pain, et l’épicerie qui marche pas trop mal surtout pour les gens qui sont dépendants », souligne le maire.
« C’est un peu la mort de La Rochebeaucourt »
La semaine prochaine, il faudra prendre sa voiture et rouler dix minutes, jusqu’à Villebois, ou Mareuil, pour avoir du pain. La plupart le feront, mais Suzanne, 95 ans, ne conduit plus. « C’est la mort. Vous allez chez votre boulanger le matin, on achète son pain, la chocolatine, vous sortez de là on est content. On discute, ça fait que la journée passe plus vite. C’est pour ça que c’est un peu la mort de La Rochebeaucourt », dit-elle tristement.
De son fauteuil, on voit par la fenêtre une grosse enseigne « boulangerie » sur un vieux bâtiment. Des souvenirs lui reviennent. À une époque, ils étaient trois boulangers à La Rochebeaucourt.